Myanmar

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Aucune garantie des droits du fait de l’effondrement de l’État de droit

Aucun changement depuis l'année dernière

Le Myanmar est l’un des dix pires pays au monde pour les travailleurs et les travailleuses

  • Répression brutale de grèves et de manifestations

  • Arrestations arbitraires

  • Homicides

Depuis le coup d’État militaire du 1er février 2021 et la répression brutale des manifestations pour la démocratie qui ont eu lieu juste après, les violations généralisées et systématiques des droits humains se sont poursuivies sans relâche dans le pays.

Le 2 mars 2021, la Tatmadaw, l’armée birmane, a déclaré illégales 16 organisations syndicales. Des travailleurs/euses et des syndicalistes ont été violemment abattus ou arrêtés pour avoir participé à des manifestations et des grèves; leur domicile a été perquisitionné et leurs biens confisqués. En mars 2022, au moins 1.600 personnes avaient été tuées par les forces de sécurité et leurs membres et plus de 12.500 placées en détention.

Toutes les zones industrielles de Yangon ayant été soumises à la loi martiale, il est devenu quasiment impossible aux travailleurs de s’organiser. Les mécanismes de résolution des conflits de travail et de protection des salaires ont été démantelés, et les conventions collectives n’ont pas été respectées.

Violations des droits des travailleurs

Assassinats

À la mi-septembre 2021, au Myanmar, au moins 27 syndicalistes avaient été tués en participant à des manifestations du mouvement de désobéissance civile contre le pouvoir militaire. Le 14 mars 2021, lors de la manifestation de Shwe Pyi Thar, les forces de sécurité ont abattu d’une balle dans la tête Zaw Zaw Htwe, ouvrier de la confection de 21 ans qui travaillait dans une usine de l’entreprise Suntime JCK Company Limited et était membre du syndicat Solidarity Trade Union of Myanmar (STUM). Chan Myae Kyaw, conducteur de camion-benne à la mine de cuivre de SinoHydro et membre de la fédération birmane Mining Workers’ Federation of Myanmar (MWFM), a été tué le 27 mars par des soldats qui ont tiré sur lui à de multiples reprises pendant une manifestation, à Monywa. Les 28-29 mars, les militaires ont tendu une embuscade à des manifestant(e)s dans la zone industrielle South Dagon, tuant Nay Lin Zaw, dirigeant syndical à l’entreprise AD Furniture (travail du bois) et membre de la fédération d’artisans Myanmar Industry Craft Service-Trade Unions Federation (MICS-TUsF).

Droit aux libertés civiles

Le 15 avril 2021, environ 40 militaires ont été déployés pour arrêter la directrice du syndicat Solidarity Trade Union of Myanmar (STUM), Daw Myo Aye, qui était accusée, au titre de l’article 505A du code pénal, d’avoir participé au mouvement de désobéissance civile, organisé des manifestations et encouragé des civils et des fonctionnaires à prendre part à ce mouvement. Elle était passible de trois ans de prison. La libération sous caution lui ayant été refusée, Daw Myo Aye est restée en détention, avec un accès limité à des services médicaux, en dépit de graves problèmes de santé.

Début 2021, des mandats d’arrêt avaient été délivrés et mis à exécution pour 34 autres dirigeant(e)s syndicaux connus. La plupart d’entre eux ont fait l’objet de poursuites sommaires et ont été condamnés à des peines de prison.

Droit de mener des activités syndicales

Au Myanmar, depuis le coup d’État militaire du 1er février 2021, la Tatmadaw, l’armée birmane, a déclaré illégales 16 organisations syndicales le 2 mars 2021. Toutes les zones industrielles de Yangon ayant été soumises à la loi martiale, il est quasiment impossible aux travailleurs/euses de s’organiser. Les dirigeants syndicaux ont signalé un exode de masse des ouvriers d’usine qui quittaient les zones industrielles pour rejoindre leur village natal en milieu rural. Les militaires ont demandé aux propriétaires des usines de leur communiquer le nom et l’adresse des dirigeants syndicaux pour les arrêter, et ont envoyé des soldats frapper à toutes les portes des dortoirs et des foyers de travailleurs pour les retrouver. Le domicile des dirigeants syndicaux a été perquisitionné; leur argent et leurs biens personnels ont été confisqués.

Les violations des droits humains généralisées et systématiques se sont poursuivies depuis le coup d’État militaire du 1er février 2021 au Myanmar, qui figure dès lors parmi les dix pires pays pour les travailleurs.STR / AFP

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