En Asie-Pacifique, 91 % des pays ont fait obstacle à l’enregistrement de syndicats.
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Violations systématiques des droits
Amélioration par rapport à l’année dernière
Une fois de plus, l’Asie-Pacifique suit le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, et représente la deuxième pire région au monde pour les droits des travailleurs et des travailleuses. La note moyenne des pays d’Asie-Pacifique est de 4,18.
À Hong Kong, après la dissolution de syndicats indépendants et d’organisations pro-démocratie, les autorités ont continué de persécuter et d’arrêter des dirigeants syndicaux, tandis qu’en Corée, le gouvernement a ciblé des syndicats lors de descentes de police et d’arrestations arbitraires.
Les violations flagrantes des droits humains se poursuivent sans relâche au Myanmar, alors qu’aux Philippines, les syndicalistes et les travailleurs vivent toujours dans la crainte d’attaques violentes et d’arrestations arbitraires.
En Chine, les autorités n’ont de cesse de persécuter et d’arrêter massivement des membres des populations ouïghoures, kazakhes et autres communautés turcophones et musulmanes. Entre autres violations des droits humains, les autorités chinoises les soumettent au travail forcé pour approvisionner l’industrie de l’habillement. Ces communautés persécutées sont exposées aux violations les plus graves des libertés civiles, elles ne peuvent s’exprimer collectivement et certains de leurs membres sont détenus arbitrairement.
En Asie-Pacifique, 91 % des pays ont fait obstacle à l’enregistrement de syndicats.
Pas de changement par rapport à 2022En Asie-Pacifique, 87% des pays ont exclu des travailleurs du droit de constituer un syndicat et de s’y affilier.
Pas de changement par rapport à 2022En Asie-Pacifique, 87 % des pays ont violé le droit de grève.
Pas de changement par rapport à 2022En Asie-Pacifique, 83 % des pays ont violé le droit de négociation collective.
Pas de changement par rapport à 2022En Asie-Pacifique, 78% des pays ont arrêté et placé des travailleurs en détention.
Contre 83% en 2022En Asie-Pacifique, 70 % des pays ont empêché des travailleurs d’accéder à la justice.
Pas de changement par rapport à 2022En Asie-Pacifique, 61 % des pays ont restreint les libertés d’expression et de réunion.
Pas de changement par rapport à 2022En Asie-Pacifique, des travailleurs ont été victimes de violences dans 48% des pays de la région.
Contre 43% en 2022En Asie-Pacifique, 78% des pays ont arrêté et placé des travailleurs en détention.
Contre 83% en 2022Khaing Thinzar, responsable de la communication de la Confédération des syndicats du Myanmar (CTUM), et Ei Phyu Phyu Myint, membre de la Fédération de l’industrie du Myanmar (IWFM), sont tombées dans une embuscade alors qu’elles rentraient chez elles en taxi après avoir participé à une manifestation pacifique dans la banlieue de Yangon, le 20 avril 2022. Une voiture a foncé sur leur véhicule et six soldats en sont sortis, se sont emparés des femmes et les ont battues avant de les placer, elles et le chauffeur, en détention.
Les deux militantes ont été condamnées en application de l’article 505A du Code pénal. Elles ont été torturées et ont subi des abus sexuels pendant leur détention. Les deux femmes et le chauffeur de taxi, Nyan Sein, ont été condamnés à trois ans d’emprisonnement assortis de travaux forcés.
La manifestation du 20 avril avait été organisée par des membres de l’Alliance des travailleurs du Myanmar (MLA), de la CTUM et de l’IWFM pour protester contre le régime militaire. L’Alliance exigeait le rétablissement d’une société démocratique et la fin du régime militaire.
Depuis que la junte militaire a pris le pouvoir en février 2021, des dizaines de syndicalistes ont été tués et des dizaines de milliers de travailleurs et de travailleuses participant au Mouvement de désobéissance civile (CDM) ont été licenciés ou placés sur listes noires.
En Asie-Pacifique, des travailleurs ont été victimes de violences dans 48% des pays de la région.
Contre 43% en 2022Le 10 janvier 2023, Dyan Gumanao et Armand Dayoha ont été enlevés dans un port de Cebu, aux Philippines, et ont été détenus par les forces de sécurité dans un hôtel avant d’être secourus le 16 janvier 2023.
Des membres présumés des forces de sécurité les ont obligés à monter dans un véhicule et leur ont bandé les yeux. D’après les dires des victimes, lors de leur détention, ils ont été interrogés sur leurs activités politiques.
Le 15 janvier, Dyan Gumanao a réussi à envoyer des informations sur leur lieu de détention et le lendemain, des membres de leur famille et des collègues sont parvenus à les sauver.
Armand Dayoha, âgé de 27 ans, est instructeur à l’Université des Philippines de Cebu et délégué de l’organisation Alliance of Health Workers, tandis que Dyan Gumanao, âgé de 28 ans, est le coordinateur de projet du réseau de ressources pour l’autonomisation des communautés et coordinateur régional de l’organisation Alliance of Concerned Teachers.
Des semaines avant l’incident, tous deux avaient confié à leur famille et à leurs collègues qu’ils étaient surveillés et harcelés par des personnes qu’ils pensaient être des agents de l’État.
Au Bangladesh, le 4 juin 2022, la police de Dhaka a fait de nombreux blessés en usant d’armes à feu, de gaz lacrymogène et de matraques contre des travailleurs de l’habillement qui manifestaient dans les quartiers de Mirpur et d’Azampur. Des milliers d’ouvriers des usines Chaity Garment, Intraco Fashion, Intraco Design, MBM Garment, Vision Garment, IDS Group, Kolka Garment et Dmox ont bloqué les routes de Dhaka pour réclamer des salaires plus élevés afin de faire face à l’augmentation du coût de la vie. Leur dernière augmentation salariale datait de 2018.
Les manifestations se sont poursuivies pendant quatre jours, de nouveaux affrontements violents ont eu lieu et plusieurs travailleurs ont été arrêtés. Le troisième jour, la police a de nouveau attaqué les travailleurs qui descendaient dans la rue pour réclamer des augmentations salariales et la libération de leurs collègues arrêtés et placés en détention. Les travailleurs ont cessé de manifester après que la police les a chargés à coups de matraque et a tiré des coups de feu et lancé des grenades lacrymogènes pour les disperser, mais ils ont promis de revenir le lendemain.
Plutôt que de critiquer les attaques de la police contre les manifestants, la Première ministre du Bangladesh, Sheikh Hasina Wazed, a demandé aux autorités de trouver ceux qui, selon elle, « sont derrière les dirigeants syndicaux » et a parlé d’« efforts obscurs pour renverser le gouvernement ».