Droit de grève

women striking in India
63%87%

La proportion de pays qui violent le droit de grève a augmenté, passant de 63% en 2014 à 87% en 2022.

Droit de grève

Hausse de la criminalisation du droit de grève

En 2022, les grèves ont été fortement limitées ou interdites dans 129 pays sur 148. Dans certains de ces pays, les autorités ont brutalement réprimé les actions collectives, et les travailleurs/euses exerçant leur droit de grève ont souvent été pénalement poursuivis et ont été victimes de licenciement sommaire. Les violations du droit de grève sont classées dans deux catégories: les poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves, et les cas de licenciement pour avoir participé à une grève.

Poursuites contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

Afrique

84%

84% of countries violated the right to strike.

72%

72% des pays ont violé le droit de grève

Contre 73% en 2021
92%

92% des pays ont violé le droit de grève

Contre 88% en 2021
95%

95% des pays ont violé le droit de grève

Pas de changement par rapport à 2021
95%

95% des pays ont violé le droit de grève

Contre 94% en 2021
87%

87% des pays ont violé le droit de grève

Pas de changement par rapport à 2021
63%87%

La proportion de pays qui violent le droit de grève a augmenté, passant de 63% en 2014 à 87% en 2022.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

Le 8 octobre 2021, les employé(e)s de l’usine General Motors' Chevrolet à São Caetano do Sul, au Brésil, se sont mis en grève après l’échec des négociations avec l’employeur au sujet de l’ajustement des salaires. Lorsque le syndicat a opté pour la grève, une audience de conciliation a eu lieu au tribunal régional du travail. Cependant, aucun accord n’a été conclu entre les parties. Le 21 octobre, le tribunal régional du travail a déclaré la grève illégale. L’assemblée syndicale a décidé de continuer la grève mais, en raison des possibles actions en justice intentées contre les grévistes, ces derniers ont dû reprendre le travail, sans solution à leurs demandes.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

En Belgique, l’article 406 du code pénal prévoit la poursuite et la condamnation de «l’entrave volontaire à la circulation» dans le contexte d’un mouvement de grève. Cette disposition, qui a déjà été appliquée deux fois au cours de ces deux dernières années pour condamner 17 membres de la fédération syndicale belge FGTB à des peines de prison avec sursis et à de lourdes amendes, porte un préjudice considérable à la possibilité d’organiser des grèves dans le pays.

Les syndicats belges ont fait appel de cette condamnation mais un autre syndicaliste a été poursuivi en 2022 au titre de cette même disposition pour avoir mis en place un piquet de grève à la prison de Lantin en 2016. La municipalité a déposé une plainte au pénal contre les membres de la Centrale générale des services publics (CGSP) pour de prétendues dégradations commises sur le tarmac où un brasero avait été installé. Le procureur a requis un non-lieu, mais la plainte était toujours en instance au moment de la rédaction de l’Indice des droits dans le monde.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

Le 8 juin 2021, le président du Bélarus, Alexander Lukashenko, a signé une nouvelle législation pour condamner à des peines allant jusqu’à trois ans d’emprisonnement les personnes accusées de prendre part à des manifestations non autorisées. Les individus impliqués dans la participation ou la promotion «d’activités extrémistes» sont passibles de six ans de prison. La nouvelle législation ne définit pas clairement la notion «d’activités extrémistes» et les dispositions risquent d’être utilisées pour éliminer toute opposition. Cette nouvelle loi fait suite à une loi promulguée le 24 mai 2021 qui oblige les organisateurs d’un événement de grande ampleur à obtenir l’accord des autorités.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

En 2022, Sawit Kaewvarn, président du syndicat des chemins de fer thaïlandais State Railway Union of Thailand (SRUT), et 12 autres dirigeants de syndicats nationaux et locaux sont restés emprisonnés à tort. Les travailleurs/euses du SRUT ont fait l’objet d’incessantes poursuites en justice de la part de l’entreprise publique State Railway of Thailand pour avoir mené une campagne nationale sur la sécurité des chemins de fer suite à l’accident mortel provoqué par le déraillement d’un train en octobre 2009 à la gare de Khao Tao. Les autorités thaïlandaises ont agi en représailles contre les travailleurs. Depuis novembre 2018, suite à une décision rendue par le tribunal suprême du travail en 2017, des déductions sont effectuées sur les salaires mensuels de sept dirigeants du SRUT pour verser à la State Railway of Thailand des amendes s’élevant à 24 millions de baht (726.116 dollars). Les 13 syndicalistes purgent actuellement une peine de trois ans de prison.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

Le 15 décembre 2021, dans l’entreprise philippine de fabrication de pâtes Soft Touch Development Corp., 44 employé(e)s ont été arrêtés alors qu’ils faisaient grève. Ils ont été accusés de rassemblement illégal, de désobéissance à une personne dépositaire de l’autorité, et de «trouble et scandale». Ils ont été libérés de prison 36 heures plus tard, dans l'attente d'une enquête plus approfondie. L’entreprise a affirmé que les employés n’avaient pas le droit de former un syndicat parce que leur employeur était l’agence de recrutement qui les embauchait. L’appel à la grève avait été lancé lorsque les travailleurs avaient appris qu’ils seraient licenciés le 24 décembre. La police a brutalement réprimé la grève en utilisant des canons à eau et des matraques avant d’emmener les grévistes de force dans une fourgonnette.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

Le 8 juin 2021, en Inde, des enseignant(e)s qui n’étaient affectés à aucun poste ont manifesté à proximité de la résidence du chef du gouvernement de l’État du Pendjab, à Patiala. Environ 150 enseignant(e)s ont été placés en détention et plus d’une dizaine d’entre eux ont été légèrement blessés lorsque la police est intervenue à deux reprises, faisant usage de matraques, comme cela s’était déjà produit au début de l’année.

En dépit de ses multiples promesses, le gouvernement n’avait pas attribué de poste à de nombreux enseignants des écoles publiques. Les cinq syndicats participants reprochaient aux responsables du gouvernement d’avoir tardé à les recevoir et à donner suite à leurs demandes. Les enseignants se sont opposés à la police en se dirigeant vers la résidence du chef du gouvernement. Les personnes détenues ont été libérées sans mise en examen.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

Le 26 octobre 2021, dans au moins trois zones de l'Équateur, des affrontements ont éclaté entre la police et les travailleurs/euses qui manifestaient dans le cadre d'une grève nationale contre le gouvernement, à l'initiative du Front uni des travailleurs (FUT), du Front populaire (FP) et de la Confédération des nationalités indigènes (CONAIE). À Imbabura, dans le canton de Peguche, les forces de sécurité ont utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. Les travailleurs demandaient le gel des prix des combustibles, le soutien au projet de Code du travail récemment présenté au Parlement par le FUT et le rejet de la proposition de loi sur la création d’opportunités. Au moins 37 manifestants ont été arrêtés dans l'ensemble du pays.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

Fin 2020, les employé(e)s de l’usine de ciment Ash Grove, à Joliette, Québec, Canada, ont été informés que deux des quatre fours allait fermer, ce qui compromettait au moins la moitié des emplois. En dépit des négociations collectives encore en cours, un lock-out a été imposé illégalement aux membres du syndicat de l’usine, Unifor, le 22 mai 2021. Unifor, en coopération avec la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec et ses membres sur l’ensemble du Québec, a organisé une série d’actions de solidarité.

En réponse à la mobilisation du syndicat, la direction d’Ash Grove a obtenu une nouvelle injonction pour limiter les actions du syndicat. L’employeur a également déposé une réclamation pour 2,6 millions de dollars canadiens (environ 2,1 millions de dollars US) au titre des pertes de production et de la dégradation du matériel, et a licencié deux membres de la section syndicale 177, dont un membre du comité de négociation.

Ash Grove appartient à CRH Canada, qui emploie 4.000 personnes sur 100 sites de production. Le géant mondial emploie plus de 76.000 personnes à travers le monde sur plus de 3.000 sites dans 29 pays.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

Le 5 octobre 2021, pendant les célébrations de la Journée mondiale des enseignants, les forces de sécurité jordaniennes ont arrêté et placé en détention 14 membres dirigeants du syndicat enseignant Jordanian Teachers’ Association (JTA). La police antiémeute est intervenue pour mettre fin à la manifestation pacifique des enseignant(e)s qui dénonçaient la répression des droits syndicaux. Les 14 membres concernés étaient Ahmad Ali Ahmad Alzaboun, directeur de la JTA, Nasser Nawasra, vice-président de la JTA, ainsi que les membres suivants du Conseil de la JTA: Ghaleb Mansour Abu Qudia, Nidal Awwad Al Hisa, Kifah Suleiman Abu Farhan, Feras Awad Shteiwi Al Sarhan, Basil Mahmoud Al Houroub, Sulaiman Farhan Jaber Al Hayyer, Ibrahim Shaker Khalaf Assaf, Adbassalam assan Moussa Ayasra, Mustapha Annabeh, Iyad Albustanji, Moatassem Abdelrahman Beshtawy, Noureddin Yusuf.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

En août 2021, des employé(e)s des entreprises israéliennes de télécommunication Pelephone et Bezeq International ont organisé une grève à proximité du domicile de l’actionnaire dominant. La police les a expulsés de force et a également arrêté plusieurs grévistes.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

Le 28 septembre 2021, les forces de sécurité égyptiennes sont intervenues lors d’une grève pacifique à l’entreprise d’appareils électriques Universal for Electrical Appliances. Dix jours plus tôt, environ 2.000 employé(e)s avaient commencé un sit-in au siège de l’entreprise suite au décès d’un collègue, qui avait eu une crise cardiaque après avoir effectué des heures supplémentaires, sous la pression financière. Les employés n’avaient pas été payés depuis deux mois.

Le 28 septembre, les forces de sécurité ont encerclé le sit-in, fermé les entrées et empêché les travailleurs de sortir, même pour aller acheter à manger. Quelques heures avant cela, les forces de sécurité avaient perquisitionné le domicile de trois employés: Saeed Abdel Qader, Said Mohamed Abdel Latif et Mahmoud Ahmed Haridy, qui était en congé maladie chez lui suite à un coma diabétique. Les trois hommes ont été placés en détention. La fille de Mahmoud Ahmed Haridy a suivi son père lorsqu’il a été conduit au commissariat de Warrak mais lorsqu’elle a demandé de ses nouvelles, les agents qui étaient à son domicile moins d’une heure plus tôt ont affirmé qu’ils n’étaient pas au courant de son arrestation. Un sous-officier lui a conseillé de se rendre au commissariat d’Imbaba, où elle a appris que son père avait été emmené au siège de l’Agence nationale de sécurité, une force de police spéciale connue pour bafouer les droits humains et sanctionner les prétendues «menaces à la sécurité nationale», parmi lesquelles les mouvements syndicaux indépendants.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

Le 14 février 2022, dans le district de Karma Bani Saïd, en Irak, des personnes ont manifesté devant le bâtiment du gouvernorat pour demander des services de santé. Les forces de police ont dispersé les manifestant(e)s avec une brutalité excessive, blessant grièvement plusieurs personnes. La délégation de négociation a été arrêtée, dont faisait partie Muhammad Al-Saidi, membre du syndicat de la compagnie pétrolière Dhi Qar et membre du syndicat irakien du pétrole et du gaz General Union of Oil and Gas Workers, affiliés à la fédération syndicale General Federation of Trade Unions.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

En mai 2021, des pompiers algériens se sont mis en grève pour demander une augmentation de salaire et l’amélioration de leurs conditions de travail. Le ministère de l’Intérieur a annoncé la mise à pied de 230 pompiers avec des poursuites immédiates engagées contre eux, considérant leur mouvement de protestation comme une «trahison à l’égard des fonctions et des responsabilités qui leur sont confiées».

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

En novembre 2021, près de 100 enseignant(e)s ont été arrêtés au Soudan au début des deux jours de désobéissance civile et de grèves pour protester contre le coup d’État militaire. Les forces de sécurité ont lancé des gaz lacrymogènes sur les travailleurs qui manifestaient devant le bâtiment du ministère de l’Éducation de l’État de Khartoum. Un grand nombre d’entre eux ont été frappés et au moins une personne, une cheffe d’établissement, a eu une jambe cassée.

Au total, 87 enseignants ont été arrêtés et amenés au quartier général militaire parce que les procureurs avaient refusé de les libérer sous caution.

À Nyala, la capitale du Sud-Darfour, des inconnus en civil ont perquisitionné le domicile d’enseignants et arrêté cinq enseignants, dont Gamal Margan, chargé de la formation des bergers. Le 8 novembre 2021, les forces militaires ont fait irruption dans le Département de l’enseignement secondaire de Karray pour y installer une nouvelle direction favorable aux militaires.

Moyen-Orient et Afrique du Nord

84%

84% of countries violated the right to strike.

72%

72% des pays ont violé le droit de grève

Contre 73% en 2021
92%

92% des pays ont violé le droit de grève

Contre 88% en 2021
95%

95% des pays ont violé le droit de grève

Pas de changement par rapport à 2021
95%

95% des pays ont violé le droit de grève

Contre 94% en 2021
87%

87% des pays ont violé le droit de grève

Pas de changement par rapport à 2021
63%87%

La proportion de pays qui violent le droit de grève a augmenté, passant de 63% en 2014 à 87% en 2022.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

Le 8 octobre 2021, les employé(e)s de l’usine General Motors' Chevrolet à São Caetano do Sul, au Brésil, se sont mis en grève après l’échec des négociations avec l’employeur au sujet de l’ajustement des salaires. Lorsque le syndicat a opté pour la grève, une audience de conciliation a eu lieu au tribunal régional du travail. Cependant, aucun accord n’a été conclu entre les parties. Le 21 octobre, le tribunal régional du travail a déclaré la grève illégale. L’assemblée syndicale a décidé de continuer la grève mais, en raison des possibles actions en justice intentées contre les grévistes, ces derniers ont dû reprendre le travail, sans solution à leurs demandes.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

En Belgique, l’article 406 du code pénal prévoit la poursuite et la condamnation de «l’entrave volontaire à la circulation» dans le contexte d’un mouvement de grève. Cette disposition, qui a déjà été appliquée deux fois au cours de ces deux dernières années pour condamner 17 membres de la fédération syndicale belge FGTB à des peines de prison avec sursis et à de lourdes amendes, porte un préjudice considérable à la possibilité d’organiser des grèves dans le pays.

Les syndicats belges ont fait appel de cette condamnation mais un autre syndicaliste a été poursuivi en 2022 au titre de cette même disposition pour avoir mis en place un piquet de grève à la prison de Lantin en 2016. La municipalité a déposé une plainte au pénal contre les membres de la Centrale générale des services publics (CGSP) pour de prétendues dégradations commises sur le tarmac où un brasero avait été installé. Le procureur a requis un non-lieu, mais la plainte était toujours en instance au moment de la rédaction de l’Indice des droits dans le monde.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

Le 8 juin 2021, le président du Bélarus, Alexander Lukashenko, a signé une nouvelle législation pour condamner à des peines allant jusqu’à trois ans d’emprisonnement les personnes accusées de prendre part à des manifestations non autorisées. Les individus impliqués dans la participation ou la promotion «d’activités extrémistes» sont passibles de six ans de prison. La nouvelle législation ne définit pas clairement la notion «d’activités extrémistes» et les dispositions risquent d’être utilisées pour éliminer toute opposition. Cette nouvelle loi fait suite à une loi promulguée le 24 mai 2021 qui oblige les organisateurs d’un événement de grande ampleur à obtenir l’accord des autorités.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

En 2022, Sawit Kaewvarn, président du syndicat des chemins de fer thaïlandais State Railway Union of Thailand (SRUT), et 12 autres dirigeants de syndicats nationaux et locaux sont restés emprisonnés à tort. Les travailleurs/euses du SRUT ont fait l’objet d’incessantes poursuites en justice de la part de l’entreprise publique State Railway of Thailand pour avoir mené une campagne nationale sur la sécurité des chemins de fer suite à l’accident mortel provoqué par le déraillement d’un train en octobre 2009 à la gare de Khao Tao. Les autorités thaïlandaises ont agi en représailles contre les travailleurs. Depuis novembre 2018, suite à une décision rendue par le tribunal suprême du travail en 2017, des déductions sont effectuées sur les salaires mensuels de sept dirigeants du SRUT pour verser à la State Railway of Thailand des amendes s’élevant à 24 millions de baht (726.116 dollars). Les 13 syndicalistes purgent actuellement une peine de trois ans de prison.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

Le 15 décembre 2021, dans l’entreprise philippine de fabrication de pâtes Soft Touch Development Corp., 44 employé(e)s ont été arrêtés alors qu’ils faisaient grève. Ils ont été accusés de rassemblement illégal, de désobéissance à une personne dépositaire de l’autorité, et de «trouble et scandale». Ils ont été libérés de prison 36 heures plus tard, dans l'attente d'une enquête plus approfondie. L’entreprise a affirmé que les employés n’avaient pas le droit de former un syndicat parce que leur employeur était l’agence de recrutement qui les embauchait. L’appel à la grève avait été lancé lorsque les travailleurs avaient appris qu’ils seraient licenciés le 24 décembre. La police a brutalement réprimé la grève en utilisant des canons à eau et des matraques avant d’emmener les grévistes de force dans une fourgonnette.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

Le 8 juin 2021, en Inde, des enseignant(e)s qui n’étaient affectés à aucun poste ont manifesté à proximité de la résidence du chef du gouvernement de l’État du Pendjab, à Patiala. Environ 150 enseignant(e)s ont été placés en détention et plus d’une dizaine d’entre eux ont été légèrement blessés lorsque la police est intervenue à deux reprises, faisant usage de matraques, comme cela s’était déjà produit au début de l’année.

En dépit de ses multiples promesses, le gouvernement n’avait pas attribué de poste à de nombreux enseignants des écoles publiques. Les cinq syndicats participants reprochaient aux responsables du gouvernement d’avoir tardé à les recevoir et à donner suite à leurs demandes. Les enseignants se sont opposés à la police en se dirigeant vers la résidence du chef du gouvernement. Les personnes détenues ont été libérées sans mise en examen.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

Le 26 octobre 2021, dans au moins trois zones de l'Équateur, des affrontements ont éclaté entre la police et les travailleurs/euses qui manifestaient dans le cadre d'une grève nationale contre le gouvernement, à l'initiative du Front uni des travailleurs (FUT), du Front populaire (FP) et de la Confédération des nationalités indigènes (CONAIE). À Imbabura, dans le canton de Peguche, les forces de sécurité ont utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. Les travailleurs demandaient le gel des prix des combustibles, le soutien au projet de Code du travail récemment présenté au Parlement par le FUT et le rejet de la proposition de loi sur la création d’opportunités. Au moins 37 manifestants ont été arrêtés dans l'ensemble du pays.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

Fin 2020, les employé(e)s de l’usine de ciment Ash Grove, à Joliette, Québec, Canada, ont été informés que deux des quatre fours allait fermer, ce qui compromettait au moins la moitié des emplois. En dépit des négociations collectives encore en cours, un lock-out a été imposé illégalement aux membres du syndicat de l’usine, Unifor, le 22 mai 2021. Unifor, en coopération avec la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec et ses membres sur l’ensemble du Québec, a organisé une série d’actions de solidarité.

En réponse à la mobilisation du syndicat, la direction d’Ash Grove a obtenu une nouvelle injonction pour limiter les actions du syndicat. L’employeur a également déposé une réclamation pour 2,6 millions de dollars canadiens (environ 2,1 millions de dollars US) au titre des pertes de production et de la dégradation du matériel, et a licencié deux membres de la section syndicale 177, dont un membre du comité de négociation.

Ash Grove appartient à CRH Canada, qui emploie 4.000 personnes sur 100 sites de production. Le géant mondial emploie plus de 76.000 personnes à travers le monde sur plus de 3.000 sites dans 29 pays.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

Le 5 octobre 2021, pendant les célébrations de la Journée mondiale des enseignants, les forces de sécurité jordaniennes ont arrêté et placé en détention 14 membres dirigeants du syndicat enseignant Jordanian Teachers’ Association (JTA). La police antiémeute est intervenue pour mettre fin à la manifestation pacifique des enseignant(e)s qui dénonçaient la répression des droits syndicaux. Les 14 membres concernés étaient Ahmad Ali Ahmad Alzaboun, directeur de la JTA, Nasser Nawasra, vice-président de la JTA, ainsi que les membres suivants du Conseil de la JTA: Ghaleb Mansour Abu Qudia, Nidal Awwad Al Hisa, Kifah Suleiman Abu Farhan, Feras Awad Shteiwi Al Sarhan, Basil Mahmoud Al Houroub, Sulaiman Farhan Jaber Al Hayyer, Ibrahim Shaker Khalaf Assaf, Adbassalam assan Moussa Ayasra, Mustapha Annabeh, Iyad Albustanji, Moatassem Abdelrahman Beshtawy, Noureddin Yusuf.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

En août 2021, des employé(e)s des entreprises israéliennes de télécommunication Pelephone et Bezeq International ont organisé une grève à proximité du domicile de l’actionnaire dominant. La police les a expulsés de force et a également arrêté plusieurs grévistes.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

Le 28 septembre 2021, les forces de sécurité égyptiennes sont intervenues lors d’une grève pacifique à l’entreprise d’appareils électriques Universal for Electrical Appliances. Dix jours plus tôt, environ 2.000 employé(e)s avaient commencé un sit-in au siège de l’entreprise suite au décès d’un collègue, qui avait eu une crise cardiaque après avoir effectué des heures supplémentaires, sous la pression financière. Les employés n’avaient pas été payés depuis deux mois.

Le 28 septembre, les forces de sécurité ont encerclé le sit-in, fermé les entrées et empêché les travailleurs de sortir, même pour aller acheter à manger. Quelques heures avant cela, les forces de sécurité avaient perquisitionné le domicile de trois employés: Saeed Abdel Qader, Said Mohamed Abdel Latif et Mahmoud Ahmed Haridy, qui était en congé maladie chez lui suite à un coma diabétique. Les trois hommes ont été placés en détention. La fille de Mahmoud Ahmed Haridy a suivi son père lorsqu’il a été conduit au commissariat de Warrak mais lorsqu’elle a demandé de ses nouvelles, les agents qui étaient à son domicile moins d’une heure plus tôt ont affirmé qu’ils n’étaient pas au courant de son arrestation. Un sous-officier lui a conseillé de se rendre au commissariat d’Imbaba, où elle a appris que son père avait été emmené au siège de l’Agence nationale de sécurité, une force de police spéciale connue pour bafouer les droits humains et sanctionner les prétendues «menaces à la sécurité nationale», parmi lesquelles les mouvements syndicaux indépendants.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

Le 14 février 2022, dans le district de Karma Bani Saïd, en Irak, des personnes ont manifesté devant le bâtiment du gouvernorat pour demander des services de santé. Les forces de police ont dispersé les manifestant(e)s avec une brutalité excessive, blessant grièvement plusieurs personnes. La délégation de négociation a été arrêtée, dont faisait partie Muhammad Al-Saidi, membre du syndicat de la compagnie pétrolière Dhi Qar et membre du syndicat irakien du pétrole et du gaz General Union of Oil and Gas Workers, affiliés à la fédération syndicale General Federation of Trade Unions.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

En mai 2021, des pompiers algériens se sont mis en grève pour demander une augmentation de salaire et l’amélioration de leurs conditions de travail. Le ministère de l’Intérieur a annoncé la mise à pied de 230 pompiers avec des poursuites immédiates engagées contre eux, considérant leur mouvement de protestation comme une «trahison à l’égard des fonctions et des responsabilités qui leur sont confiées».

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

En novembre 2021, près de 100 enseignant(e)s ont été arrêtés au Soudan au début des deux jours de désobéissance civile et de grèves pour protester contre le coup d’État militaire. Les forces de sécurité ont lancé des gaz lacrymogènes sur les travailleurs qui manifestaient devant le bâtiment du ministère de l’Éducation de l’État de Khartoum. Un grand nombre d’entre eux ont été frappés et au moins une personne, une cheffe d’établissement, a eu une jambe cassée.

Au total, 87 enseignants ont été arrêtés et amenés au quartier général militaire parce que les procureurs avaient refusé de les libérer sous caution.

À Nyala, la capitale du Sud-Darfour, des inconnus en civil ont perquisitionné le domicile d’enseignants et arrêté cinq enseignants, dont Gamal Margan, chargé de la formation des bergers. Le 8 novembre 2021, les forces militaires ont fait irruption dans le Département de l’enseignement secondaire de Karray pour y installer une nouvelle direction favorable aux militaires.

Amériques

84%

84% of countries violated the right to strike.

72%

72% des pays ont violé le droit de grève

Contre 73% en 2021
92%

92% des pays ont violé le droit de grève

Contre 88% en 2021
95%

95% des pays ont violé le droit de grève

Pas de changement par rapport à 2021
95%

95% des pays ont violé le droit de grève

Contre 94% en 2021
87%

87% des pays ont violé le droit de grève

Pas de changement par rapport à 2021
63%87%

La proportion de pays qui violent le droit de grève a augmenté, passant de 63% en 2014 à 87% en 2022.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

Le 8 octobre 2021, les employé(e)s de l’usine General Motors' Chevrolet à São Caetano do Sul, au Brésil, se sont mis en grève après l’échec des négociations avec l’employeur au sujet de l’ajustement des salaires. Lorsque le syndicat a opté pour la grève, une audience de conciliation a eu lieu au tribunal régional du travail. Cependant, aucun accord n’a été conclu entre les parties. Le 21 octobre, le tribunal régional du travail a déclaré la grève illégale. L’assemblée syndicale a décidé de continuer la grève mais, en raison des possibles actions en justice intentées contre les grévistes, ces derniers ont dû reprendre le travail, sans solution à leurs demandes.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

En Belgique, l’article 406 du code pénal prévoit la poursuite et la condamnation de «l’entrave volontaire à la circulation» dans le contexte d’un mouvement de grève. Cette disposition, qui a déjà été appliquée deux fois au cours de ces deux dernières années pour condamner 17 membres de la fédération syndicale belge FGTB à des peines de prison avec sursis et à de lourdes amendes, porte un préjudice considérable à la possibilité d’organiser des grèves dans le pays.

Les syndicats belges ont fait appel de cette condamnation mais un autre syndicaliste a été poursuivi en 2022 au titre de cette même disposition pour avoir mis en place un piquet de grève à la prison de Lantin en 2016. La municipalité a déposé une plainte au pénal contre les membres de la Centrale générale des services publics (CGSP) pour de prétendues dégradations commises sur le tarmac où un brasero avait été installé. Le procureur a requis un non-lieu, mais la plainte était toujours en instance au moment de la rédaction de l’Indice des droits dans le monde.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

Le 8 juin 2021, le président du Bélarus, Alexander Lukashenko, a signé une nouvelle législation pour condamner à des peines allant jusqu’à trois ans d’emprisonnement les personnes accusées de prendre part à des manifestations non autorisées. Les individus impliqués dans la participation ou la promotion «d’activités extrémistes» sont passibles de six ans de prison. La nouvelle législation ne définit pas clairement la notion «d’activités extrémistes» et les dispositions risquent d’être utilisées pour éliminer toute opposition. Cette nouvelle loi fait suite à une loi promulguée le 24 mai 2021 qui oblige les organisateurs d’un événement de grande ampleur à obtenir l’accord des autorités.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

En 2022, Sawit Kaewvarn, président du syndicat des chemins de fer thaïlandais State Railway Union of Thailand (SRUT), et 12 autres dirigeants de syndicats nationaux et locaux sont restés emprisonnés à tort. Les travailleurs/euses du SRUT ont fait l’objet d’incessantes poursuites en justice de la part de l’entreprise publique State Railway of Thailand pour avoir mené une campagne nationale sur la sécurité des chemins de fer suite à l’accident mortel provoqué par le déraillement d’un train en octobre 2009 à la gare de Khao Tao. Les autorités thaïlandaises ont agi en représailles contre les travailleurs. Depuis novembre 2018, suite à une décision rendue par le tribunal suprême du travail en 2017, des déductions sont effectuées sur les salaires mensuels de sept dirigeants du SRUT pour verser à la State Railway of Thailand des amendes s’élevant à 24 millions de baht (726.116 dollars). Les 13 syndicalistes purgent actuellement une peine de trois ans de prison.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

Le 15 décembre 2021, dans l’entreprise philippine de fabrication de pâtes Soft Touch Development Corp., 44 employé(e)s ont été arrêtés alors qu’ils faisaient grève. Ils ont été accusés de rassemblement illégal, de désobéissance à une personne dépositaire de l’autorité, et de «trouble et scandale». Ils ont été libérés de prison 36 heures plus tard, dans l'attente d'une enquête plus approfondie. L’entreprise a affirmé que les employés n’avaient pas le droit de former un syndicat parce que leur employeur était l’agence de recrutement qui les embauchait. L’appel à la grève avait été lancé lorsque les travailleurs avaient appris qu’ils seraient licenciés le 24 décembre. La police a brutalement réprimé la grève en utilisant des canons à eau et des matraques avant d’emmener les grévistes de force dans une fourgonnette.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

Le 8 juin 2021, en Inde, des enseignant(e)s qui n’étaient affectés à aucun poste ont manifesté à proximité de la résidence du chef du gouvernement de l’État du Pendjab, à Patiala. Environ 150 enseignant(e)s ont été placés en détention et plus d’une dizaine d’entre eux ont été légèrement blessés lorsque la police est intervenue à deux reprises, faisant usage de matraques, comme cela s’était déjà produit au début de l’année.

En dépit de ses multiples promesses, le gouvernement n’avait pas attribué de poste à de nombreux enseignants des écoles publiques. Les cinq syndicats participants reprochaient aux responsables du gouvernement d’avoir tardé à les recevoir et à donner suite à leurs demandes. Les enseignants se sont opposés à la police en se dirigeant vers la résidence du chef du gouvernement. Les personnes détenues ont été libérées sans mise en examen.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

Le 26 octobre 2021, dans au moins trois zones de l'Équateur, des affrontements ont éclaté entre la police et les travailleurs/euses qui manifestaient dans le cadre d'une grève nationale contre le gouvernement, à l'initiative du Front uni des travailleurs (FUT), du Front populaire (FP) et de la Confédération des nationalités indigènes (CONAIE). À Imbabura, dans le canton de Peguche, les forces de sécurité ont utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. Les travailleurs demandaient le gel des prix des combustibles, le soutien au projet de Code du travail récemment présenté au Parlement par le FUT et le rejet de la proposition de loi sur la création d’opportunités. Au moins 37 manifestants ont été arrêtés dans l'ensemble du pays.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

Fin 2020, les employé(e)s de l’usine de ciment Ash Grove, à Joliette, Québec, Canada, ont été informés que deux des quatre fours allait fermer, ce qui compromettait au moins la moitié des emplois. En dépit des négociations collectives encore en cours, un lock-out a été imposé illégalement aux membres du syndicat de l’usine, Unifor, le 22 mai 2021. Unifor, en coopération avec la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec et ses membres sur l’ensemble du Québec, a organisé une série d’actions de solidarité.

En réponse à la mobilisation du syndicat, la direction d’Ash Grove a obtenu une nouvelle injonction pour limiter les actions du syndicat. L’employeur a également déposé une réclamation pour 2,6 millions de dollars canadiens (environ 2,1 millions de dollars US) au titre des pertes de production et de la dégradation du matériel, et a licencié deux membres de la section syndicale 177, dont un membre du comité de négociation.

Ash Grove appartient à CRH Canada, qui emploie 4.000 personnes sur 100 sites de production. Le géant mondial emploie plus de 76.000 personnes à travers le monde sur plus de 3.000 sites dans 29 pays.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

Le 5 octobre 2021, pendant les célébrations de la Journée mondiale des enseignants, les forces de sécurité jordaniennes ont arrêté et placé en détention 14 membres dirigeants du syndicat enseignant Jordanian Teachers’ Association (JTA). La police antiémeute est intervenue pour mettre fin à la manifestation pacifique des enseignant(e)s qui dénonçaient la répression des droits syndicaux. Les 14 membres concernés étaient Ahmad Ali Ahmad Alzaboun, directeur de la JTA, Nasser Nawasra, vice-président de la JTA, ainsi que les membres suivants du Conseil de la JTA: Ghaleb Mansour Abu Qudia, Nidal Awwad Al Hisa, Kifah Suleiman Abu Farhan, Feras Awad Shteiwi Al Sarhan, Basil Mahmoud Al Houroub, Sulaiman Farhan Jaber Al Hayyer, Ibrahim Shaker Khalaf Assaf, Adbassalam assan Moussa Ayasra, Mustapha Annabeh, Iyad Albustanji, Moatassem Abdelrahman Beshtawy, Noureddin Yusuf.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

En août 2021, des employé(e)s des entreprises israéliennes de télécommunication Pelephone et Bezeq International ont organisé une grève à proximité du domicile de l’actionnaire dominant. La police les a expulsés de force et a également arrêté plusieurs grévistes.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

Le 28 septembre 2021, les forces de sécurité égyptiennes sont intervenues lors d’une grève pacifique à l’entreprise d’appareils électriques Universal for Electrical Appliances. Dix jours plus tôt, environ 2.000 employé(e)s avaient commencé un sit-in au siège de l’entreprise suite au décès d’un collègue, qui avait eu une crise cardiaque après avoir effectué des heures supplémentaires, sous la pression financière. Les employés n’avaient pas été payés depuis deux mois.

Le 28 septembre, les forces de sécurité ont encerclé le sit-in, fermé les entrées et empêché les travailleurs de sortir, même pour aller acheter à manger. Quelques heures avant cela, les forces de sécurité avaient perquisitionné le domicile de trois employés: Saeed Abdel Qader, Said Mohamed Abdel Latif et Mahmoud Ahmed Haridy, qui était en congé maladie chez lui suite à un coma diabétique. Les trois hommes ont été placés en détention. La fille de Mahmoud Ahmed Haridy a suivi son père lorsqu’il a été conduit au commissariat de Warrak mais lorsqu’elle a demandé de ses nouvelles, les agents qui étaient à son domicile moins d’une heure plus tôt ont affirmé qu’ils n’étaient pas au courant de son arrestation. Un sous-officier lui a conseillé de se rendre au commissariat d’Imbaba, où elle a appris que son père avait été emmené au siège de l’Agence nationale de sécurité, une force de police spéciale connue pour bafouer les droits humains et sanctionner les prétendues «menaces à la sécurité nationale», parmi lesquelles les mouvements syndicaux indépendants.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

Le 14 février 2022, dans le district de Karma Bani Saïd, en Irak, des personnes ont manifesté devant le bâtiment du gouvernorat pour demander des services de santé. Les forces de police ont dispersé les manifestant(e)s avec une brutalité excessive, blessant grièvement plusieurs personnes. La délégation de négociation a été arrêtée, dont faisait partie Muhammad Al-Saidi, membre du syndicat de la compagnie pétrolière Dhi Qar et membre du syndicat irakien du pétrole et du gaz General Union of Oil and Gas Workers, affiliés à la fédération syndicale General Federation of Trade Unions.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

En mai 2021, des pompiers algériens se sont mis en grève pour demander une augmentation de salaire et l’amélioration de leurs conditions de travail. Le ministère de l’Intérieur a annoncé la mise à pied de 230 pompiers avec des poursuites immédiates engagées contre eux, considérant leur mouvement de protestation comme une «trahison à l’égard des fonctions et des responsabilités qui leur sont confiées».

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

En novembre 2021, près de 100 enseignant(e)s ont été arrêtés au Soudan au début des deux jours de désobéissance civile et de grèves pour protester contre le coup d’État militaire. Les forces de sécurité ont lancé des gaz lacrymogènes sur les travailleurs qui manifestaient devant le bâtiment du ministère de l’Éducation de l’État de Khartoum. Un grand nombre d’entre eux ont été frappés et au moins une personne, une cheffe d’établissement, a eu une jambe cassée.

Au total, 87 enseignants ont été arrêtés et amenés au quartier général militaire parce que les procureurs avaient refusé de les libérer sous caution.

À Nyala, la capitale du Sud-Darfour, des inconnus en civil ont perquisitionné le domicile d’enseignants et arrêté cinq enseignants, dont Gamal Margan, chargé de la formation des bergers. Le 8 novembre 2021, les forces militaires ont fait irruption dans le Département de l’enseignement secondaire de Karray pour y installer une nouvelle direction favorable aux militaires.

Asie-Pacifique

84%

84% of countries violated the right to strike.

72%

72% des pays ont violé le droit de grève

Contre 73% en 2021
92%

92% des pays ont violé le droit de grève

Contre 88% en 2021
95%

95% des pays ont violé le droit de grève

Pas de changement par rapport à 2021
95%

95% des pays ont violé le droit de grève

Contre 94% en 2021
87%

87% des pays ont violé le droit de grève

Pas de changement par rapport à 2021
63%87%

La proportion de pays qui violent le droit de grève a augmenté, passant de 63% en 2014 à 87% en 2022.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

Le 8 octobre 2021, les employé(e)s de l’usine General Motors' Chevrolet à São Caetano do Sul, au Brésil, se sont mis en grève après l’échec des négociations avec l’employeur au sujet de l’ajustement des salaires. Lorsque le syndicat a opté pour la grève, une audience de conciliation a eu lieu au tribunal régional du travail. Cependant, aucun accord n’a été conclu entre les parties. Le 21 octobre, le tribunal régional du travail a déclaré la grève illégale. L’assemblée syndicale a décidé de continuer la grève mais, en raison des possibles actions en justice intentées contre les grévistes, ces derniers ont dû reprendre le travail, sans solution à leurs demandes.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

En Belgique, l’article 406 du code pénal prévoit la poursuite et la condamnation de «l’entrave volontaire à la circulation» dans le contexte d’un mouvement de grève. Cette disposition, qui a déjà été appliquée deux fois au cours de ces deux dernières années pour condamner 17 membres de la fédération syndicale belge FGTB à des peines de prison avec sursis et à de lourdes amendes, porte un préjudice considérable à la possibilité d’organiser des grèves dans le pays.

Les syndicats belges ont fait appel de cette condamnation mais un autre syndicaliste a été poursuivi en 2022 au titre de cette même disposition pour avoir mis en place un piquet de grève à la prison de Lantin en 2016. La municipalité a déposé une plainte au pénal contre les membres de la Centrale générale des services publics (CGSP) pour de prétendues dégradations commises sur le tarmac où un brasero avait été installé. Le procureur a requis un non-lieu, mais la plainte était toujours en instance au moment de la rédaction de l’Indice des droits dans le monde.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

Le 8 juin 2021, le président du Bélarus, Alexander Lukashenko, a signé une nouvelle législation pour condamner à des peines allant jusqu’à trois ans d’emprisonnement les personnes accusées de prendre part à des manifestations non autorisées. Les individus impliqués dans la participation ou la promotion «d’activités extrémistes» sont passibles de six ans de prison. La nouvelle législation ne définit pas clairement la notion «d’activités extrémistes» et les dispositions risquent d’être utilisées pour éliminer toute opposition. Cette nouvelle loi fait suite à une loi promulguée le 24 mai 2021 qui oblige les organisateurs d’un événement de grande ampleur à obtenir l’accord des autorités.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

En 2022, Sawit Kaewvarn, président du syndicat des chemins de fer thaïlandais State Railway Union of Thailand (SRUT), et 12 autres dirigeants de syndicats nationaux et locaux sont restés emprisonnés à tort. Les travailleurs/euses du SRUT ont fait l’objet d’incessantes poursuites en justice de la part de l’entreprise publique State Railway of Thailand pour avoir mené une campagne nationale sur la sécurité des chemins de fer suite à l’accident mortel provoqué par le déraillement d’un train en octobre 2009 à la gare de Khao Tao. Les autorités thaïlandaises ont agi en représailles contre les travailleurs. Depuis novembre 2018, suite à une décision rendue par le tribunal suprême du travail en 2017, des déductions sont effectuées sur les salaires mensuels de sept dirigeants du SRUT pour verser à la State Railway of Thailand des amendes s’élevant à 24 millions de baht (726.116 dollars). Les 13 syndicalistes purgent actuellement une peine de trois ans de prison.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

Le 15 décembre 2021, dans l’entreprise philippine de fabrication de pâtes Soft Touch Development Corp., 44 employé(e)s ont été arrêtés alors qu’ils faisaient grève. Ils ont été accusés de rassemblement illégal, de désobéissance à une personne dépositaire de l’autorité, et de «trouble et scandale». Ils ont été libérés de prison 36 heures plus tard, dans l'attente d'une enquête plus approfondie. L’entreprise a affirmé que les employés n’avaient pas le droit de former un syndicat parce que leur employeur était l’agence de recrutement qui les embauchait. L’appel à la grève avait été lancé lorsque les travailleurs avaient appris qu’ils seraient licenciés le 24 décembre. La police a brutalement réprimé la grève en utilisant des canons à eau et des matraques avant d’emmener les grévistes de force dans une fourgonnette.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

Le 8 juin 2021, en Inde, des enseignant(e)s qui n’étaient affectés à aucun poste ont manifesté à proximité de la résidence du chef du gouvernement de l’État du Pendjab, à Patiala. Environ 150 enseignant(e)s ont été placés en détention et plus d’une dizaine d’entre eux ont été légèrement blessés lorsque la police est intervenue à deux reprises, faisant usage de matraques, comme cela s’était déjà produit au début de l’année.

En dépit de ses multiples promesses, le gouvernement n’avait pas attribué de poste à de nombreux enseignants des écoles publiques. Les cinq syndicats participants reprochaient aux responsables du gouvernement d’avoir tardé à les recevoir et à donner suite à leurs demandes. Les enseignants se sont opposés à la police en se dirigeant vers la résidence du chef du gouvernement. Les personnes détenues ont été libérées sans mise en examen.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

Le 26 octobre 2021, dans au moins trois zones de l'Équateur, des affrontements ont éclaté entre la police et les travailleurs/euses qui manifestaient dans le cadre d'une grève nationale contre le gouvernement, à l'initiative du Front uni des travailleurs (FUT), du Front populaire (FP) et de la Confédération des nationalités indigènes (CONAIE). À Imbabura, dans le canton de Peguche, les forces de sécurité ont utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. Les travailleurs demandaient le gel des prix des combustibles, le soutien au projet de Code du travail récemment présenté au Parlement par le FUT et le rejet de la proposition de loi sur la création d’opportunités. Au moins 37 manifestants ont été arrêtés dans l'ensemble du pays.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

Fin 2020, les employé(e)s de l’usine de ciment Ash Grove, à Joliette, Québec, Canada, ont été informés que deux des quatre fours allait fermer, ce qui compromettait au moins la moitié des emplois. En dépit des négociations collectives encore en cours, un lock-out a été imposé illégalement aux membres du syndicat de l’usine, Unifor, le 22 mai 2021. Unifor, en coopération avec la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec et ses membres sur l’ensemble du Québec, a organisé une série d’actions de solidarité.

En réponse à la mobilisation du syndicat, la direction d’Ash Grove a obtenu une nouvelle injonction pour limiter les actions du syndicat. L’employeur a également déposé une réclamation pour 2,6 millions de dollars canadiens (environ 2,1 millions de dollars US) au titre des pertes de production et de la dégradation du matériel, et a licencié deux membres de la section syndicale 177, dont un membre du comité de négociation.

Ash Grove appartient à CRH Canada, qui emploie 4.000 personnes sur 100 sites de production. Le géant mondial emploie plus de 76.000 personnes à travers le monde sur plus de 3.000 sites dans 29 pays.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

Le 5 octobre 2021, pendant les célébrations de la Journée mondiale des enseignants, les forces de sécurité jordaniennes ont arrêté et placé en détention 14 membres dirigeants du syndicat enseignant Jordanian Teachers’ Association (JTA). La police antiémeute est intervenue pour mettre fin à la manifestation pacifique des enseignant(e)s qui dénonçaient la répression des droits syndicaux. Les 14 membres concernés étaient Ahmad Ali Ahmad Alzaboun, directeur de la JTA, Nasser Nawasra, vice-président de la JTA, ainsi que les membres suivants du Conseil de la JTA: Ghaleb Mansour Abu Qudia, Nidal Awwad Al Hisa, Kifah Suleiman Abu Farhan, Feras Awad Shteiwi Al Sarhan, Basil Mahmoud Al Houroub, Sulaiman Farhan Jaber Al Hayyer, Ibrahim Shaker Khalaf Assaf, Adbassalam assan Moussa Ayasra, Mustapha Annabeh, Iyad Albustanji, Moatassem Abdelrahman Beshtawy, Noureddin Yusuf.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

En août 2021, des employé(e)s des entreprises israéliennes de télécommunication Pelephone et Bezeq International ont organisé une grève à proximité du domicile de l’actionnaire dominant. La police les a expulsés de force et a également arrêté plusieurs grévistes.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

Le 28 septembre 2021, les forces de sécurité égyptiennes sont intervenues lors d’une grève pacifique à l’entreprise d’appareils électriques Universal for Electrical Appliances. Dix jours plus tôt, environ 2.000 employé(e)s avaient commencé un sit-in au siège de l’entreprise suite au décès d’un collègue, qui avait eu une crise cardiaque après avoir effectué des heures supplémentaires, sous la pression financière. Les employés n’avaient pas été payés depuis deux mois.

Le 28 septembre, les forces de sécurité ont encerclé le sit-in, fermé les entrées et empêché les travailleurs de sortir, même pour aller acheter à manger. Quelques heures avant cela, les forces de sécurité avaient perquisitionné le domicile de trois employés: Saeed Abdel Qader, Said Mohamed Abdel Latif et Mahmoud Ahmed Haridy, qui était en congé maladie chez lui suite à un coma diabétique. Les trois hommes ont été placés en détention. La fille de Mahmoud Ahmed Haridy a suivi son père lorsqu’il a été conduit au commissariat de Warrak mais lorsqu’elle a demandé de ses nouvelles, les agents qui étaient à son domicile moins d’une heure plus tôt ont affirmé qu’ils n’étaient pas au courant de son arrestation. Un sous-officier lui a conseillé de se rendre au commissariat d’Imbaba, où elle a appris que son père avait été emmené au siège de l’Agence nationale de sécurité, une force de police spéciale connue pour bafouer les droits humains et sanctionner les prétendues «menaces à la sécurité nationale», parmi lesquelles les mouvements syndicaux indépendants.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

Le 14 février 2022, dans le district de Karma Bani Saïd, en Irak, des personnes ont manifesté devant le bâtiment du gouvernorat pour demander des services de santé. Les forces de police ont dispersé les manifestant(e)s avec une brutalité excessive, blessant grièvement plusieurs personnes. La délégation de négociation a été arrêtée, dont faisait partie Muhammad Al-Saidi, membre du syndicat de la compagnie pétrolière Dhi Qar et membre du syndicat irakien du pétrole et du gaz General Union of Oil and Gas Workers, affiliés à la fédération syndicale General Federation of Trade Unions.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

En mai 2021, des pompiers algériens se sont mis en grève pour demander une augmentation de salaire et l’amélioration de leurs conditions de travail. Le ministère de l’Intérieur a annoncé la mise à pied de 230 pompiers avec des poursuites immédiates engagées contre eux, considérant leur mouvement de protestation comme une «trahison à l’égard des fonctions et des responsabilités qui leur sont confiées».

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

En novembre 2021, près de 100 enseignant(e)s ont été arrêtés au Soudan au début des deux jours de désobéissance civile et de grèves pour protester contre le coup d’État militaire. Les forces de sécurité ont lancé des gaz lacrymogènes sur les travailleurs qui manifestaient devant le bâtiment du ministère de l’Éducation de l’État de Khartoum. Un grand nombre d’entre eux ont été frappés et au moins une personne, une cheffe d’établissement, a eu une jambe cassée.

Au total, 87 enseignants ont été arrêtés et amenés au quartier général militaire parce que les procureurs avaient refusé de les libérer sous caution.

À Nyala, la capitale du Sud-Darfour, des inconnus en civil ont perquisitionné le domicile d’enseignants et arrêté cinq enseignants, dont Gamal Margan, chargé de la formation des bergers. Le 8 novembre 2021, les forces militaires ont fait irruption dans le Département de l’enseignement secondaire de Karray pour y installer une nouvelle direction favorable aux militaires.

Europe

84%

84% of countries violated the right to strike.

72%

72% des pays ont violé le droit de grève

Contre 73% en 2021
92%

92% des pays ont violé le droit de grève

Contre 88% en 2021
95%

95% des pays ont violé le droit de grève

Pas de changement par rapport à 2021
95%

95% des pays ont violé le droit de grève

Contre 94% en 2021
87%

87% des pays ont violé le droit de grève

Pas de changement par rapport à 2021
63%87%

La proportion de pays qui violent le droit de grève a augmenté, passant de 63% en 2014 à 87% en 2022.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

Le 8 octobre 2021, les employé(e)s de l’usine General Motors' Chevrolet à São Caetano do Sul, au Brésil, se sont mis en grève après l’échec des négociations avec l’employeur au sujet de l’ajustement des salaires. Lorsque le syndicat a opté pour la grève, une audience de conciliation a eu lieu au tribunal régional du travail. Cependant, aucun accord n’a été conclu entre les parties. Le 21 octobre, le tribunal régional du travail a déclaré la grève illégale. L’assemblée syndicale a décidé de continuer la grève mais, en raison des possibles actions en justice intentées contre les grévistes, ces derniers ont dû reprendre le travail, sans solution à leurs demandes.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

En Belgique, l’article 406 du code pénal prévoit la poursuite et la condamnation de «l’entrave volontaire à la circulation» dans le contexte d’un mouvement de grève. Cette disposition, qui a déjà été appliquée deux fois au cours de ces deux dernières années pour condamner 17 membres de la fédération syndicale belge FGTB à des peines de prison avec sursis et à de lourdes amendes, porte un préjudice considérable à la possibilité d’organiser des grèves dans le pays.

Les syndicats belges ont fait appel de cette condamnation mais un autre syndicaliste a été poursuivi en 2022 au titre de cette même disposition pour avoir mis en place un piquet de grève à la prison de Lantin en 2016. La municipalité a déposé une plainte au pénal contre les membres de la Centrale générale des services publics (CGSP) pour de prétendues dégradations commises sur le tarmac où un brasero avait été installé. Le procureur a requis un non-lieu, mais la plainte était toujours en instance au moment de la rédaction de l’Indice des droits dans le monde.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

Le 8 juin 2021, le président du Bélarus, Alexander Lukashenko, a signé une nouvelle législation pour condamner à des peines allant jusqu’à trois ans d’emprisonnement les personnes accusées de prendre part à des manifestations non autorisées. Les individus impliqués dans la participation ou la promotion «d’activités extrémistes» sont passibles de six ans de prison. La nouvelle législation ne définit pas clairement la notion «d’activités extrémistes» et les dispositions risquent d’être utilisées pour éliminer toute opposition. Cette nouvelle loi fait suite à une loi promulguée le 24 mai 2021 qui oblige les organisateurs d’un événement de grande ampleur à obtenir l’accord des autorités.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

En 2022, Sawit Kaewvarn, président du syndicat des chemins de fer thaïlandais State Railway Union of Thailand (SRUT), et 12 autres dirigeants de syndicats nationaux et locaux sont restés emprisonnés à tort. Les travailleurs/euses du SRUT ont fait l’objet d’incessantes poursuites en justice de la part de l’entreprise publique State Railway of Thailand pour avoir mené une campagne nationale sur la sécurité des chemins de fer suite à l’accident mortel provoqué par le déraillement d’un train en octobre 2009 à la gare de Khao Tao. Les autorités thaïlandaises ont agi en représailles contre les travailleurs. Depuis novembre 2018, suite à une décision rendue par le tribunal suprême du travail en 2017, des déductions sont effectuées sur les salaires mensuels de sept dirigeants du SRUT pour verser à la State Railway of Thailand des amendes s’élevant à 24 millions de baht (726.116 dollars). Les 13 syndicalistes purgent actuellement une peine de trois ans de prison.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

Le 15 décembre 2021, dans l’entreprise philippine de fabrication de pâtes Soft Touch Development Corp., 44 employé(e)s ont été arrêtés alors qu’ils faisaient grève. Ils ont été accusés de rassemblement illégal, de désobéissance à une personne dépositaire de l’autorité, et de «trouble et scandale». Ils ont été libérés de prison 36 heures plus tard, dans l'attente d'une enquête plus approfondie. L’entreprise a affirmé que les employés n’avaient pas le droit de former un syndicat parce que leur employeur était l’agence de recrutement qui les embauchait. L’appel à la grève avait été lancé lorsque les travailleurs avaient appris qu’ils seraient licenciés le 24 décembre. La police a brutalement réprimé la grève en utilisant des canons à eau et des matraques avant d’emmener les grévistes de force dans une fourgonnette.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

Le 8 juin 2021, en Inde, des enseignant(e)s qui n’étaient affectés à aucun poste ont manifesté à proximité de la résidence du chef du gouvernement de l’État du Pendjab, à Patiala. Environ 150 enseignant(e)s ont été placés en détention et plus d’une dizaine d’entre eux ont été légèrement blessés lorsque la police est intervenue à deux reprises, faisant usage de matraques, comme cela s’était déjà produit au début de l’année.

En dépit de ses multiples promesses, le gouvernement n’avait pas attribué de poste à de nombreux enseignants des écoles publiques. Les cinq syndicats participants reprochaient aux responsables du gouvernement d’avoir tardé à les recevoir et à donner suite à leurs demandes. Les enseignants se sont opposés à la police en se dirigeant vers la résidence du chef du gouvernement. Les personnes détenues ont été libérées sans mise en examen.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

Le 26 octobre 2021, dans au moins trois zones de l'Équateur, des affrontements ont éclaté entre la police et les travailleurs/euses qui manifestaient dans le cadre d'une grève nationale contre le gouvernement, à l'initiative du Front uni des travailleurs (FUT), du Front populaire (FP) et de la Confédération des nationalités indigènes (CONAIE). À Imbabura, dans le canton de Peguche, les forces de sécurité ont utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. Les travailleurs demandaient le gel des prix des combustibles, le soutien au projet de Code du travail récemment présenté au Parlement par le FUT et le rejet de la proposition de loi sur la création d’opportunités. Au moins 37 manifestants ont été arrêtés dans l'ensemble du pays.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

Fin 2020, les employé(e)s de l’usine de ciment Ash Grove, à Joliette, Québec, Canada, ont été informés que deux des quatre fours allait fermer, ce qui compromettait au moins la moitié des emplois. En dépit des négociations collectives encore en cours, un lock-out a été imposé illégalement aux membres du syndicat de l’usine, Unifor, le 22 mai 2021. Unifor, en coopération avec la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec et ses membres sur l’ensemble du Québec, a organisé une série d’actions de solidarité.

En réponse à la mobilisation du syndicat, la direction d’Ash Grove a obtenu une nouvelle injonction pour limiter les actions du syndicat. L’employeur a également déposé une réclamation pour 2,6 millions de dollars canadiens (environ 2,1 millions de dollars US) au titre des pertes de production et de la dégradation du matériel, et a licencié deux membres de la section syndicale 177, dont un membre du comité de négociation.

Ash Grove appartient à CRH Canada, qui emploie 4.000 personnes sur 100 sites de production. Le géant mondial emploie plus de 76.000 personnes à travers le monde sur plus de 3.000 sites dans 29 pays.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

Le 5 octobre 2021, pendant les célébrations de la Journée mondiale des enseignants, les forces de sécurité jordaniennes ont arrêté et placé en détention 14 membres dirigeants du syndicat enseignant Jordanian Teachers’ Association (JTA). La police antiémeute est intervenue pour mettre fin à la manifestation pacifique des enseignant(e)s qui dénonçaient la répression des droits syndicaux. Les 14 membres concernés étaient Ahmad Ali Ahmad Alzaboun, directeur de la JTA, Nasser Nawasra, vice-président de la JTA, ainsi que les membres suivants du Conseil de la JTA: Ghaleb Mansour Abu Qudia, Nidal Awwad Al Hisa, Kifah Suleiman Abu Farhan, Feras Awad Shteiwi Al Sarhan, Basil Mahmoud Al Houroub, Sulaiman Farhan Jaber Al Hayyer, Ibrahim Shaker Khalaf Assaf, Adbassalam assan Moussa Ayasra, Mustapha Annabeh, Iyad Albustanji, Moatassem Abdelrahman Beshtawy, Noureddin Yusuf.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

En août 2021, des employé(e)s des entreprises israéliennes de télécommunication Pelephone et Bezeq International ont organisé une grève à proximité du domicile de l’actionnaire dominant. La police les a expulsés de force et a également arrêté plusieurs grévistes.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

Le 28 septembre 2021, les forces de sécurité égyptiennes sont intervenues lors d’une grève pacifique à l’entreprise d’appareils électriques Universal for Electrical Appliances. Dix jours plus tôt, environ 2.000 employé(e)s avaient commencé un sit-in au siège de l’entreprise suite au décès d’un collègue, qui avait eu une crise cardiaque après avoir effectué des heures supplémentaires, sous la pression financière. Les employés n’avaient pas été payés depuis deux mois.

Le 28 septembre, les forces de sécurité ont encerclé le sit-in, fermé les entrées et empêché les travailleurs de sortir, même pour aller acheter à manger. Quelques heures avant cela, les forces de sécurité avaient perquisitionné le domicile de trois employés: Saeed Abdel Qader, Said Mohamed Abdel Latif et Mahmoud Ahmed Haridy, qui était en congé maladie chez lui suite à un coma diabétique. Les trois hommes ont été placés en détention. La fille de Mahmoud Ahmed Haridy a suivi son père lorsqu’il a été conduit au commissariat de Warrak mais lorsqu’elle a demandé de ses nouvelles, les agents qui étaient à son domicile moins d’une heure plus tôt ont affirmé qu’ils n’étaient pas au courant de son arrestation. Un sous-officier lui a conseillé de se rendre au commissariat d’Imbaba, où elle a appris que son père avait été emmené au siège de l’Agence nationale de sécurité, une force de police spéciale connue pour bafouer les droits humains et sanctionner les prétendues «menaces à la sécurité nationale», parmi lesquelles les mouvements syndicaux indépendants.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

Le 14 février 2022, dans le district de Karma Bani Saïd, en Irak, des personnes ont manifesté devant le bâtiment du gouvernorat pour demander des services de santé. Les forces de police ont dispersé les manifestant(e)s avec une brutalité excessive, blessant grièvement plusieurs personnes. La délégation de négociation a été arrêtée, dont faisait partie Muhammad Al-Saidi, membre du syndicat de la compagnie pétrolière Dhi Qar et membre du syndicat irakien du pétrole et du gaz General Union of Oil and Gas Workers, affiliés à la fédération syndicale General Federation of Trade Unions.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

En mai 2021, des pompiers algériens se sont mis en grève pour demander une augmentation de salaire et l’amélioration de leurs conditions de travail. Le ministère de l’Intérieur a annoncé la mise à pied de 230 pompiers avec des poursuites immédiates engagées contre eux, considérant leur mouvement de protestation comme une «trahison à l’égard des fonctions et des responsabilités qui leur sont confiées».

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

En novembre 2021, près de 100 enseignant(e)s ont été arrêtés au Soudan au début des deux jours de désobéissance civile et de grèves pour protester contre le coup d’État militaire. Les forces de sécurité ont lancé des gaz lacrymogènes sur les travailleurs qui manifestaient devant le bâtiment du ministère de l’Éducation de l’État de Khartoum. Un grand nombre d’entre eux ont été frappés et au moins une personne, une cheffe d’établissement, a eu une jambe cassée.

Au total, 87 enseignants ont été arrêtés et amenés au quartier général militaire parce que les procureurs avaient refusé de les libérer sous caution.

À Nyala, la capitale du Sud-Darfour, des inconnus en civil ont perquisitionné le domicile d’enseignants et arrêté cinq enseignants, dont Gamal Margan, chargé de la formation des bergers. Le 8 novembre 2021, les forces militaires ont fait irruption dans le Département de l’enseignement secondaire de Karray pour y installer une nouvelle direction favorable aux militaires.

Licenciement de travailleurs et de travailleuses pour leur participation à des grèves

Afrique

84%

84% of countries violated the right to strike.

72%

72% des pays ont violé le droit de grève

Contre 73% en 2021
92%

92% des pays ont violé le droit de grève

Contre 88% en 2021
95%

95% des pays ont violé le droit de grève

Pas de changement par rapport à 2021
95%

95% des pays ont violé le droit de grève

Contre 94% en 2021
87%

87% des pays ont violé le droit de grève

Pas de changement par rapport à 2021
63%87%

La proportion de pays qui violent le droit de grève a augmenté, passant de 63% en 2014 à 87% en 2022.

Licenciés pour avoir participé à une grève

En mai 2021, dans la ville de Kragujevac, en Serbie, l’entreprise Fiat Plastik a essayé de briser une grève des travailleurs/euses, en mettant le comité de grève en congé payé et en déplaçant une partie de sa production sur un autre site. Treize employés qui ont participé aux arrêts de travail, c’est-à-dire l’ensemble du comité de grève, ont été illégalement mis en congé, et le comité s’est vu imposer un lock-out. La direction a également déplacé toutes les machines de l’usine.

Les manifestations avaient commencé en janvier 2021 par des arrêts de travail d’une heure par jour suite à l’annonce d’une baisse du salaire annuel de 300 euros.

En juin 2021, l’inspection du travail a accusé la direction de l’entreprise d’avoir commis une infraction en ayant cherché à briser la grève.

En août, les Syndicats unis de Serbie ont dénoncé les actes d’intimidation opérés par l’Agence de sécurité et d’information de Serbie (BIA), qui a appelé le président du comité de grève le 11 août pour l’inviter à «dialoguer». Le syndicat de Fiat Plastik a refusé, déclarant qu’il «ne s’intéressait pas à la politique» mais seulement aux questions syndicales.

Le conflit s’est poursuivi. C’est l’Agence d’État pour le règlement pacifique des conflits de travail qui a joué le rôle de médiateur, mais les négociations avec Fiat ont échoué en octobre. Au moment de la rédaction de l’Indice des droits dans le monde, le différend n’avait toujours pas été résolu.

Licenciés pour avoir participé à une grève

Au Portugal, lorsque les travailleurs/euses de la société alimentaire Upfield ont annoncé une série de grèves de deux heures, l’entreprise a procédé à un licenciement collectif. L’appel à la grève avait été lancé suite à la demande d’une augmentation de 30 euros du salaire mensuel formulée par les employés, qui était restée lettre morte. Les grèves ont débuté le 5 juillet 2021.

Quelques jours après la publication du préavis de grève, l’entreprise a fait part de son intention de licencier 19 personnes, parmi lesquelles un membre du comité des travailleurs et les trois représentants de la santé et de la sécurité au travail.

Les employés ont organisé une réunion et prévu une action pour défendre leurs droits, le 15 juillet. Le 19 juillet, ils ont programmé une grève de 24 heures pour protester contre le licenciement collectif et exiger des augmentations de salaire et la revalorisation des carrières.

Les relations entre Upfield et les représentants des travailleurs se sont progressivement dégradées depuis que l’entreprise appartenant à Unilever-Jerónimo Martins Lda a été rachetée par un groupe financier nord-américain (KKR), il y a trois ans.

Licenciés pour avoir participé à une grève

En Géorgie, l’entreprise de nettoyage et de gestion des déchets Tbilservice Group a licencié Irakli Baghdavadze pour avoir organisé une grève le 6 août 2021. Des collègues de travail se sont joints à lui pour demander une augmentation de salaire, de nouveaux uniformes et une assurance de santé gratuite. La grève a pris fin le 9 août, la mairie de Tbilissi ayant promis une augmentation de salaire à partir de 2022, mais Irakli Baghdavadze a perdu son emploi suite à la manifestation.

Licenciés pour avoir participé à une grève

Le 22 mai 2021, l’entreprise Kurum International, en Albanie, a licencié 20 mécaniciens et électriciens des centrales hydroélectriques d’Ulëz et de Shkopet, au mépris de la convention collective signée en 2019 avec la fédération syndicale Trade Union Federation of Industrial Workers of Albania (FSPISH).

Les travailleurs/euses ont pris part à des manifestations et des piquets de grève tous les jours, et des militants syndicaux de tout le pays sont venus se joindre à eux. L’entreprise a riposté en harcelant le comité syndical et en mettant à pied les personnes qui participaient à la grève.

Ces deux centrales hydroélectriques figurent parmi les quatre centrales rachetées par l’entreprise Kurum Holdings, établie en Turquie, au gouvernement albanais dans le cadre d’une opération de privatisation en 2013. Depuis le rachat des centrales, Kurum s’est séparée de 120 employés pour n’en garder que 43. Les centrales électriques sont les seules sources d’emploi importantes de la région.

Licenciés pour avoir participé à une grève

En avril 2021, le syndicat Korea Democratic Pharmaceutical Union (KDPU) a annoncé qu’il intentait une action en justice contre l’entreprise Zuellig Pharma Specialty Solutions Korea pour licenciement abusif.

L’entreprise avait signalé qu’elle mettrait en place un programme de retraite anticipée pour licencier une partie du personnel suite aux pertes financières qu’elle avait subies. Il est rapidement apparu que les membres du personnel concernés étaient tous membres du syndicat de l’entreprise qui avaient fait grève le 30 octobre 2020 en raison d’un conflit sur les salaires.

Licenciés pour avoir participé à une grève

Environ 1.400 travailleurs/euses en grève au sein du service de santé National Health Mission (NHM), en Inde, parmi lesquels des infirmiers/ères du personnel et des médecins-conseil, des homéopathes Ayurveda et des personnels administratifs, ont été licenciés par le gouvernement du Pendjab le 10 mai 2021 au titre de la loi sur la gestion des catastrophes, pour avoir refusé de mettre fin à leur grève d’une semaine. Près de 3.000 employés de la NHM s’étaient mis en grève pour demander de meilleurs salaires et des emplois permanents. Les personnes licenciées étaient originaires de sept districts du Pendjab.

Licenciés pour avoir participé à une grève

Début 2022, l’entreprise Centri Group S.A., à Haïti, a licencié quelque 60 employé(e)s qui protestaient contre les pratiques salariales injustes dans le secteur de la confection. En janvier 2022, une coalition de syndicats avait exhorté le premier ministre à augmenter le salaire minimum de 500 gourdes par jour (4,80 dollars) dans ce secteur à 1.500 gourdes. Les manifestations ont été brutalement réprimées par la police, qui a lancé des gaz lacrymogènes et frappé les manifestants avec des matraques, devant la zone de libre échange de la SONAPI, à Port-au-Prince.

Au cours des mois passés, l’inflation a atteint 23% à Haïti. Dans le secteur de l’habillement, les salaires sont les mêmes depuis trois ans, et les travailleurs gagnent moins d’un tiers de la somme qui serait nécessaire à leur survie.

Licenciés pour avoir participé à une grève

Au Canada, le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux ont fréquemment invoqué une législation de retour au travail pour mettre fin aux grèves. Par exemple, le gouvernement fédéral a adopté cette législation pour terminer une grève des dockers, représentés par le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP/CUPE), dans le port de Montréal, le 30 avril 2021. Le syndicat n’était pas parvenu à conclure de nouvelle convention collective après pratiquement trois ans de négociations. Le syndicat a lancé un appel à la grève lorsque l’employeur, Maritime Employers’ Association, a signalé au syndicat qu’il ne respecterait plus les dispositions de la convention collective relatives à la sécurité de l’emploi et il a commencé à imposer unilatéralement des heures supplémentaires aux travailleurs/euses du port.

De la même manière, début novembre 2021, le gouvernement du Nouveau-Brunswick a fait valoir la législation de retour au travail contre des travailleurs du secteur public en grève. Environ 22.000 membres du SCFP/CUPE travaillant dans divers services publics étaient en grève dans la province. Le gouvernement a utilisé la législation d’urgence pour obliger les membres de trois groupes de négociation en grève dans le secteur de la santé (SCFP/CUPE 1251, SCFP/CUPE CUPE 1252 et SCFP/CUPE 1190) à reprendre le travail. Le gouvernement fédéral et le gouvernement du Nouveau-Brunswick, en recourant à la législation de retour au travail, ont bafoué le droit de grève des travailleurs, protégé par la Charte canadienne des droits et libertés.

Licenciés pour avoir participé à une grève

À Edmonton, Canada, les membres de la section locale Boilermakers Lodge 146 sont soumis à un lock-out depuis juin 2020 de la part de leur employeur, l’aciérie CESSCO Fabrication and Engineering Ltd. Au cours de l’année passée, l’employeur a embauché des travailleurs/euses de remplacement alors qu’il percevait la subvention spéciale pour la pandémie (Canada Emergency Wage Subsidy), versée aux employeurs par le gouvernement fédéral pour couvrir les dépenses salariales. Le recours permanent aux travailleurs de remplacement a prolongé le lock-out, avant lequel le syndicat négociait un contrat depuis au moins deux ans et demi.

Licenciés pour avoir participé à une grève

En Iran, 700 employé(e) de la raffinerie Tehran Oil Refining Company ont été licenciés le 22 juin 2021 pour avoir participé à des grèves sur le lieu de travail, dans le cadre d’un mouvement de grève de grande ampleur, auquel ont participé, selon les estimations, quelque 20.000 travailleurs du pétrole et de la pétrochimie dans 11 provinces du pays. Un grand nombre de travailleurs de plusieurs centres industriels se sont associés à la «Campagne 1400» pour demander des salaires plus élevés, des périodes de congés et de vacances plus longues, et de meilleures conditions de santé et de sécurité. Les travailleurs formulaient depuis longtemps ces demandes, auxquelles la direction de l’entreprise et les autorités du régime iranien n’ont jamais donné suite jusqu’à présent.

Licenciés pour avoir participé à une grève

Le 2 août 2021, le fabricant égyptien de rasoirs Lord International Co. a licencié 38 travailleurs/euses qui avaient participé à une grève aux côtés de 2.000 employés de l’entreprise. La grève avait commencé fin juillet 2021 et mis à l’arrêt la production de deux des trois usines de l’entreprise. La direction a déclaré avoir sollicité une enquête interne sur certains grévistes.

Les travailleurs en grève réclamaient un taux minimum de participation aux bénéfices de l’entreprise et la transformation des contrats de travail renouvelables annuellement en contrats permanents. Ils ont également demandé à la direction qu’aucune mesure disciplinaire ne soit prise contre les grévistes et qu’aucun d’entre eux ne soit licencié. Mais au lieu de cela, l’entreprise a annoncé que les travailleurs identifiés comme les «instigateurs de la grève» seraient licenciés ou mis à pied, et que les personnes mises à pied pourraient faire l’objet de mesures disciplinaires et d’enquêtes plus approfondies.

Licenciés pour avoir participé à une grève

En avril 2021, Algérie Poste a menacé de licencier sans préavis les travailleurs/euses qui étaient en grève à Alger. Les employés de la poste avaient organisé une grève d’une semaine afin de protester contre le retard pris par le gouvernement pour verser aux travailleurs les subventions et les primes incitatives qu’il avait promises.

Licenciés pour avoir participé à une grève

À l’issue d’une grève de 48 heures des enseignant(e)s du Togo, qui demandaient au gouvernement de tenir la promesse qu’il avait faite de leur verser une prime exceptionnelle, 1.192 chefs d’établissement ont été rétrogradés. Le 4 novembre 2021, le ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et technique et de l’Artisanat a ordonné le remplacement d’un peu plus de 1.000 chefs d’établissements publics et demandé aux enseignants de revenir en classe.

Licenciés pour avoir participé à une grève

Quatre membres du syndicat National Emancipated and Allied Workers’ Union of South Africa (NEAWUSA) ont été mis à pied le 2 mai 2021 par la minoterie OVK, à Tweespruit, en Afrique du Sud, après la grève d’un mois qui avait eu lieu au sujet de la dangerosité des conditions de travail sur le site. Les travailleurs/euses ont interpellé l’employeur pour soulever la question de la sécurité suite à la survenue de plusieurs incidents et blessures.

Licenciés pour avoir participé à une grève

En Afrique du Sud, la municipalité Steve Tshwete Local Municipality a licencié 500 employé(e)s sous prétexte qu’ils auraient participé à une grève illégale. Les fonctionnaires demandaient l’application de l’ajustement généralisé des salaires et ont entamé une grève le 21 septembre 2021. Le 8 novembre, les employés ont reçu l’ordre de reprendre le travail dans les 48 heures mais, n’ayant pas obtempéré, ils ont été avertis qu’ils seraient licenciés. Ils ont été réintégrés une semaine plus tard, après l’intervention des syndicats SA Municipal Workers’ Union (SAMWU) et COSATU.

Licenciés pour avoir participé à une grève

En novembre 2021, l’entreprise Employment Placement and Services Namibia (EPSN) a licencié 43 travailleurs/euses qui étaient en grève depuis le 12 octobre, qualifiant leur action d’illégale.

Licenciés pour avoir participé à une grève

Les dockers du Libéria sont restés sans emploi pendant sept mois lorsque la direction de l’entreprise APM Terminals Monrovia (APMT) a mis à pied 24 employés en octobre 2020, leur interdisant aussitôt l’accès aux locaux de l’entreprise, parce qu’ils avaient manifesté pour protester contre leurs conditions de travail. Avec le soutien du syndicat de dockers Dock Workers’ Union (DOWUL), les travailleurs exigeaient de meilleures conditions de travail, notamment en ce qui concerne le versement des indemnités de congés payés, les heures de travail, l’assurance maladie et les indemnités de repas.

La lutte a duré plusieurs mois, et de nombreux autres travailleurs ont soutenu leurs collègues mis à pied et repris leurs revendications à leur compte.

Le 21 avril 2021, le ministre du Travail du Libéria a annoncé qu’APMT n’avait «pas réussi à prouver les faits dont elle accusait les 24 travailleurs» en question et a demandé leur réintégration. Face au refus d’APMT de les réintégrer, le 4 mai 2021 le ministre de la Justice du Libéria a envoyé une lettre à l’entreprise pour lui ordonner de respecter immédiatement et sans condition la décision du gouvernement. Le 7 mai 2021, APMT a finalement consenti à réintégrer les travailleurs, qui ont repris le travail, comprenant clairement que le gouvernement attendait qu’APMT règle tous leurs problèmes.

Moyen-Orient et Afrique du Nord

84%

84% of countries violated the right to strike.

72%

72% des pays ont violé le droit de grève

Contre 73% en 2021
92%

92% des pays ont violé le droit de grève

Contre 88% en 2021
95%

95% des pays ont violé le droit de grève

Pas de changement par rapport à 2021
95%

95% des pays ont violé le droit de grève

Contre 94% en 2021
87%

87% des pays ont violé le droit de grève

Pas de changement par rapport à 2021
63%87%

La proportion de pays qui violent le droit de grève a augmenté, passant de 63% en 2014 à 87% en 2022.

Licenciés pour avoir participé à une grève

En mai 2021, dans la ville de Kragujevac, en Serbie, l’entreprise Fiat Plastik a essayé de briser une grève des travailleurs/euses, en mettant le comité de grève en congé payé et en déplaçant une partie de sa production sur un autre site. Treize employés qui ont participé aux arrêts de travail, c’est-à-dire l’ensemble du comité de grève, ont été illégalement mis en congé, et le comité s’est vu imposer un lock-out. La direction a également déplacé toutes les machines de l’usine.

Les manifestations avaient commencé en janvier 2021 par des arrêts de travail d’une heure par jour suite à l’annonce d’une baisse du salaire annuel de 300 euros.

En juin 2021, l’inspection du travail a accusé la direction de l’entreprise d’avoir commis une infraction en ayant cherché à briser la grève.

En août, les Syndicats unis de Serbie ont dénoncé les actes d’intimidation opérés par l’Agence de sécurité et d’information de Serbie (BIA), qui a appelé le président du comité de grève le 11 août pour l’inviter à «dialoguer». Le syndicat de Fiat Plastik a refusé, déclarant qu’il «ne s’intéressait pas à la politique» mais seulement aux questions syndicales.

Le conflit s’est poursuivi. C’est l’Agence d’État pour le règlement pacifique des conflits de travail qui a joué le rôle de médiateur, mais les négociations avec Fiat ont échoué en octobre. Au moment de la rédaction de l’Indice des droits dans le monde, le différend n’avait toujours pas été résolu.

Licenciés pour avoir participé à une grève

Au Portugal, lorsque les travailleurs/euses de la société alimentaire Upfield ont annoncé une série de grèves de deux heures, l’entreprise a procédé à un licenciement collectif. L’appel à la grève avait été lancé suite à la demande d’une augmentation de 30 euros du salaire mensuel formulée par les employés, qui était restée lettre morte. Les grèves ont débuté le 5 juillet 2021.

Quelques jours après la publication du préavis de grève, l’entreprise a fait part de son intention de licencier 19 personnes, parmi lesquelles un membre du comité des travailleurs et les trois représentants de la santé et de la sécurité au travail.

Les employés ont organisé une réunion et prévu une action pour défendre leurs droits, le 15 juillet. Le 19 juillet, ils ont programmé une grève de 24 heures pour protester contre le licenciement collectif et exiger des augmentations de salaire et la revalorisation des carrières.

Les relations entre Upfield et les représentants des travailleurs se sont progressivement dégradées depuis que l’entreprise appartenant à Unilever-Jerónimo Martins Lda a été rachetée par un groupe financier nord-américain (KKR), il y a trois ans.

Licenciés pour avoir participé à une grève

En Géorgie, l’entreprise de nettoyage et de gestion des déchets Tbilservice Group a licencié Irakli Baghdavadze pour avoir organisé une grève le 6 août 2021. Des collègues de travail se sont joints à lui pour demander une augmentation de salaire, de nouveaux uniformes et une assurance de santé gratuite. La grève a pris fin le 9 août, la mairie de Tbilissi ayant promis une augmentation de salaire à partir de 2022, mais Irakli Baghdavadze a perdu son emploi suite à la manifestation.

Licenciés pour avoir participé à une grève

Le 22 mai 2021, l’entreprise Kurum International, en Albanie, a licencié 20 mécaniciens et électriciens des centrales hydroélectriques d’Ulëz et de Shkopet, au mépris de la convention collective signée en 2019 avec la fédération syndicale Trade Union Federation of Industrial Workers of Albania (FSPISH).

Les travailleurs/euses ont pris part à des manifestations et des piquets de grève tous les jours, et des militants syndicaux de tout le pays sont venus se joindre à eux. L’entreprise a riposté en harcelant le comité syndical et en mettant à pied les personnes qui participaient à la grève.

Ces deux centrales hydroélectriques figurent parmi les quatre centrales rachetées par l’entreprise Kurum Holdings, établie en Turquie, au gouvernement albanais dans le cadre d’une opération de privatisation en 2013. Depuis le rachat des centrales, Kurum s’est séparée de 120 employés pour n’en garder que 43. Les centrales électriques sont les seules sources d’emploi importantes de la région.

Licenciés pour avoir participé à une grève

En avril 2021, le syndicat Korea Democratic Pharmaceutical Union (KDPU) a annoncé qu’il intentait une action en justice contre l’entreprise Zuellig Pharma Specialty Solutions Korea pour licenciement abusif.

L’entreprise avait signalé qu’elle mettrait en place un programme de retraite anticipée pour licencier une partie du personnel suite aux pertes financières qu’elle avait subies. Il est rapidement apparu que les membres du personnel concernés étaient tous membres du syndicat de l’entreprise qui avaient fait grève le 30 octobre 2020 en raison d’un conflit sur les salaires.

Licenciés pour avoir participé à une grève

Environ 1.400 travailleurs/euses en grève au sein du service de santé National Health Mission (NHM), en Inde, parmi lesquels des infirmiers/ères du personnel et des médecins-conseil, des homéopathes Ayurveda et des personnels administratifs, ont été licenciés par le gouvernement du Pendjab le 10 mai 2021 au titre de la loi sur la gestion des catastrophes, pour avoir refusé de mettre fin à leur grève d’une semaine. Près de 3.000 employés de la NHM s’étaient mis en grève pour demander de meilleurs salaires et des emplois permanents. Les personnes licenciées étaient originaires de sept districts du Pendjab.

Licenciés pour avoir participé à une grève

Début 2022, l’entreprise Centri Group S.A., à Haïti, a licencié quelque 60 employé(e)s qui protestaient contre les pratiques salariales injustes dans le secteur de la confection. En janvier 2022, une coalition de syndicats avait exhorté le premier ministre à augmenter le salaire minimum de 500 gourdes par jour (4,80 dollars) dans ce secteur à 1.500 gourdes. Les manifestations ont été brutalement réprimées par la police, qui a lancé des gaz lacrymogènes et frappé les manifestants avec des matraques, devant la zone de libre échange de la SONAPI, à Port-au-Prince.

Au cours des mois passés, l’inflation a atteint 23% à Haïti. Dans le secteur de l’habillement, les salaires sont les mêmes depuis trois ans, et les travailleurs gagnent moins d’un tiers de la somme qui serait nécessaire à leur survie.

Licenciés pour avoir participé à une grève

Au Canada, le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux ont fréquemment invoqué une législation de retour au travail pour mettre fin aux grèves. Par exemple, le gouvernement fédéral a adopté cette législation pour terminer une grève des dockers, représentés par le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP/CUPE), dans le port de Montréal, le 30 avril 2021. Le syndicat n’était pas parvenu à conclure de nouvelle convention collective après pratiquement trois ans de négociations. Le syndicat a lancé un appel à la grève lorsque l’employeur, Maritime Employers’ Association, a signalé au syndicat qu’il ne respecterait plus les dispositions de la convention collective relatives à la sécurité de l’emploi et il a commencé à imposer unilatéralement des heures supplémentaires aux travailleurs/euses du port.

De la même manière, début novembre 2021, le gouvernement du Nouveau-Brunswick a fait valoir la législation de retour au travail contre des travailleurs du secteur public en grève. Environ 22.000 membres du SCFP/CUPE travaillant dans divers services publics étaient en grève dans la province. Le gouvernement a utilisé la législation d’urgence pour obliger les membres de trois groupes de négociation en grève dans le secteur de la santé (SCFP/CUPE 1251, SCFP/CUPE CUPE 1252 et SCFP/CUPE 1190) à reprendre le travail. Le gouvernement fédéral et le gouvernement du Nouveau-Brunswick, en recourant à la législation de retour au travail, ont bafoué le droit de grève des travailleurs, protégé par la Charte canadienne des droits et libertés.

Licenciés pour avoir participé à une grève

À Edmonton, Canada, les membres de la section locale Boilermakers Lodge 146 sont soumis à un lock-out depuis juin 2020 de la part de leur employeur, l’aciérie CESSCO Fabrication and Engineering Ltd. Au cours de l’année passée, l’employeur a embauché des travailleurs/euses de remplacement alors qu’il percevait la subvention spéciale pour la pandémie (Canada Emergency Wage Subsidy), versée aux employeurs par le gouvernement fédéral pour couvrir les dépenses salariales. Le recours permanent aux travailleurs de remplacement a prolongé le lock-out, avant lequel le syndicat négociait un contrat depuis au moins deux ans et demi.

Licenciés pour avoir participé à une grève

En Iran, 700 employé(e) de la raffinerie Tehran Oil Refining Company ont été licenciés le 22 juin 2021 pour avoir participé à des grèves sur le lieu de travail, dans le cadre d’un mouvement de grève de grande ampleur, auquel ont participé, selon les estimations, quelque 20.000 travailleurs du pétrole et de la pétrochimie dans 11 provinces du pays. Un grand nombre de travailleurs de plusieurs centres industriels se sont associés à la «Campagne 1400» pour demander des salaires plus élevés, des périodes de congés et de vacances plus longues, et de meilleures conditions de santé et de sécurité. Les travailleurs formulaient depuis longtemps ces demandes, auxquelles la direction de l’entreprise et les autorités du régime iranien n’ont jamais donné suite jusqu’à présent.

Licenciés pour avoir participé à une grève

Le 2 août 2021, le fabricant égyptien de rasoirs Lord International Co. a licencié 38 travailleurs/euses qui avaient participé à une grève aux côtés de 2.000 employés de l’entreprise. La grève avait commencé fin juillet 2021 et mis à l’arrêt la production de deux des trois usines de l’entreprise. La direction a déclaré avoir sollicité une enquête interne sur certains grévistes.

Les travailleurs en grève réclamaient un taux minimum de participation aux bénéfices de l’entreprise et la transformation des contrats de travail renouvelables annuellement en contrats permanents. Ils ont également demandé à la direction qu’aucune mesure disciplinaire ne soit prise contre les grévistes et qu’aucun d’entre eux ne soit licencié. Mais au lieu de cela, l’entreprise a annoncé que les travailleurs identifiés comme les «instigateurs de la grève» seraient licenciés ou mis à pied, et que les personnes mises à pied pourraient faire l’objet de mesures disciplinaires et d’enquêtes plus approfondies.

Licenciés pour avoir participé à une grève

En avril 2021, Algérie Poste a menacé de licencier sans préavis les travailleurs/euses qui étaient en grève à Alger. Les employés de la poste avaient organisé une grève d’une semaine afin de protester contre le retard pris par le gouvernement pour verser aux travailleurs les subventions et les primes incitatives qu’il avait promises.

Licenciés pour avoir participé à une grève

À l’issue d’une grève de 48 heures des enseignant(e)s du Togo, qui demandaient au gouvernement de tenir la promesse qu’il avait faite de leur verser une prime exceptionnelle, 1.192 chefs d’établissement ont été rétrogradés. Le 4 novembre 2021, le ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et technique et de l’Artisanat a ordonné le remplacement d’un peu plus de 1.000 chefs d’établissements publics et demandé aux enseignants de revenir en classe.

Licenciés pour avoir participé à une grève

Quatre membres du syndicat National Emancipated and Allied Workers’ Union of South Africa (NEAWUSA) ont été mis à pied le 2 mai 2021 par la minoterie OVK, à Tweespruit, en Afrique du Sud, après la grève d’un mois qui avait eu lieu au sujet de la dangerosité des conditions de travail sur le site. Les travailleurs/euses ont interpellé l’employeur pour soulever la question de la sécurité suite à la survenue de plusieurs incidents et blessures.

Licenciés pour avoir participé à une grève

En Afrique du Sud, la municipalité Steve Tshwete Local Municipality a licencié 500 employé(e)s sous prétexte qu’ils auraient participé à une grève illégale. Les fonctionnaires demandaient l’application de l’ajustement généralisé des salaires et ont entamé une grève le 21 septembre 2021. Le 8 novembre, les employés ont reçu l’ordre de reprendre le travail dans les 48 heures mais, n’ayant pas obtempéré, ils ont été avertis qu’ils seraient licenciés. Ils ont été réintégrés une semaine plus tard, après l’intervention des syndicats SA Municipal Workers’ Union (SAMWU) et COSATU.

Licenciés pour avoir participé à une grève

En novembre 2021, l’entreprise Employment Placement and Services Namibia (EPSN) a licencié 43 travailleurs/euses qui étaient en grève depuis le 12 octobre, qualifiant leur action d’illégale.

Licenciés pour avoir participé à une grève

Les dockers du Libéria sont restés sans emploi pendant sept mois lorsque la direction de l’entreprise APM Terminals Monrovia (APMT) a mis à pied 24 employés en octobre 2020, leur interdisant aussitôt l’accès aux locaux de l’entreprise, parce qu’ils avaient manifesté pour protester contre leurs conditions de travail. Avec le soutien du syndicat de dockers Dock Workers’ Union (DOWUL), les travailleurs exigeaient de meilleures conditions de travail, notamment en ce qui concerne le versement des indemnités de congés payés, les heures de travail, l’assurance maladie et les indemnités de repas.

La lutte a duré plusieurs mois, et de nombreux autres travailleurs ont soutenu leurs collègues mis à pied et repris leurs revendications à leur compte.

Le 21 avril 2021, le ministre du Travail du Libéria a annoncé qu’APMT n’avait «pas réussi à prouver les faits dont elle accusait les 24 travailleurs» en question et a demandé leur réintégration. Face au refus d’APMT de les réintégrer, le 4 mai 2021 le ministre de la Justice du Libéria a envoyé une lettre à l’entreprise pour lui ordonner de respecter immédiatement et sans condition la décision du gouvernement. Le 7 mai 2021, APMT a finalement consenti à réintégrer les travailleurs, qui ont repris le travail, comprenant clairement que le gouvernement attendait qu’APMT règle tous leurs problèmes.

Amériques

84%

84% of countries violated the right to strike.

72%

72% des pays ont violé le droit de grève

Contre 73% en 2021
92%

92% des pays ont violé le droit de grève

Contre 88% en 2021
95%

95% des pays ont violé le droit de grève

Pas de changement par rapport à 2021
95%

95% des pays ont violé le droit de grève

Contre 94% en 2021
87%

87% des pays ont violé le droit de grève

Pas de changement par rapport à 2021
63%87%

La proportion de pays qui violent le droit de grève a augmenté, passant de 63% en 2014 à 87% en 2022.

Licenciés pour avoir participé à une grève

En mai 2021, dans la ville de Kragujevac, en Serbie, l’entreprise Fiat Plastik a essayé de briser une grève des travailleurs/euses, en mettant le comité de grève en congé payé et en déplaçant une partie de sa production sur un autre site. Treize employés qui ont participé aux arrêts de travail, c’est-à-dire l’ensemble du comité de grève, ont été illégalement mis en congé, et le comité s’est vu imposer un lock-out. La direction a également déplacé toutes les machines de l’usine.

Les manifestations avaient commencé en janvier 2021 par des arrêts de travail d’une heure par jour suite à l’annonce d’une baisse du salaire annuel de 300 euros.

En juin 2021, l’inspection du travail a accusé la direction de l’entreprise d’avoir commis une infraction en ayant cherché à briser la grève.

En août, les Syndicats unis de Serbie ont dénoncé les actes d’intimidation opérés par l’Agence de sécurité et d’information de Serbie (BIA), qui a appelé le président du comité de grève le 11 août pour l’inviter à «dialoguer». Le syndicat de Fiat Plastik a refusé, déclarant qu’il «ne s’intéressait pas à la politique» mais seulement aux questions syndicales.

Le conflit s’est poursuivi. C’est l’Agence d’État pour le règlement pacifique des conflits de travail qui a joué le rôle de médiateur, mais les négociations avec Fiat ont échoué en octobre. Au moment de la rédaction de l’Indice des droits dans le monde, le différend n’avait toujours pas été résolu.

Licenciés pour avoir participé à une grève

Au Portugal, lorsque les travailleurs/euses de la société alimentaire Upfield ont annoncé une série de grèves de deux heures, l’entreprise a procédé à un licenciement collectif. L’appel à la grève avait été lancé suite à la demande d’une augmentation de 30 euros du salaire mensuel formulée par les employés, qui était restée lettre morte. Les grèves ont débuté le 5 juillet 2021.

Quelques jours après la publication du préavis de grève, l’entreprise a fait part de son intention de licencier 19 personnes, parmi lesquelles un membre du comité des travailleurs et les trois représentants de la santé et de la sécurité au travail.

Les employés ont organisé une réunion et prévu une action pour défendre leurs droits, le 15 juillet. Le 19 juillet, ils ont programmé une grève de 24 heures pour protester contre le licenciement collectif et exiger des augmentations de salaire et la revalorisation des carrières.

Les relations entre Upfield et les représentants des travailleurs se sont progressivement dégradées depuis que l’entreprise appartenant à Unilever-Jerónimo Martins Lda a été rachetée par un groupe financier nord-américain (KKR), il y a trois ans.

Licenciés pour avoir participé à une grève

En Géorgie, l’entreprise de nettoyage et de gestion des déchets Tbilservice Group a licencié Irakli Baghdavadze pour avoir organisé une grève le 6 août 2021. Des collègues de travail se sont joints à lui pour demander une augmentation de salaire, de nouveaux uniformes et une assurance de santé gratuite. La grève a pris fin le 9 août, la mairie de Tbilissi ayant promis une augmentation de salaire à partir de 2022, mais Irakli Baghdavadze a perdu son emploi suite à la manifestation.

Licenciés pour avoir participé à une grève

Le 22 mai 2021, l’entreprise Kurum International, en Albanie, a licencié 20 mécaniciens et électriciens des centrales hydroélectriques d’Ulëz et de Shkopet, au mépris de la convention collective signée en 2019 avec la fédération syndicale Trade Union Federation of Industrial Workers of Albania (FSPISH).

Les travailleurs/euses ont pris part à des manifestations et des piquets de grève tous les jours, et des militants syndicaux de tout le pays sont venus se joindre à eux. L’entreprise a riposté en harcelant le comité syndical et en mettant à pied les personnes qui participaient à la grève.

Ces deux centrales hydroélectriques figurent parmi les quatre centrales rachetées par l’entreprise Kurum Holdings, établie en Turquie, au gouvernement albanais dans le cadre d’une opération de privatisation en 2013. Depuis le rachat des centrales, Kurum s’est séparée de 120 employés pour n’en garder que 43. Les centrales électriques sont les seules sources d’emploi importantes de la région.

Licenciés pour avoir participé à une grève

En avril 2021, le syndicat Korea Democratic Pharmaceutical Union (KDPU) a annoncé qu’il intentait une action en justice contre l’entreprise Zuellig Pharma Specialty Solutions Korea pour licenciement abusif.

L’entreprise avait signalé qu’elle mettrait en place un programme de retraite anticipée pour licencier une partie du personnel suite aux pertes financières qu’elle avait subies. Il est rapidement apparu que les membres du personnel concernés étaient tous membres du syndicat de l’entreprise qui avaient fait grève le 30 octobre 2020 en raison d’un conflit sur les salaires.

Licenciés pour avoir participé à une grève

Environ 1.400 travailleurs/euses en grève au sein du service de santé National Health Mission (NHM), en Inde, parmi lesquels des infirmiers/ères du personnel et des médecins-conseil, des homéopathes Ayurveda et des personnels administratifs, ont été licenciés par le gouvernement du Pendjab le 10 mai 2021 au titre de la loi sur la gestion des catastrophes, pour avoir refusé de mettre fin à leur grève d’une semaine. Près de 3.000 employés de la NHM s’étaient mis en grève pour demander de meilleurs salaires et des emplois permanents. Les personnes licenciées étaient originaires de sept districts du Pendjab.

Licenciés pour avoir participé à une grève

Début 2022, l’entreprise Centri Group S.A., à Haïti, a licencié quelque 60 employé(e)s qui protestaient contre les pratiques salariales injustes dans le secteur de la confection. En janvier 2022, une coalition de syndicats avait exhorté le premier ministre à augmenter le salaire minimum de 500 gourdes par jour (4,80 dollars) dans ce secteur à 1.500 gourdes. Les manifestations ont été brutalement réprimées par la police, qui a lancé des gaz lacrymogènes et frappé les manifestants avec des matraques, devant la zone de libre échange de la SONAPI, à Port-au-Prince.

Au cours des mois passés, l’inflation a atteint 23% à Haïti. Dans le secteur de l’habillement, les salaires sont les mêmes depuis trois ans, et les travailleurs gagnent moins d’un tiers de la somme qui serait nécessaire à leur survie.

Licenciés pour avoir participé à une grève

Au Canada, le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux ont fréquemment invoqué une législation de retour au travail pour mettre fin aux grèves. Par exemple, le gouvernement fédéral a adopté cette législation pour terminer une grève des dockers, représentés par le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP/CUPE), dans le port de Montréal, le 30 avril 2021. Le syndicat n’était pas parvenu à conclure de nouvelle convention collective après pratiquement trois ans de négociations. Le syndicat a lancé un appel à la grève lorsque l’employeur, Maritime Employers’ Association, a signalé au syndicat qu’il ne respecterait plus les dispositions de la convention collective relatives à la sécurité de l’emploi et il a commencé à imposer unilatéralement des heures supplémentaires aux travailleurs/euses du port.

De la même manière, début novembre 2021, le gouvernement du Nouveau-Brunswick a fait valoir la législation de retour au travail contre des travailleurs du secteur public en grève. Environ 22.000 membres du SCFP/CUPE travaillant dans divers services publics étaient en grève dans la province. Le gouvernement a utilisé la législation d’urgence pour obliger les membres de trois groupes de négociation en grève dans le secteur de la santé (SCFP/CUPE 1251, SCFP/CUPE CUPE 1252 et SCFP/CUPE 1190) à reprendre le travail. Le gouvernement fédéral et le gouvernement du Nouveau-Brunswick, en recourant à la législation de retour au travail, ont bafoué le droit de grève des travailleurs, protégé par la Charte canadienne des droits et libertés.

Licenciés pour avoir participé à une grève

À Edmonton, Canada, les membres de la section locale Boilermakers Lodge 146 sont soumis à un lock-out depuis juin 2020 de la part de leur employeur, l’aciérie CESSCO Fabrication and Engineering Ltd. Au cours de l’année passée, l’employeur a embauché des travailleurs/euses de remplacement alors qu’il percevait la subvention spéciale pour la pandémie (Canada Emergency Wage Subsidy), versée aux employeurs par le gouvernement fédéral pour couvrir les dépenses salariales. Le recours permanent aux travailleurs de remplacement a prolongé le lock-out, avant lequel le syndicat négociait un contrat depuis au moins deux ans et demi.

Licenciés pour avoir participé à une grève

En Iran, 700 employé(e) de la raffinerie Tehran Oil Refining Company ont été licenciés le 22 juin 2021 pour avoir participé à des grèves sur le lieu de travail, dans le cadre d’un mouvement de grève de grande ampleur, auquel ont participé, selon les estimations, quelque 20.000 travailleurs du pétrole et de la pétrochimie dans 11 provinces du pays. Un grand nombre de travailleurs de plusieurs centres industriels se sont associés à la «Campagne 1400» pour demander des salaires plus élevés, des périodes de congés et de vacances plus longues, et de meilleures conditions de santé et de sécurité. Les travailleurs formulaient depuis longtemps ces demandes, auxquelles la direction de l’entreprise et les autorités du régime iranien n’ont jamais donné suite jusqu’à présent.

Licenciés pour avoir participé à une grève

Le 2 août 2021, le fabricant égyptien de rasoirs Lord International Co. a licencié 38 travailleurs/euses qui avaient participé à une grève aux côtés de 2.000 employés de l’entreprise. La grève avait commencé fin juillet 2021 et mis à l’arrêt la production de deux des trois usines de l’entreprise. La direction a déclaré avoir sollicité une enquête interne sur certains grévistes.

Les travailleurs en grève réclamaient un taux minimum de participation aux bénéfices de l’entreprise et la transformation des contrats de travail renouvelables annuellement en contrats permanents. Ils ont également demandé à la direction qu’aucune mesure disciplinaire ne soit prise contre les grévistes et qu’aucun d’entre eux ne soit licencié. Mais au lieu de cela, l’entreprise a annoncé que les travailleurs identifiés comme les «instigateurs de la grève» seraient licenciés ou mis à pied, et que les personnes mises à pied pourraient faire l’objet de mesures disciplinaires et d’enquêtes plus approfondies.

Licenciés pour avoir participé à une grève

En avril 2021, Algérie Poste a menacé de licencier sans préavis les travailleurs/euses qui étaient en grève à Alger. Les employés de la poste avaient organisé une grève d’une semaine afin de protester contre le retard pris par le gouvernement pour verser aux travailleurs les subventions et les primes incitatives qu’il avait promises.

Licenciés pour avoir participé à une grève

À l’issue d’une grève de 48 heures des enseignant(e)s du Togo, qui demandaient au gouvernement de tenir la promesse qu’il avait faite de leur verser une prime exceptionnelle, 1.192 chefs d’établissement ont été rétrogradés. Le 4 novembre 2021, le ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et technique et de l’Artisanat a ordonné le remplacement d’un peu plus de 1.000 chefs d’établissements publics et demandé aux enseignants de revenir en classe.

Licenciés pour avoir participé à une grève

Quatre membres du syndicat National Emancipated and Allied Workers’ Union of South Africa (NEAWUSA) ont été mis à pied le 2 mai 2021 par la minoterie OVK, à Tweespruit, en Afrique du Sud, après la grève d’un mois qui avait eu lieu au sujet de la dangerosité des conditions de travail sur le site. Les travailleurs/euses ont interpellé l’employeur pour soulever la question de la sécurité suite à la survenue de plusieurs incidents et blessures.

Licenciés pour avoir participé à une grève

En Afrique du Sud, la municipalité Steve Tshwete Local Municipality a licencié 500 employé(e)s sous prétexte qu’ils auraient participé à une grève illégale. Les fonctionnaires demandaient l’application de l’ajustement généralisé des salaires et ont entamé une grève le 21 septembre 2021. Le 8 novembre, les employés ont reçu l’ordre de reprendre le travail dans les 48 heures mais, n’ayant pas obtempéré, ils ont été avertis qu’ils seraient licenciés. Ils ont été réintégrés une semaine plus tard, après l’intervention des syndicats SA Municipal Workers’ Union (SAMWU) et COSATU.

Licenciés pour avoir participé à une grève

En novembre 2021, l’entreprise Employment Placement and Services Namibia (EPSN) a licencié 43 travailleurs/euses qui étaient en grève depuis le 12 octobre, qualifiant leur action d’illégale.

Licenciés pour avoir participé à une grève

Les dockers du Libéria sont restés sans emploi pendant sept mois lorsque la direction de l’entreprise APM Terminals Monrovia (APMT) a mis à pied 24 employés en octobre 2020, leur interdisant aussitôt l’accès aux locaux de l’entreprise, parce qu’ils avaient manifesté pour protester contre leurs conditions de travail. Avec le soutien du syndicat de dockers Dock Workers’ Union (DOWUL), les travailleurs exigeaient de meilleures conditions de travail, notamment en ce qui concerne le versement des indemnités de congés payés, les heures de travail, l’assurance maladie et les indemnités de repas.

La lutte a duré plusieurs mois, et de nombreux autres travailleurs ont soutenu leurs collègues mis à pied et repris leurs revendications à leur compte.

Le 21 avril 2021, le ministre du Travail du Libéria a annoncé qu’APMT n’avait «pas réussi à prouver les faits dont elle accusait les 24 travailleurs» en question et a demandé leur réintégration. Face au refus d’APMT de les réintégrer, le 4 mai 2021 le ministre de la Justice du Libéria a envoyé une lettre à l’entreprise pour lui ordonner de respecter immédiatement et sans condition la décision du gouvernement. Le 7 mai 2021, APMT a finalement consenti à réintégrer les travailleurs, qui ont repris le travail, comprenant clairement que le gouvernement attendait qu’APMT règle tous leurs problèmes.

Asie-Pacifique

84%

84% of countries violated the right to strike.

72%

72% des pays ont violé le droit de grève

Contre 73% en 2021
92%

92% des pays ont violé le droit de grève

Contre 88% en 2021
95%

95% des pays ont violé le droit de grève

Pas de changement par rapport à 2021
95%

95% des pays ont violé le droit de grève

Contre 94% en 2021
87%

87% des pays ont violé le droit de grève

Pas de changement par rapport à 2021
63%87%

La proportion de pays qui violent le droit de grève a augmenté, passant de 63% en 2014 à 87% en 2022.

Licenciés pour avoir participé à une grève

En mai 2021, dans la ville de Kragujevac, en Serbie, l’entreprise Fiat Plastik a essayé de briser une grève des travailleurs/euses, en mettant le comité de grève en congé payé et en déplaçant une partie de sa production sur un autre site. Treize employés qui ont participé aux arrêts de travail, c’est-à-dire l’ensemble du comité de grève, ont été illégalement mis en congé, et le comité s’est vu imposer un lock-out. La direction a également déplacé toutes les machines de l’usine.

Les manifestations avaient commencé en janvier 2021 par des arrêts de travail d’une heure par jour suite à l’annonce d’une baisse du salaire annuel de 300 euros.

En juin 2021, l’inspection du travail a accusé la direction de l’entreprise d’avoir commis une infraction en ayant cherché à briser la grève.

En août, les Syndicats unis de Serbie ont dénoncé les actes d’intimidation opérés par l’Agence de sécurité et d’information de Serbie (BIA), qui a appelé le président du comité de grève le 11 août pour l’inviter à «dialoguer». Le syndicat de Fiat Plastik a refusé, déclarant qu’il «ne s’intéressait pas à la politique» mais seulement aux questions syndicales.

Le conflit s’est poursuivi. C’est l’Agence d’État pour le règlement pacifique des conflits de travail qui a joué le rôle de médiateur, mais les négociations avec Fiat ont échoué en octobre. Au moment de la rédaction de l’Indice des droits dans le monde, le différend n’avait toujours pas été résolu.

Licenciés pour avoir participé à une grève

Au Portugal, lorsque les travailleurs/euses de la société alimentaire Upfield ont annoncé une série de grèves de deux heures, l’entreprise a procédé à un licenciement collectif. L’appel à la grève avait été lancé suite à la demande d’une augmentation de 30 euros du salaire mensuel formulée par les employés, qui était restée lettre morte. Les grèves ont débuté le 5 juillet 2021.

Quelques jours après la publication du préavis de grève, l’entreprise a fait part de son intention de licencier 19 personnes, parmi lesquelles un membre du comité des travailleurs et les trois représentants de la santé et de la sécurité au travail.

Les employés ont organisé une réunion et prévu une action pour défendre leurs droits, le 15 juillet. Le 19 juillet, ils ont programmé une grève de 24 heures pour protester contre le licenciement collectif et exiger des augmentations de salaire et la revalorisation des carrières.

Les relations entre Upfield et les représentants des travailleurs se sont progressivement dégradées depuis que l’entreprise appartenant à Unilever-Jerónimo Martins Lda a été rachetée par un groupe financier nord-américain (KKR), il y a trois ans.

Licenciés pour avoir participé à une grève

En Géorgie, l’entreprise de nettoyage et de gestion des déchets Tbilservice Group a licencié Irakli Baghdavadze pour avoir organisé une grève le 6 août 2021. Des collègues de travail se sont joints à lui pour demander une augmentation de salaire, de nouveaux uniformes et une assurance de santé gratuite. La grève a pris fin le 9 août, la mairie de Tbilissi ayant promis une augmentation de salaire à partir de 2022, mais Irakli Baghdavadze a perdu son emploi suite à la manifestation.

Licenciés pour avoir participé à une grève

Le 22 mai 2021, l’entreprise Kurum International, en Albanie, a licencié 20 mécaniciens et électriciens des centrales hydroélectriques d’Ulëz et de Shkopet, au mépris de la convention collective signée en 2019 avec la fédération syndicale Trade Union Federation of Industrial Workers of Albania (FSPISH).

Les travailleurs/euses ont pris part à des manifestations et des piquets de grève tous les jours, et des militants syndicaux de tout le pays sont venus se joindre à eux. L’entreprise a riposté en harcelant le comité syndical et en mettant à pied les personnes qui participaient à la grève.

Ces deux centrales hydroélectriques figurent parmi les quatre centrales rachetées par l’entreprise Kurum Holdings, établie en Turquie, au gouvernement albanais dans le cadre d’une opération de privatisation en 2013. Depuis le rachat des centrales, Kurum s’est séparée de 120 employés pour n’en garder que 43. Les centrales électriques sont les seules sources d’emploi importantes de la région.

Licenciés pour avoir participé à une grève

En avril 2021, le syndicat Korea Democratic Pharmaceutical Union (KDPU) a annoncé qu’il intentait une action en justice contre l’entreprise Zuellig Pharma Specialty Solutions Korea pour licenciement abusif.

L’entreprise avait signalé qu’elle mettrait en place un programme de retraite anticipée pour licencier une partie du personnel suite aux pertes financières qu’elle avait subies. Il est rapidement apparu que les membres du personnel concernés étaient tous membres du syndicat de l’entreprise qui avaient fait grève le 30 octobre 2020 en raison d’un conflit sur les salaires.

Licenciés pour avoir participé à une grève

Environ 1.400 travailleurs/euses en grève au sein du service de santé National Health Mission (NHM), en Inde, parmi lesquels des infirmiers/ères du personnel et des médecins-conseil, des homéopathes Ayurveda et des personnels administratifs, ont été licenciés par le gouvernement du Pendjab le 10 mai 2021 au titre de la loi sur la gestion des catastrophes, pour avoir refusé de mettre fin à leur grève d’une semaine. Près de 3.000 employés de la NHM s’étaient mis en grève pour demander de meilleurs salaires et des emplois permanents. Les personnes licenciées étaient originaires de sept districts du Pendjab.

Licenciés pour avoir participé à une grève

Début 2022, l’entreprise Centri Group S.A., à Haïti, a licencié quelque 60 employé(e)s qui protestaient contre les pratiques salariales injustes dans le secteur de la confection. En janvier 2022, une coalition de syndicats avait exhorté le premier ministre à augmenter le salaire minimum de 500 gourdes par jour (4,80 dollars) dans ce secteur à 1.500 gourdes. Les manifestations ont été brutalement réprimées par la police, qui a lancé des gaz lacrymogènes et frappé les manifestants avec des matraques, devant la zone de libre échange de la SONAPI, à Port-au-Prince.

Au cours des mois passés, l’inflation a atteint 23% à Haïti. Dans le secteur de l’habillement, les salaires sont les mêmes depuis trois ans, et les travailleurs gagnent moins d’un tiers de la somme qui serait nécessaire à leur survie.

Licenciés pour avoir participé à une grève

Au Canada, le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux ont fréquemment invoqué une législation de retour au travail pour mettre fin aux grèves. Par exemple, le gouvernement fédéral a adopté cette législation pour terminer une grève des dockers, représentés par le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP/CUPE), dans le port de Montréal, le 30 avril 2021. Le syndicat n’était pas parvenu à conclure de nouvelle convention collective après pratiquement trois ans de négociations. Le syndicat a lancé un appel à la grève lorsque l’employeur, Maritime Employers’ Association, a signalé au syndicat qu’il ne respecterait plus les dispositions de la convention collective relatives à la sécurité de l’emploi et il a commencé à imposer unilatéralement des heures supplémentaires aux travailleurs/euses du port.

De la même manière, début novembre 2021, le gouvernement du Nouveau-Brunswick a fait valoir la législation de retour au travail contre des travailleurs du secteur public en grève. Environ 22.000 membres du SCFP/CUPE travaillant dans divers services publics étaient en grève dans la province. Le gouvernement a utilisé la législation d’urgence pour obliger les membres de trois groupes de négociation en grève dans le secteur de la santé (SCFP/CUPE 1251, SCFP/CUPE CUPE 1252 et SCFP/CUPE 1190) à reprendre le travail. Le gouvernement fédéral et le gouvernement du Nouveau-Brunswick, en recourant à la législation de retour au travail, ont bafoué le droit de grève des travailleurs, protégé par la Charte canadienne des droits et libertés.

Licenciés pour avoir participé à une grève

À Edmonton, Canada, les membres de la section locale Boilermakers Lodge 146 sont soumis à un lock-out depuis juin 2020 de la part de leur employeur, l’aciérie CESSCO Fabrication and Engineering Ltd. Au cours de l’année passée, l’employeur a embauché des travailleurs/euses de remplacement alors qu’il percevait la subvention spéciale pour la pandémie (Canada Emergency Wage Subsidy), versée aux employeurs par le gouvernement fédéral pour couvrir les dépenses salariales. Le recours permanent aux travailleurs de remplacement a prolongé le lock-out, avant lequel le syndicat négociait un contrat depuis au moins deux ans et demi.

Licenciés pour avoir participé à une grève

En Iran, 700 employé(e) de la raffinerie Tehran Oil Refining Company ont été licenciés le 22 juin 2021 pour avoir participé à des grèves sur le lieu de travail, dans le cadre d’un mouvement de grève de grande ampleur, auquel ont participé, selon les estimations, quelque 20.000 travailleurs du pétrole et de la pétrochimie dans 11 provinces du pays. Un grand nombre de travailleurs de plusieurs centres industriels se sont associés à la «Campagne 1400» pour demander des salaires plus élevés, des périodes de congés et de vacances plus longues, et de meilleures conditions de santé et de sécurité. Les travailleurs formulaient depuis longtemps ces demandes, auxquelles la direction de l’entreprise et les autorités du régime iranien n’ont jamais donné suite jusqu’à présent.

Licenciés pour avoir participé à une grève

Le 2 août 2021, le fabricant égyptien de rasoirs Lord International Co. a licencié 38 travailleurs/euses qui avaient participé à une grève aux côtés de 2.000 employés de l’entreprise. La grève avait commencé fin juillet 2021 et mis à l’arrêt la production de deux des trois usines de l’entreprise. La direction a déclaré avoir sollicité une enquête interne sur certains grévistes.

Les travailleurs en grève réclamaient un taux minimum de participation aux bénéfices de l’entreprise et la transformation des contrats de travail renouvelables annuellement en contrats permanents. Ils ont également demandé à la direction qu’aucune mesure disciplinaire ne soit prise contre les grévistes et qu’aucun d’entre eux ne soit licencié. Mais au lieu de cela, l’entreprise a annoncé que les travailleurs identifiés comme les «instigateurs de la grève» seraient licenciés ou mis à pied, et que les personnes mises à pied pourraient faire l’objet de mesures disciplinaires et d’enquêtes plus approfondies.

Licenciés pour avoir participé à une grève

En avril 2021, Algérie Poste a menacé de licencier sans préavis les travailleurs/euses qui étaient en grève à Alger. Les employés de la poste avaient organisé une grève d’une semaine afin de protester contre le retard pris par le gouvernement pour verser aux travailleurs les subventions et les primes incitatives qu’il avait promises.

Licenciés pour avoir participé à une grève

À l’issue d’une grève de 48 heures des enseignant(e)s du Togo, qui demandaient au gouvernement de tenir la promesse qu’il avait faite de leur verser une prime exceptionnelle, 1.192 chefs d’établissement ont été rétrogradés. Le 4 novembre 2021, le ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et technique et de l’Artisanat a ordonné le remplacement d’un peu plus de 1.000 chefs d’établissements publics et demandé aux enseignants de revenir en classe.

Licenciés pour avoir participé à une grève

Quatre membres du syndicat National Emancipated and Allied Workers’ Union of South Africa (NEAWUSA) ont été mis à pied le 2 mai 2021 par la minoterie OVK, à Tweespruit, en Afrique du Sud, après la grève d’un mois qui avait eu lieu au sujet de la dangerosité des conditions de travail sur le site. Les travailleurs/euses ont interpellé l’employeur pour soulever la question de la sécurité suite à la survenue de plusieurs incidents et blessures.

Licenciés pour avoir participé à une grève

En Afrique du Sud, la municipalité Steve Tshwete Local Municipality a licencié 500 employé(e)s sous prétexte qu’ils auraient participé à une grève illégale. Les fonctionnaires demandaient l’application de l’ajustement généralisé des salaires et ont entamé une grève le 21 septembre 2021. Le 8 novembre, les employés ont reçu l’ordre de reprendre le travail dans les 48 heures mais, n’ayant pas obtempéré, ils ont été avertis qu’ils seraient licenciés. Ils ont été réintégrés une semaine plus tard, après l’intervention des syndicats SA Municipal Workers’ Union (SAMWU) et COSATU.

Licenciés pour avoir participé à une grève

En novembre 2021, l’entreprise Employment Placement and Services Namibia (EPSN) a licencié 43 travailleurs/euses qui étaient en grève depuis le 12 octobre, qualifiant leur action d’illégale.

Licenciés pour avoir participé à une grève

Les dockers du Libéria sont restés sans emploi pendant sept mois lorsque la direction de l’entreprise APM Terminals Monrovia (APMT) a mis à pied 24 employés en octobre 2020, leur interdisant aussitôt l’accès aux locaux de l’entreprise, parce qu’ils avaient manifesté pour protester contre leurs conditions de travail. Avec le soutien du syndicat de dockers Dock Workers’ Union (DOWUL), les travailleurs exigeaient de meilleures conditions de travail, notamment en ce qui concerne le versement des indemnités de congés payés, les heures de travail, l’assurance maladie et les indemnités de repas.

La lutte a duré plusieurs mois, et de nombreux autres travailleurs ont soutenu leurs collègues mis à pied et repris leurs revendications à leur compte.

Le 21 avril 2021, le ministre du Travail du Libéria a annoncé qu’APMT n’avait «pas réussi à prouver les faits dont elle accusait les 24 travailleurs» en question et a demandé leur réintégration. Face au refus d’APMT de les réintégrer, le 4 mai 2021 le ministre de la Justice du Libéria a envoyé une lettre à l’entreprise pour lui ordonner de respecter immédiatement et sans condition la décision du gouvernement. Le 7 mai 2021, APMT a finalement consenti à réintégrer les travailleurs, qui ont repris le travail, comprenant clairement que le gouvernement attendait qu’APMT règle tous leurs problèmes.

Europe

84%

84% of countries violated the right to strike.

72%

72% des pays ont violé le droit de grève

Contre 73% en 2021
92%

92% des pays ont violé le droit de grève

Contre 88% en 2021
95%

95% des pays ont violé le droit de grève

Pas de changement par rapport à 2021
95%

95% des pays ont violé le droit de grève

Contre 94% en 2021
87%

87% des pays ont violé le droit de grève

Pas de changement par rapport à 2021
63%87%

La proportion de pays qui violent le droit de grève a augmenté, passant de 63% en 2014 à 87% en 2022.

Licenciés pour avoir participé à une grève

En mai 2021, dans la ville de Kragujevac, en Serbie, l’entreprise Fiat Plastik a essayé de briser une grève des travailleurs/euses, en mettant le comité de grève en congé payé et en déplaçant une partie de sa production sur un autre site. Treize employés qui ont participé aux arrêts de travail, c’est-à-dire l’ensemble du comité de grève, ont été illégalement mis en congé, et le comité s’est vu imposer un lock-out. La direction a également déplacé toutes les machines de l’usine.

Les manifestations avaient commencé en janvier 2021 par des arrêts de travail d’une heure par jour suite à l’annonce d’une baisse du salaire annuel de 300 euros.

En juin 2021, l’inspection du travail a accusé la direction de l’entreprise d’avoir commis une infraction en ayant cherché à briser la grève.

En août, les Syndicats unis de Serbie ont dénoncé les actes d’intimidation opérés par l’Agence de sécurité et d’information de Serbie (BIA), qui a appelé le président du comité de grève le 11 août pour l’inviter à «dialoguer». Le syndicat de Fiat Plastik a refusé, déclarant qu’il «ne s’intéressait pas à la politique» mais seulement aux questions syndicales.

Le conflit s’est poursuivi. C’est l’Agence d’État pour le règlement pacifique des conflits de travail qui a joué le rôle de médiateur, mais les négociations avec Fiat ont échoué en octobre. Au moment de la rédaction de l’Indice des droits dans le monde, le différend n’avait toujours pas été résolu.

Licenciés pour avoir participé à une grève

Au Portugal, lorsque les travailleurs/euses de la société alimentaire Upfield ont annoncé une série de grèves de deux heures, l’entreprise a procédé à un licenciement collectif. L’appel à la grève avait été lancé suite à la demande d’une augmentation de 30 euros du salaire mensuel formulée par les employés, qui était restée lettre morte. Les grèves ont débuté le 5 juillet 2021.

Quelques jours après la publication du préavis de grève, l’entreprise a fait part de son intention de licencier 19 personnes, parmi lesquelles un membre du comité des travailleurs et les trois représentants de la santé et de la sécurité au travail.

Les employés ont organisé une réunion et prévu une action pour défendre leurs droits, le 15 juillet. Le 19 juillet, ils ont programmé une grève de 24 heures pour protester contre le licenciement collectif et exiger des augmentations de salaire et la revalorisation des carrières.

Les relations entre Upfield et les représentants des travailleurs se sont progressivement dégradées depuis que l’entreprise appartenant à Unilever-Jerónimo Martins Lda a été rachetée par un groupe financier nord-américain (KKR), il y a trois ans.

Licenciés pour avoir participé à une grève

En Géorgie, l’entreprise de nettoyage et de gestion des déchets Tbilservice Group a licencié Irakli Baghdavadze pour avoir organisé une grève le 6 août 2021. Des collègues de travail se sont joints à lui pour demander une augmentation de salaire, de nouveaux uniformes et une assurance de santé gratuite. La grève a pris fin le 9 août, la mairie de Tbilissi ayant promis une augmentation de salaire à partir de 2022, mais Irakli Baghdavadze a perdu son emploi suite à la manifestation.

Licenciés pour avoir participé à une grève

Le 22 mai 2021, l’entreprise Kurum International, en Albanie, a licencié 20 mécaniciens et électriciens des centrales hydroélectriques d’Ulëz et de Shkopet, au mépris de la convention collective signée en 2019 avec la fédération syndicale Trade Union Federation of Industrial Workers of Albania (FSPISH).

Les travailleurs/euses ont pris part à des manifestations et des piquets de grève tous les jours, et des militants syndicaux de tout le pays sont venus se joindre à eux. L’entreprise a riposté en harcelant le comité syndical et en mettant à pied les personnes qui participaient à la grève.

Ces deux centrales hydroélectriques figurent parmi les quatre centrales rachetées par l’entreprise Kurum Holdings, établie en Turquie, au gouvernement albanais dans le cadre d’une opération de privatisation en 2013. Depuis le rachat des centrales, Kurum s’est séparée de 120 employés pour n’en garder que 43. Les centrales électriques sont les seules sources d’emploi importantes de la région.

Licenciés pour avoir participé à une grève

En avril 2021, le syndicat Korea Democratic Pharmaceutical Union (KDPU) a annoncé qu’il intentait une action en justice contre l’entreprise Zuellig Pharma Specialty Solutions Korea pour licenciement abusif.

L’entreprise avait signalé qu’elle mettrait en place un programme de retraite anticipée pour licencier une partie du personnel suite aux pertes financières qu’elle avait subies. Il est rapidement apparu que les membres du personnel concernés étaient tous membres du syndicat de l’entreprise qui avaient fait grève le 30 octobre 2020 en raison d’un conflit sur les salaires.

Licenciés pour avoir participé à une grève

Environ 1.400 travailleurs/euses en grève au sein du service de santé National Health Mission (NHM), en Inde, parmi lesquels des infirmiers/ères du personnel et des médecins-conseil, des homéopathes Ayurveda et des personnels administratifs, ont été licenciés par le gouvernement du Pendjab le 10 mai 2021 au titre de la loi sur la gestion des catastrophes, pour avoir refusé de mettre fin à leur grève d’une semaine. Près de 3.000 employés de la NHM s’étaient mis en grève pour demander de meilleurs salaires et des emplois permanents. Les personnes licenciées étaient originaires de sept districts du Pendjab.

Licenciés pour avoir participé à une grève

Début 2022, l’entreprise Centri Group S.A., à Haïti, a licencié quelque 60 employé(e)s qui protestaient contre les pratiques salariales injustes dans le secteur de la confection. En janvier 2022, une coalition de syndicats avait exhorté le premier ministre à augmenter le salaire minimum de 500 gourdes par jour (4,80 dollars) dans ce secteur à 1.500 gourdes. Les manifestations ont été brutalement réprimées par la police, qui a lancé des gaz lacrymogènes et frappé les manifestants avec des matraques, devant la zone de libre échange de la SONAPI, à Port-au-Prince.

Au cours des mois passés, l’inflation a atteint 23% à Haïti. Dans le secteur de l’habillement, les salaires sont les mêmes depuis trois ans, et les travailleurs gagnent moins d’un tiers de la somme qui serait nécessaire à leur survie.

Licenciés pour avoir participé à une grève

Au Canada, le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux ont fréquemment invoqué une législation de retour au travail pour mettre fin aux grèves. Par exemple, le gouvernement fédéral a adopté cette législation pour terminer une grève des dockers, représentés par le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP/CUPE), dans le port de Montréal, le 30 avril 2021. Le syndicat n’était pas parvenu à conclure de nouvelle convention collective après pratiquement trois ans de négociations. Le syndicat a lancé un appel à la grève lorsque l’employeur, Maritime Employers’ Association, a signalé au syndicat qu’il ne respecterait plus les dispositions de la convention collective relatives à la sécurité de l’emploi et il a commencé à imposer unilatéralement des heures supplémentaires aux travailleurs/euses du port.

De la même manière, début novembre 2021, le gouvernement du Nouveau-Brunswick a fait valoir la législation de retour au travail contre des travailleurs du secteur public en grève. Environ 22.000 membres du SCFP/CUPE travaillant dans divers services publics étaient en grève dans la province. Le gouvernement a utilisé la législation d’urgence pour obliger les membres de trois groupes de négociation en grève dans le secteur de la santé (SCFP/CUPE 1251, SCFP/CUPE CUPE 1252 et SCFP/CUPE 1190) à reprendre le travail. Le gouvernement fédéral et le gouvernement du Nouveau-Brunswick, en recourant à la législation de retour au travail, ont bafoué le droit de grève des travailleurs, protégé par la Charte canadienne des droits et libertés.

Licenciés pour avoir participé à une grève

À Edmonton, Canada, les membres de la section locale Boilermakers Lodge 146 sont soumis à un lock-out depuis juin 2020 de la part de leur employeur, l’aciérie CESSCO Fabrication and Engineering Ltd. Au cours de l’année passée, l’employeur a embauché des travailleurs/euses de remplacement alors qu’il percevait la subvention spéciale pour la pandémie (Canada Emergency Wage Subsidy), versée aux employeurs par le gouvernement fédéral pour couvrir les dépenses salariales. Le recours permanent aux travailleurs de remplacement a prolongé le lock-out, avant lequel le syndicat négociait un contrat depuis au moins deux ans et demi.

Licenciés pour avoir participé à une grève

En Iran, 700 employé(e) de la raffinerie Tehran Oil Refining Company ont été licenciés le 22 juin 2021 pour avoir participé à des grèves sur le lieu de travail, dans le cadre d’un mouvement de grève de grande ampleur, auquel ont participé, selon les estimations, quelque 20.000 travailleurs du pétrole et de la pétrochimie dans 11 provinces du pays. Un grand nombre de travailleurs de plusieurs centres industriels se sont associés à la «Campagne 1400» pour demander des salaires plus élevés, des périodes de congés et de vacances plus longues, et de meilleures conditions de santé et de sécurité. Les travailleurs formulaient depuis longtemps ces demandes, auxquelles la direction de l’entreprise et les autorités du régime iranien n’ont jamais donné suite jusqu’à présent.

Licenciés pour avoir participé à une grève

Le 2 août 2021, le fabricant égyptien de rasoirs Lord International Co. a licencié 38 travailleurs/euses qui avaient participé à une grève aux côtés de 2.000 employés de l’entreprise. La grève avait commencé fin juillet 2021 et mis à l’arrêt la production de deux des trois usines de l’entreprise. La direction a déclaré avoir sollicité une enquête interne sur certains grévistes.

Les travailleurs en grève réclamaient un taux minimum de participation aux bénéfices de l’entreprise et la transformation des contrats de travail renouvelables annuellement en contrats permanents. Ils ont également demandé à la direction qu’aucune mesure disciplinaire ne soit prise contre les grévistes et qu’aucun d’entre eux ne soit licencié. Mais au lieu de cela, l’entreprise a annoncé que les travailleurs identifiés comme les «instigateurs de la grève» seraient licenciés ou mis à pied, et que les personnes mises à pied pourraient faire l’objet de mesures disciplinaires et d’enquêtes plus approfondies.

Licenciés pour avoir participé à une grève

En avril 2021, Algérie Poste a menacé de licencier sans préavis les travailleurs/euses qui étaient en grève à Alger. Les employés de la poste avaient organisé une grève d’une semaine afin de protester contre le retard pris par le gouvernement pour verser aux travailleurs les subventions et les primes incitatives qu’il avait promises.

Licenciés pour avoir participé à une grève

À l’issue d’une grève de 48 heures des enseignant(e)s du Togo, qui demandaient au gouvernement de tenir la promesse qu’il avait faite de leur verser une prime exceptionnelle, 1.192 chefs d’établissement ont été rétrogradés. Le 4 novembre 2021, le ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et technique et de l’Artisanat a ordonné le remplacement d’un peu plus de 1.000 chefs d’établissements publics et demandé aux enseignants de revenir en classe.

Licenciés pour avoir participé à une grève

Quatre membres du syndicat National Emancipated and Allied Workers’ Union of South Africa (NEAWUSA) ont été mis à pied le 2 mai 2021 par la minoterie OVK, à Tweespruit, en Afrique du Sud, après la grève d’un mois qui avait eu lieu au sujet de la dangerosité des conditions de travail sur le site. Les travailleurs/euses ont interpellé l’employeur pour soulever la question de la sécurité suite à la survenue de plusieurs incidents et blessures.

Licenciés pour avoir participé à une grève

En Afrique du Sud, la municipalité Steve Tshwete Local Municipality a licencié 500 employé(e)s sous prétexte qu’ils auraient participé à une grève illégale. Les fonctionnaires demandaient l’application de l’ajustement généralisé des salaires et ont entamé une grève le 21 septembre 2021. Le 8 novembre, les employés ont reçu l’ordre de reprendre le travail dans les 48 heures mais, n’ayant pas obtempéré, ils ont été avertis qu’ils seraient licenciés. Ils ont été réintégrés une semaine plus tard, après l’intervention des syndicats SA Municipal Workers’ Union (SAMWU) et COSATU.

Licenciés pour avoir participé à une grève

En novembre 2021, l’entreprise Employment Placement and Services Namibia (EPSN) a licencié 43 travailleurs/euses qui étaient en grève depuis le 12 octobre, qualifiant leur action d’illégale.

Licenciés pour avoir participé à une grève

Les dockers du Libéria sont restés sans emploi pendant sept mois lorsque la direction de l’entreprise APM Terminals Monrovia (APMT) a mis à pied 24 employés en octobre 2020, leur interdisant aussitôt l’accès aux locaux de l’entreprise, parce qu’ils avaient manifesté pour protester contre leurs conditions de travail. Avec le soutien du syndicat de dockers Dock Workers’ Union (DOWUL), les travailleurs exigeaient de meilleures conditions de travail, notamment en ce qui concerne le versement des indemnités de congés payés, les heures de travail, l’assurance maladie et les indemnités de repas.

La lutte a duré plusieurs mois, et de nombreux autres travailleurs ont soutenu leurs collègues mis à pied et repris leurs revendications à leur compte.

Le 21 avril 2021, le ministre du Travail du Libéria a annoncé qu’APMT n’avait «pas réussi à prouver les faits dont elle accusait les 24 travailleurs» en question et a demandé leur réintégration. Face au refus d’APMT de les réintégrer, le 4 mai 2021 le ministre de la Justice du Libéria a envoyé une lettre à l’entreprise pour lui ordonner de respecter immédiatement et sans condition la décision du gouvernement. Le 7 mai 2021, APMT a finalement consenti à réintégrer les travailleurs, qui ont repris le travail, comprenant clairement que le gouvernement attendait qu’APMT règle tous leurs problèmes.

Le droit de grève a été bafoué en Inde, où la police a violemment dispersé les manifestations et détenu des manifestants.Tauseef Mustafa / AFP

Tendances sur neuf ans: Droit de grève