People protesting in Nigeria
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Faire taire la colère des travailleurs

Le conflit atteint des niveaux inégalés depuis 1945. Selon les Nations Unies, environ deux milliards de personnes vivent dans des zones de conflit. L’année avant la guerre en Ukraine, 84 millions de personnes ont été contraintes de partir de chez elles à cause du conflit, de la violence et des violations des droits humains. Les travailleurs et les travailleuses se trouvent en première ligne pour défendre les droits humains et les droits du travail, et les attaques violentes sont utilisées pour faire taire les appels à la paix, à la démocratie et au respect des droits.

Assassinats ciblés de dirigeants syndicaux

Le nombre d’attaques violentes et le ciblage des dirigeant(e)s syndicaux ont augmenté en 2022. Cette année, 17 dirigeants syndicaux ont été tués en Afrique du Sud, en Colombie, en Équateur, au Guatemala, en Irak et aux Philippines. Un nombre encore plus important de syndicalistes ont été agressés, harcelés et menacés. En Colombie seulement, six autres tentatives de meurtre et 99 menaces de mort ont été signalées cette année.

Des syndicalistes ont été assassinés pour avoir représenté les droits des travailleurs et défendu leurs droits collectifs. Trop souvent, il n’y a pas de justice pour les travailleurs et leur famille étant donné que les gouvernements et les employeurs agissent en toute impunité. Le recours croissant aux agressions violentes et aux assassinats de travailleurs est utilisé pour les réduire au silence.

La Colombie est le pays le plus meurtrier pour les dirigeants syndicaux en 2022

Assassinats ciblés de dirigeants syndicaux

Afrique

Des travailleurs ont été assassinés en Italie et au Kazakhstan.

Des travailleurs/euses ont été assassinés en Irak

Workers were murdered in Nigeria.

La Colombie est le pays le plus meurtrier pour les dirigeants syndicaux en 2022

Des travailleurs/euses ont été assassinés en Colombie, en Équateur, au Guatemala et à Haïti

Des travailleurs/euses ont été assassinés en Afrique du Sud, en Eswatini et au Lesotho

Des travailleurs/euses ont été assassinés au Bangladesh, en Inde, au Myanmar et aux Philippines

Assassinats

Le 14 mai 2021, Felipe Andrés Pérez Pérez, dirigeant syndical de la section locale d’Envigado du syndicat de l’agroalimentaire SINALTRAINAL, a été assassiné à Medellín en revenant d’une manifestation organisée dans le cadre de la grève nationale.

Assassinats

Le matin du 26 novembre 2021, Clemito Rengifo Salazar, membre de la base du syndicat enseignant Sindicato de Maestros de Nariño (SIMANA), effectuait sa tâche d’éducateur à l’établissement scolaire Madrigal Saint-François d’Assise, à Policarpa (département de Nariño), lorsque des inconnus l’ont enlevé sous les yeux de ses élèves. Son corps sans vie a été retrouvé dans l’après-midi.

Assassinats

Lorsque la population du Kazakhstan a commencé à organiser des manifestations pacifiques en faveur de la démocratie et de la justice sociale, en janvier 2022, la police et les forces armées ont réagi avec une extrême brutalité, tuant plus de 160 citoyen(ne)s et arrêtant plus de 8.000 personnes.

Assassinats

En Italie, Adil Belakhdim, âgé de 37 ans, a été tué le 18 juin 2021 devant une centrale de distribution de Lidl, à Biandrate, au nord du pays. Il manifestait aux côtés de 25 autres travailleurs/euses syndiqués du secteur de la logistique devant l’entrée d’un entrepôt, pour protester contre les mauvaises conditions de travail. Le camion d’un fournisseur qui manœuvrait pour sortir de l’entrepôt a percuté les travailleurs qui participaient à un piquet de grève et bloquaient une issue. Le véhicule a fauché Adil Belakhdim et l’a traîné sur plusieurs mètres. Il est décédé, et deux autres manifestants également percutés par le camion, ont été légèrement blessés.

Assassinats

Le 14 février 2022, suite à une manifestation pacifique des travailleurs/euses du pétrole et du gaz à Dhi Qar, en Irak, Ahmad Ali Al-Zaidi, syndicaliste employé dans une installation pétrolière, a été assassiné pour son militantisme lors des manifestations. L’année dernière, les grèves dans les secteurs du pétrole et de l’électricité avaient été systématiquement désorganisées par les forces de sécurité. Les travailleurs et les dirigeants syndicaux ont fréquemment fait l’objet de procédures d’enquêtes internes et de mesures disciplinaires en raison de leurs activités syndicales légitimes. Dans certains cas, ils ont été mutés dans d’autres entreprises ou à d’autres postes et menacés de sanctions juridiques.

Assassinats

Un journaliste a été tué et cinq travailleurs blessés à Port-au-Prince, à Haïti, le 23 février 2022 quand la police a ouvert le feu sur des manifestant(e)s pacifiques qui protestaient contre la faible augmentation de salaire annoncée par le gouvernement à l’issue de plusieurs semaines de contestation. Le coût de la vie augmente régulièrement à Haïti et la violence a gagné le pays à cause des bandes rivales, qui ont souvent davantage de pouvoir que le gouvernement.

Assassinats

Le 7 mai 2021, Cinthia del Carmen Pineda Estrada, âgée de 35 ans, a été abattue devant chez elle, dans le quartier de Chaparro Zacapa, au Guatemala. Elle était enseignante en école primaire et dirigeante du syndicat enseignant Sindicato de Trabajadores de la Educación de Guatemala (STEG). Le bureau du procureur n’a pas donné d’informations supplémentaires sur les auteurs et les mobiles de son assassinat.

Assassinats

En Équateur, Sandro Arteaga Quiroz, secrétaire du Syndicat des travailleurs du gouvernement provincial de Manabí, a été tué le 24 janvier 2022 sur une aire d’autoroute alors qu’il sortait de son camion. M. Quiroz, qui était accompagné d’un de ses fils au moment des faits, a été abattu par des inconnus armés qui ont tiré à deux reprises en le visant à la tête avant de s’enfuir.

Le syndicaliste avait reçu des menaces de mort au téléphone la veille de son assassinat et quelques heures avant.

La police nationale a mené des opérations terrestres et aériennes pour retrouver les assassins. Aucune arrestation n’a eu lieu à ce jour.

Assassinats

Cette année, 13 syndicalistes ont été victimes d’assassinats ciblés en Colombie.

Le 11 août 2021, Carlos Fredy Londoño Bautista, membre du syndicat d’éducateurs Asociación de Educadores del Meta, affilié de l’Adem-Fecode, a été assassiné alors qu’il s’apprêtait à commencer sa journée de travail à Fuente de Oro, dans le département du Meta. Il arrivait à l’école dans laquelle il travaillait lorsque des motards ont tiré sur lui à quatre reprises sous les yeux d’une partie de ses élèves.

Assassinats

Le 19 mai 2021, l’ouvrière Motselisi Manase a été tuée par la police pendant des manifestations sur les salaires, alors que de violents affrontements avaient éclaté entre les ouvriers/ères et la police, à Maseru, au Lesotho. La grève a débuté mi-mai 2021. Les travailleurs ont subi une forte répression de la part des forces de police, qui ont prétendu que les grévistes «ne respectaient pas les réglementations liées à la COVID-19». Les policiers ont fait usage de canons à eau et de balles réelles pour disperser les manifestants.

Assassinats

Le 20 octobre 2021, les employé(e)s et les personnels de santé du secteur public d’Eswatini ont défilé en direction du ministère de la Justice pour remettre une demande portant sur une révision des salaires de 2021, la fin de la précarisation et de la privatisation de la fonction publique, et l’arrêt des attaques à l’encontre des syndicats. La police a fait usage de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc contre les manifestants. Elle a par ailleurs arrêté deux bus transportant des fonctionnaires vers le lieu du rassemblement pacifique et tiré à balles réelles sur les passagers, causant la mort d’un étudiant, qui a reçu une balle perdue.

Assassinats

Le 13 octobre 2021, un conducteur de bus a été tué et un autre blessé pendant des affrontements avec la police lors d’une manifestation des conducteurs qui protestaient contre les bas salaires, dans la petite commune de Malkerns, Eswatini. Suite à cet assassinat, les ouvriers du transport se sont joints à des manifestations plus étendues dans le pays, appelant aux réformes démocratiques et bloquant plusieurs routes principales à travers le pays. Le lendemain, la police a ouvert le feu et tué un individu au niveau d’un barrage routier à Mpaka. Le 20 octobre, les forces de sécurité on réprimé des manifestations, à Mbabane et à Manzini, faisant un mort et au moins 80 blessés, dont 30 par arme à feu. Le lendemain, le gouvernement a interdit toutes les manifestations et fermé la plateforme de médias sociaux Facebook.

Assassinats

Le 19 août 2021, Malibongwe Mdazo, militant et organisateur du syndicat de la métallurgie National Union of Metalworkers of South Africa (NUMSA), a été assassiné en plein jour au bureau de la Commission de conciliation, médiation et arbitrage (CCMA), à Rustenburg. Il a été abattu alors qu’il sortait des bureaux du CCMA avec un groupe de membres du NUMSA, à la vue du public. Les tueurs à gages ont tiré sur lui au moins à dix reprises.

Les responsables du NUMSA participaient à une conciliation au CCMA dans le cadre du processus de vérification des membres du NUMSA à Newrack, une des entreprises sous-traitantes d’Impala Platinum Holdings (Implats), qui externalise la plupart de sa main-d’œuvre à Rustenburg. Un autre membre du NUMSA et une personne présente sur les lieux ont également été tués pendant la fusillade.

M. Mdazo faisait partie des personnes qui avaient organisé la récente grève lors de laquelle le syndicat avait demandé aux sous-traitants d’Implats d’accorder des droits organisationnels au NUMSA. Implats était réputée pour son attitude antisyndicale, qui a même conduit au licenciement unilatéral de tous les comités intérimaires du NUMSA.

Assassinats

À la mi-septembre 2021, au Myanmar, au moins 27 syndicalistes avaient été tués en participant à des manifestations du mouvement de désobéissance civile contre le pouvoir militaire. Le 14 mars 2021, lors de la manifestation de Shwe Pyi Thar, les forces de sécurité ont abattu d’une balle dans la tête Zaw Zaw Htwe, ouvrier de la confection de 21 ans qui travaillait dans une usine de l’entreprise Suntime JCK Company Limited et était membre du syndicat Solidarity Trade Union of Myanmar (STUM). Chan Myae Kyaw, conducteur de camion-benne à la mine de cuivre de SinoHydro et membre de la fédération birmane Mining Workers’ Federation of Myanmar (MWFM), a été tué le 27 mars par des soldats qui ont tiré sur lui à de multiples reprises pendant une manifestation, à Monywa. Les 28-29 mars, les militaires ont tendu une embuscade à des manifestant(e)s dans la zone industrielle South Dagon, tuant Nay Lin Zaw, dirigeant syndical à l’entreprise AD Furniture (travail du bois) et membre de la fédération d’artisans Myanmar Industry Craft Service-Trade Unions Federation (MICS-TUsF).

Assassinats

Au moins huit personnes, dont quatre paysans, ont été tuées le 3 octobre 2021 lorsque des violences ont éclaté en Inde, dans l’État de l’Uttar Pradesh. Deux paysans ont été tués par un convoi de voitures du ministère de l’Intérieur qui a percuté un groupe de grévistes. Ils manifestaient sur la route pour protester contre les lois agraires. Pendant les violences qui ont suivi, deux autres paysans ont été tués par la police. Les agriculteurs indiens s’opposaient depuis plus d’un an à l’adoption d’une série de lois agraires qui auraient pour effet d’avantager les grandes entreprises au détriment de millions de paysans. La police a réagi de plus en plus violemment. En août 2021, dans l’État d’Haryana, au nord du pays, un paysan a été tué et dix autres blessés lors de l’intervention de la police pendant une manifestation contre les lois agraires.

Assassinats

De nombreux travailleurs/euses du secteur de la confection ont été blessés le 13 juin 2021 après la répression de la police pendant des grèves de l’usine de Lenny Fashions et Lenny Apparels, située dans la zone franche d’exportation de Dhaka (DEPZ), à Ashulia, dans la banlieue de Dhaka, au Bangladesh. Les travailleurs demandaient leur salaire suite à la fermeture de l’usine. L’ouvrière Jesmin Begum, âgée de trente-deux ans, est décédée de ses blessures après avoir heurté une barre de fer alors qu’elle quittait le site de la manifestation en courant, parce que la police dispersait violemment les manifestants. De nombreux travailleurs ont été blessés par la police, qui a fait usage de balles en caoutchouc, de bombes lacrymogènes, de canons à eau et de matraques pour refouler les manifestants. Plus de 6.000 personnes ont perdu leur emploi lors de la fermeture de Lenny Fashion et Lenny Apparels, filiale de l’entreprise Must Garment établie à Hong Kong, le 20 janvier 2021. La direction avait dit qu’elle verserait les salaires dus avant le mois de mai, mais l’entreprise n’a pas respecté son engagement.

Assassinats

Au moins cinq personnes ont été tuées et plusieurs dizaines blessées le 17 avril 2021 lorsque la police a ouvert le feu sur une foule de travailleurs/euses qui manifestaient pour demander le paiement des salaires dus et une augmentation de salaire sur le chantier de construction de la centrale à charbon SS Power Plant, à Chittogram, au sud-est du Bangladesh. Les travailleurs protestaient contre le non-paiement des salaires, la réduction imprévue de leurs heures de travail, un congé pour le ramadan et une diminution du nombre d’heures de travail pendant la fête religieuse.

Assassinats

Aux Philippines, le dirigeant syndical de 35 ans Dandy Miguel, président du syndicat PAMANTIK-Kilusang Mayo Uno (KMU), a été tué le 28 mars 2021 à Calamba alors qu’il rentrait chez lui à moto. Dandy Miguel présidait également le syndicat Lakas ng Nagkakaisang Manggagawa ng Fuji Electric et était membre du Conseil national du KMU. Dandy Miguel a été tué par des inconnus qui ont tiré sur lui à huit reprises. Peu de temps avant son assassinat, il avait déposé une plainte auprès de la Commission des droits humains au sujet de l’exécution extrajudiciaire de neuf militants membres de syndicats ou d’ONG à Calabarzon, le dimanche 7 mars, désormais appelé «dimanche sanglant». Les homicides de ce dimanche sanglant ont été commis juste après la déclaration du président Duterte appelant ouvertement les forces de sécurité à tuer les communistes s’ils portaient des armes.

Amériques

Des travailleurs ont été assassinés en Italie et au Kazakhstan.

Des travailleurs/euses ont été assassinés en Irak

Workers were murdered in Nigeria.

La Colombie est le pays le plus meurtrier pour les dirigeants syndicaux en 2022

Des travailleurs/euses ont été assassinés en Colombie, en Équateur, au Guatemala et à Haïti

Des travailleurs/euses ont été assassinés en Afrique du Sud, en Eswatini et au Lesotho

Des travailleurs/euses ont été assassinés au Bangladesh, en Inde, au Myanmar et aux Philippines

Assassinats

Le 14 mai 2021, Felipe Andrés Pérez Pérez, dirigeant syndical de la section locale d’Envigado du syndicat de l’agroalimentaire SINALTRAINAL, a été assassiné à Medellín en revenant d’une manifestation organisée dans le cadre de la grève nationale.

Assassinats

Le matin du 26 novembre 2021, Clemito Rengifo Salazar, membre de la base du syndicat enseignant Sindicato de Maestros de Nariño (SIMANA), effectuait sa tâche d’éducateur à l’établissement scolaire Madrigal Saint-François d’Assise, à Policarpa (département de Nariño), lorsque des inconnus l’ont enlevé sous les yeux de ses élèves. Son corps sans vie a été retrouvé dans l’après-midi.

Assassinats

Lorsque la population du Kazakhstan a commencé à organiser des manifestations pacifiques en faveur de la démocratie et de la justice sociale, en janvier 2022, la police et les forces armées ont réagi avec une extrême brutalité, tuant plus de 160 citoyen(ne)s et arrêtant plus de 8.000 personnes.

Assassinats

En Italie, Adil Belakhdim, âgé de 37 ans, a été tué le 18 juin 2021 devant une centrale de distribution de Lidl, à Biandrate, au nord du pays. Il manifestait aux côtés de 25 autres travailleurs/euses syndiqués du secteur de la logistique devant l’entrée d’un entrepôt, pour protester contre les mauvaises conditions de travail. Le camion d’un fournisseur qui manœuvrait pour sortir de l’entrepôt a percuté les travailleurs qui participaient à un piquet de grève et bloquaient une issue. Le véhicule a fauché Adil Belakhdim et l’a traîné sur plusieurs mètres. Il est décédé, et deux autres manifestants également percutés par le camion, ont été légèrement blessés.

Assassinats

Le 14 février 2022, suite à une manifestation pacifique des travailleurs/euses du pétrole et du gaz à Dhi Qar, en Irak, Ahmad Ali Al-Zaidi, syndicaliste employé dans une installation pétrolière, a été assassiné pour son militantisme lors des manifestations. L’année dernière, les grèves dans les secteurs du pétrole et de l’électricité avaient été systématiquement désorganisées par les forces de sécurité. Les travailleurs et les dirigeants syndicaux ont fréquemment fait l’objet de procédures d’enquêtes internes et de mesures disciplinaires en raison de leurs activités syndicales légitimes. Dans certains cas, ils ont été mutés dans d’autres entreprises ou à d’autres postes et menacés de sanctions juridiques.

Assassinats

Un journaliste a été tué et cinq travailleurs blessés à Port-au-Prince, à Haïti, le 23 février 2022 quand la police a ouvert le feu sur des manifestant(e)s pacifiques qui protestaient contre la faible augmentation de salaire annoncée par le gouvernement à l’issue de plusieurs semaines de contestation. Le coût de la vie augmente régulièrement à Haïti et la violence a gagné le pays à cause des bandes rivales, qui ont souvent davantage de pouvoir que le gouvernement.

Assassinats

Le 7 mai 2021, Cinthia del Carmen Pineda Estrada, âgée de 35 ans, a été abattue devant chez elle, dans le quartier de Chaparro Zacapa, au Guatemala. Elle était enseignante en école primaire et dirigeante du syndicat enseignant Sindicato de Trabajadores de la Educación de Guatemala (STEG). Le bureau du procureur n’a pas donné d’informations supplémentaires sur les auteurs et les mobiles de son assassinat.

Assassinats

En Équateur, Sandro Arteaga Quiroz, secrétaire du Syndicat des travailleurs du gouvernement provincial de Manabí, a été tué le 24 janvier 2022 sur une aire d’autoroute alors qu’il sortait de son camion. M. Quiroz, qui était accompagné d’un de ses fils au moment des faits, a été abattu par des inconnus armés qui ont tiré à deux reprises en le visant à la tête avant de s’enfuir.

Le syndicaliste avait reçu des menaces de mort au téléphone la veille de son assassinat et quelques heures avant.

La police nationale a mené des opérations terrestres et aériennes pour retrouver les assassins. Aucune arrestation n’a eu lieu à ce jour.

Assassinats

Cette année, 13 syndicalistes ont été victimes d’assassinats ciblés en Colombie.

Le 11 août 2021, Carlos Fredy Londoño Bautista, membre du syndicat d’éducateurs Asociación de Educadores del Meta, affilié de l’Adem-Fecode, a été assassiné alors qu’il s’apprêtait à commencer sa journée de travail à Fuente de Oro, dans le département du Meta. Il arrivait à l’école dans laquelle il travaillait lorsque des motards ont tiré sur lui à quatre reprises sous les yeux d’une partie de ses élèves.

Assassinats

Le 19 mai 2021, l’ouvrière Motselisi Manase a été tuée par la police pendant des manifestations sur les salaires, alors que de violents affrontements avaient éclaté entre les ouvriers/ères et la police, à Maseru, au Lesotho. La grève a débuté mi-mai 2021. Les travailleurs ont subi une forte répression de la part des forces de police, qui ont prétendu que les grévistes «ne respectaient pas les réglementations liées à la COVID-19». Les policiers ont fait usage de canons à eau et de balles réelles pour disperser les manifestants.

Assassinats

Le 20 octobre 2021, les employé(e)s et les personnels de santé du secteur public d’Eswatini ont défilé en direction du ministère de la Justice pour remettre une demande portant sur une révision des salaires de 2021, la fin de la précarisation et de la privatisation de la fonction publique, et l’arrêt des attaques à l’encontre des syndicats. La police a fait usage de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc contre les manifestants. Elle a par ailleurs arrêté deux bus transportant des fonctionnaires vers le lieu du rassemblement pacifique et tiré à balles réelles sur les passagers, causant la mort d’un étudiant, qui a reçu une balle perdue.

Assassinats

Le 13 octobre 2021, un conducteur de bus a été tué et un autre blessé pendant des affrontements avec la police lors d’une manifestation des conducteurs qui protestaient contre les bas salaires, dans la petite commune de Malkerns, Eswatini. Suite à cet assassinat, les ouvriers du transport se sont joints à des manifestations plus étendues dans le pays, appelant aux réformes démocratiques et bloquant plusieurs routes principales à travers le pays. Le lendemain, la police a ouvert le feu et tué un individu au niveau d’un barrage routier à Mpaka. Le 20 octobre, les forces de sécurité on réprimé des manifestations, à Mbabane et à Manzini, faisant un mort et au moins 80 blessés, dont 30 par arme à feu. Le lendemain, le gouvernement a interdit toutes les manifestations et fermé la plateforme de médias sociaux Facebook.

Assassinats

Le 19 août 2021, Malibongwe Mdazo, militant et organisateur du syndicat de la métallurgie National Union of Metalworkers of South Africa (NUMSA), a été assassiné en plein jour au bureau de la Commission de conciliation, médiation et arbitrage (CCMA), à Rustenburg. Il a été abattu alors qu’il sortait des bureaux du CCMA avec un groupe de membres du NUMSA, à la vue du public. Les tueurs à gages ont tiré sur lui au moins à dix reprises.

Les responsables du NUMSA participaient à une conciliation au CCMA dans le cadre du processus de vérification des membres du NUMSA à Newrack, une des entreprises sous-traitantes d’Impala Platinum Holdings (Implats), qui externalise la plupart de sa main-d’œuvre à Rustenburg. Un autre membre du NUMSA et une personne présente sur les lieux ont également été tués pendant la fusillade.

M. Mdazo faisait partie des personnes qui avaient organisé la récente grève lors de laquelle le syndicat avait demandé aux sous-traitants d’Implats d’accorder des droits organisationnels au NUMSA. Implats était réputée pour son attitude antisyndicale, qui a même conduit au licenciement unilatéral de tous les comités intérimaires du NUMSA.

Assassinats

À la mi-septembre 2021, au Myanmar, au moins 27 syndicalistes avaient été tués en participant à des manifestations du mouvement de désobéissance civile contre le pouvoir militaire. Le 14 mars 2021, lors de la manifestation de Shwe Pyi Thar, les forces de sécurité ont abattu d’une balle dans la tête Zaw Zaw Htwe, ouvrier de la confection de 21 ans qui travaillait dans une usine de l’entreprise Suntime JCK Company Limited et était membre du syndicat Solidarity Trade Union of Myanmar (STUM). Chan Myae Kyaw, conducteur de camion-benne à la mine de cuivre de SinoHydro et membre de la fédération birmane Mining Workers’ Federation of Myanmar (MWFM), a été tué le 27 mars par des soldats qui ont tiré sur lui à de multiples reprises pendant une manifestation, à Monywa. Les 28-29 mars, les militaires ont tendu une embuscade à des manifestant(e)s dans la zone industrielle South Dagon, tuant Nay Lin Zaw, dirigeant syndical à l’entreprise AD Furniture (travail du bois) et membre de la fédération d’artisans Myanmar Industry Craft Service-Trade Unions Federation (MICS-TUsF).

Assassinats

Au moins huit personnes, dont quatre paysans, ont été tuées le 3 octobre 2021 lorsque des violences ont éclaté en Inde, dans l’État de l’Uttar Pradesh. Deux paysans ont été tués par un convoi de voitures du ministère de l’Intérieur qui a percuté un groupe de grévistes. Ils manifestaient sur la route pour protester contre les lois agraires. Pendant les violences qui ont suivi, deux autres paysans ont été tués par la police. Les agriculteurs indiens s’opposaient depuis plus d’un an à l’adoption d’une série de lois agraires qui auraient pour effet d’avantager les grandes entreprises au détriment de millions de paysans. La police a réagi de plus en plus violemment. En août 2021, dans l’État d’Haryana, au nord du pays, un paysan a été tué et dix autres blessés lors de l’intervention de la police pendant une manifestation contre les lois agraires.

Assassinats

De nombreux travailleurs/euses du secteur de la confection ont été blessés le 13 juin 2021 après la répression de la police pendant des grèves de l’usine de Lenny Fashions et Lenny Apparels, située dans la zone franche d’exportation de Dhaka (DEPZ), à Ashulia, dans la banlieue de Dhaka, au Bangladesh. Les travailleurs demandaient leur salaire suite à la fermeture de l’usine. L’ouvrière Jesmin Begum, âgée de trente-deux ans, est décédée de ses blessures après avoir heurté une barre de fer alors qu’elle quittait le site de la manifestation en courant, parce que la police dispersait violemment les manifestants. De nombreux travailleurs ont été blessés par la police, qui a fait usage de balles en caoutchouc, de bombes lacrymogènes, de canons à eau et de matraques pour refouler les manifestants. Plus de 6.000 personnes ont perdu leur emploi lors de la fermeture de Lenny Fashion et Lenny Apparels, filiale de l’entreprise Must Garment établie à Hong Kong, le 20 janvier 2021. La direction avait dit qu’elle verserait les salaires dus avant le mois de mai, mais l’entreprise n’a pas respecté son engagement.

Assassinats

Au moins cinq personnes ont été tuées et plusieurs dizaines blessées le 17 avril 2021 lorsque la police a ouvert le feu sur une foule de travailleurs/euses qui manifestaient pour demander le paiement des salaires dus et une augmentation de salaire sur le chantier de construction de la centrale à charbon SS Power Plant, à Chittogram, au sud-est du Bangladesh. Les travailleurs protestaient contre le non-paiement des salaires, la réduction imprévue de leurs heures de travail, un congé pour le ramadan et une diminution du nombre d’heures de travail pendant la fête religieuse.

Assassinats

Aux Philippines, le dirigeant syndical de 35 ans Dandy Miguel, président du syndicat PAMANTIK-Kilusang Mayo Uno (KMU), a été tué le 28 mars 2021 à Calamba alors qu’il rentrait chez lui à moto. Dandy Miguel présidait également le syndicat Lakas ng Nagkakaisang Manggagawa ng Fuji Electric et était membre du Conseil national du KMU. Dandy Miguel a été tué par des inconnus qui ont tiré sur lui à huit reprises. Peu de temps avant son assassinat, il avait déposé une plainte auprès de la Commission des droits humains au sujet de l’exécution extrajudiciaire de neuf militants membres de syndicats ou d’ONG à Calabarzon, le dimanche 7 mars, désormais appelé «dimanche sanglant». Les homicides de ce dimanche sanglant ont été commis juste après la déclaration du président Duterte appelant ouvertement les forces de sécurité à tuer les communistes s’ils portaient des armes.

Asie-Pacifique

Des travailleurs ont été assassinés en Italie et au Kazakhstan.

Des travailleurs/euses ont été assassinés en Irak

Workers were murdered in Nigeria.

La Colombie est le pays le plus meurtrier pour les dirigeants syndicaux en 2022

Des travailleurs/euses ont été assassinés en Colombie, en Équateur, au Guatemala et à Haïti

Des travailleurs/euses ont été assassinés en Afrique du Sud, en Eswatini et au Lesotho

Des travailleurs/euses ont été assassinés au Bangladesh, en Inde, au Myanmar et aux Philippines

Assassinats

Le 14 mai 2021, Felipe Andrés Pérez Pérez, dirigeant syndical de la section locale d’Envigado du syndicat de l’agroalimentaire SINALTRAINAL, a été assassiné à Medellín en revenant d’une manifestation organisée dans le cadre de la grève nationale.

Assassinats

Le matin du 26 novembre 2021, Clemito Rengifo Salazar, membre de la base du syndicat enseignant Sindicato de Maestros de Nariño (SIMANA), effectuait sa tâche d’éducateur à l’établissement scolaire Madrigal Saint-François d’Assise, à Policarpa (département de Nariño), lorsque des inconnus l’ont enlevé sous les yeux de ses élèves. Son corps sans vie a été retrouvé dans l’après-midi.

Assassinats

Lorsque la population du Kazakhstan a commencé à organiser des manifestations pacifiques en faveur de la démocratie et de la justice sociale, en janvier 2022, la police et les forces armées ont réagi avec une extrême brutalité, tuant plus de 160 citoyen(ne)s et arrêtant plus de 8.000 personnes.

Assassinats

En Italie, Adil Belakhdim, âgé de 37 ans, a été tué le 18 juin 2021 devant une centrale de distribution de Lidl, à Biandrate, au nord du pays. Il manifestait aux côtés de 25 autres travailleurs/euses syndiqués du secteur de la logistique devant l’entrée d’un entrepôt, pour protester contre les mauvaises conditions de travail. Le camion d’un fournisseur qui manœuvrait pour sortir de l’entrepôt a percuté les travailleurs qui participaient à un piquet de grève et bloquaient une issue. Le véhicule a fauché Adil Belakhdim et l’a traîné sur plusieurs mètres. Il est décédé, et deux autres manifestants également percutés par le camion, ont été légèrement blessés.

Assassinats

Le 14 février 2022, suite à une manifestation pacifique des travailleurs/euses du pétrole et du gaz à Dhi Qar, en Irak, Ahmad Ali Al-Zaidi, syndicaliste employé dans une installation pétrolière, a été assassiné pour son militantisme lors des manifestations. L’année dernière, les grèves dans les secteurs du pétrole et de l’électricité avaient été systématiquement désorganisées par les forces de sécurité. Les travailleurs et les dirigeants syndicaux ont fréquemment fait l’objet de procédures d’enquêtes internes et de mesures disciplinaires en raison de leurs activités syndicales légitimes. Dans certains cas, ils ont été mutés dans d’autres entreprises ou à d’autres postes et menacés de sanctions juridiques.

Assassinats

Un journaliste a été tué et cinq travailleurs blessés à Port-au-Prince, à Haïti, le 23 février 2022 quand la police a ouvert le feu sur des manifestant(e)s pacifiques qui protestaient contre la faible augmentation de salaire annoncée par le gouvernement à l’issue de plusieurs semaines de contestation. Le coût de la vie augmente régulièrement à Haïti et la violence a gagné le pays à cause des bandes rivales, qui ont souvent davantage de pouvoir que le gouvernement.

Assassinats

Le 7 mai 2021, Cinthia del Carmen Pineda Estrada, âgée de 35 ans, a été abattue devant chez elle, dans le quartier de Chaparro Zacapa, au Guatemala. Elle était enseignante en école primaire et dirigeante du syndicat enseignant Sindicato de Trabajadores de la Educación de Guatemala (STEG). Le bureau du procureur n’a pas donné d’informations supplémentaires sur les auteurs et les mobiles de son assassinat.

Assassinats

En Équateur, Sandro Arteaga Quiroz, secrétaire du Syndicat des travailleurs du gouvernement provincial de Manabí, a été tué le 24 janvier 2022 sur une aire d’autoroute alors qu’il sortait de son camion. M. Quiroz, qui était accompagné d’un de ses fils au moment des faits, a été abattu par des inconnus armés qui ont tiré à deux reprises en le visant à la tête avant de s’enfuir.

Le syndicaliste avait reçu des menaces de mort au téléphone la veille de son assassinat et quelques heures avant.

La police nationale a mené des opérations terrestres et aériennes pour retrouver les assassins. Aucune arrestation n’a eu lieu à ce jour.

Assassinats

Cette année, 13 syndicalistes ont été victimes d’assassinats ciblés en Colombie.

Le 11 août 2021, Carlos Fredy Londoño Bautista, membre du syndicat d’éducateurs Asociación de Educadores del Meta, affilié de l’Adem-Fecode, a été assassiné alors qu’il s’apprêtait à commencer sa journée de travail à Fuente de Oro, dans le département du Meta. Il arrivait à l’école dans laquelle il travaillait lorsque des motards ont tiré sur lui à quatre reprises sous les yeux d’une partie de ses élèves.

Assassinats

Le 19 mai 2021, l’ouvrière Motselisi Manase a été tuée par la police pendant des manifestations sur les salaires, alors que de violents affrontements avaient éclaté entre les ouvriers/ères et la police, à Maseru, au Lesotho. La grève a débuté mi-mai 2021. Les travailleurs ont subi une forte répression de la part des forces de police, qui ont prétendu que les grévistes «ne respectaient pas les réglementations liées à la COVID-19». Les policiers ont fait usage de canons à eau et de balles réelles pour disperser les manifestants.

Assassinats

Le 20 octobre 2021, les employé(e)s et les personnels de santé du secteur public d’Eswatini ont défilé en direction du ministère de la Justice pour remettre une demande portant sur une révision des salaires de 2021, la fin de la précarisation et de la privatisation de la fonction publique, et l’arrêt des attaques à l’encontre des syndicats. La police a fait usage de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc contre les manifestants. Elle a par ailleurs arrêté deux bus transportant des fonctionnaires vers le lieu du rassemblement pacifique et tiré à balles réelles sur les passagers, causant la mort d’un étudiant, qui a reçu une balle perdue.

Assassinats

Le 13 octobre 2021, un conducteur de bus a été tué et un autre blessé pendant des affrontements avec la police lors d’une manifestation des conducteurs qui protestaient contre les bas salaires, dans la petite commune de Malkerns, Eswatini. Suite à cet assassinat, les ouvriers du transport se sont joints à des manifestations plus étendues dans le pays, appelant aux réformes démocratiques et bloquant plusieurs routes principales à travers le pays. Le lendemain, la police a ouvert le feu et tué un individu au niveau d’un barrage routier à Mpaka. Le 20 octobre, les forces de sécurité on réprimé des manifestations, à Mbabane et à Manzini, faisant un mort et au moins 80 blessés, dont 30 par arme à feu. Le lendemain, le gouvernement a interdit toutes les manifestations et fermé la plateforme de médias sociaux Facebook.

Assassinats

Le 19 août 2021, Malibongwe Mdazo, militant et organisateur du syndicat de la métallurgie National Union of Metalworkers of South Africa (NUMSA), a été assassiné en plein jour au bureau de la Commission de conciliation, médiation et arbitrage (CCMA), à Rustenburg. Il a été abattu alors qu’il sortait des bureaux du CCMA avec un groupe de membres du NUMSA, à la vue du public. Les tueurs à gages ont tiré sur lui au moins à dix reprises.

Les responsables du NUMSA participaient à une conciliation au CCMA dans le cadre du processus de vérification des membres du NUMSA à Newrack, une des entreprises sous-traitantes d’Impala Platinum Holdings (Implats), qui externalise la plupart de sa main-d’œuvre à Rustenburg. Un autre membre du NUMSA et une personne présente sur les lieux ont également été tués pendant la fusillade.

M. Mdazo faisait partie des personnes qui avaient organisé la récente grève lors de laquelle le syndicat avait demandé aux sous-traitants d’Implats d’accorder des droits organisationnels au NUMSA. Implats était réputée pour son attitude antisyndicale, qui a même conduit au licenciement unilatéral de tous les comités intérimaires du NUMSA.

Assassinats

À la mi-septembre 2021, au Myanmar, au moins 27 syndicalistes avaient été tués en participant à des manifestations du mouvement de désobéissance civile contre le pouvoir militaire. Le 14 mars 2021, lors de la manifestation de Shwe Pyi Thar, les forces de sécurité ont abattu d’une balle dans la tête Zaw Zaw Htwe, ouvrier de la confection de 21 ans qui travaillait dans une usine de l’entreprise Suntime JCK Company Limited et était membre du syndicat Solidarity Trade Union of Myanmar (STUM). Chan Myae Kyaw, conducteur de camion-benne à la mine de cuivre de SinoHydro et membre de la fédération birmane Mining Workers’ Federation of Myanmar (MWFM), a été tué le 27 mars par des soldats qui ont tiré sur lui à de multiples reprises pendant une manifestation, à Monywa. Les 28-29 mars, les militaires ont tendu une embuscade à des manifestant(e)s dans la zone industrielle South Dagon, tuant Nay Lin Zaw, dirigeant syndical à l’entreprise AD Furniture (travail du bois) et membre de la fédération d’artisans Myanmar Industry Craft Service-Trade Unions Federation (MICS-TUsF).

Assassinats

Au moins huit personnes, dont quatre paysans, ont été tuées le 3 octobre 2021 lorsque des violences ont éclaté en Inde, dans l’État de l’Uttar Pradesh. Deux paysans ont été tués par un convoi de voitures du ministère de l’Intérieur qui a percuté un groupe de grévistes. Ils manifestaient sur la route pour protester contre les lois agraires. Pendant les violences qui ont suivi, deux autres paysans ont été tués par la police. Les agriculteurs indiens s’opposaient depuis plus d’un an à l’adoption d’une série de lois agraires qui auraient pour effet d’avantager les grandes entreprises au détriment de millions de paysans. La police a réagi de plus en plus violemment. En août 2021, dans l’État d’Haryana, au nord du pays, un paysan a été tué et dix autres blessés lors de l’intervention de la police pendant une manifestation contre les lois agraires.

Assassinats

De nombreux travailleurs/euses du secteur de la confection ont été blessés le 13 juin 2021 après la répression de la police pendant des grèves de l’usine de Lenny Fashions et Lenny Apparels, située dans la zone franche d’exportation de Dhaka (DEPZ), à Ashulia, dans la banlieue de Dhaka, au Bangladesh. Les travailleurs demandaient leur salaire suite à la fermeture de l’usine. L’ouvrière Jesmin Begum, âgée de trente-deux ans, est décédée de ses blessures après avoir heurté une barre de fer alors qu’elle quittait le site de la manifestation en courant, parce que la police dispersait violemment les manifestants. De nombreux travailleurs ont été blessés par la police, qui a fait usage de balles en caoutchouc, de bombes lacrymogènes, de canons à eau et de matraques pour refouler les manifestants. Plus de 6.000 personnes ont perdu leur emploi lors de la fermeture de Lenny Fashion et Lenny Apparels, filiale de l’entreprise Must Garment établie à Hong Kong, le 20 janvier 2021. La direction avait dit qu’elle verserait les salaires dus avant le mois de mai, mais l’entreprise n’a pas respecté son engagement.

Assassinats

Au moins cinq personnes ont été tuées et plusieurs dizaines blessées le 17 avril 2021 lorsque la police a ouvert le feu sur une foule de travailleurs/euses qui manifestaient pour demander le paiement des salaires dus et une augmentation de salaire sur le chantier de construction de la centrale à charbon SS Power Plant, à Chittogram, au sud-est du Bangladesh. Les travailleurs protestaient contre le non-paiement des salaires, la réduction imprévue de leurs heures de travail, un congé pour le ramadan et une diminution du nombre d’heures de travail pendant la fête religieuse.

Assassinats

Aux Philippines, le dirigeant syndical de 35 ans Dandy Miguel, président du syndicat PAMANTIK-Kilusang Mayo Uno (KMU), a été tué le 28 mars 2021 à Calamba alors qu’il rentrait chez lui à moto. Dandy Miguel présidait également le syndicat Lakas ng Nagkakaisang Manggagawa ng Fuji Electric et était membre du Conseil national du KMU. Dandy Miguel a été tué par des inconnus qui ont tiré sur lui à huit reprises. Peu de temps avant son assassinat, il avait déposé une plainte auprès de la Commission des droits humains au sujet de l’exécution extrajudiciaire de neuf militants membres de syndicats ou d’ONG à Calabarzon, le dimanche 7 mars, désormais appelé «dimanche sanglant». Les homicides de ce dimanche sanglant ont été commis juste après la déclaration du président Duterte appelant ouvertement les forces de sécurité à tuer les communistes s’ils portaient des armes.

Europe

Des travailleurs ont été assassinés en Italie et au Kazakhstan.

Des travailleurs/euses ont été assassinés en Irak

Workers were murdered in Nigeria.

La Colombie est le pays le plus meurtrier pour les dirigeants syndicaux en 2022

Des travailleurs/euses ont été assassinés en Colombie, en Équateur, au Guatemala et à Haïti

Des travailleurs/euses ont été assassinés en Afrique du Sud, en Eswatini et au Lesotho

Des travailleurs/euses ont été assassinés au Bangladesh, en Inde, au Myanmar et aux Philippines

Assassinats

Le 14 mai 2021, Felipe Andrés Pérez Pérez, dirigeant syndical de la section locale d’Envigado du syndicat de l’agroalimentaire SINALTRAINAL, a été assassiné à Medellín en revenant d’une manifestation organisée dans le cadre de la grève nationale.

Assassinats

Le matin du 26 novembre 2021, Clemito Rengifo Salazar, membre de la base du syndicat enseignant Sindicato de Maestros de Nariño (SIMANA), effectuait sa tâche d’éducateur à l’établissement scolaire Madrigal Saint-François d’Assise, à Policarpa (département de Nariño), lorsque des inconnus l’ont enlevé sous les yeux de ses élèves. Son corps sans vie a été retrouvé dans l’après-midi.

Assassinats

Lorsque la population du Kazakhstan a commencé à organiser des manifestations pacifiques en faveur de la démocratie et de la justice sociale, en janvier 2022, la police et les forces armées ont réagi avec une extrême brutalité, tuant plus de 160 citoyen(ne)s et arrêtant plus de 8.000 personnes.

Assassinats

En Italie, Adil Belakhdim, âgé de 37 ans, a été tué le 18 juin 2021 devant une centrale de distribution de Lidl, à Biandrate, au nord du pays. Il manifestait aux côtés de 25 autres travailleurs/euses syndiqués du secteur de la logistique devant l’entrée d’un entrepôt, pour protester contre les mauvaises conditions de travail. Le camion d’un fournisseur qui manœuvrait pour sortir de l’entrepôt a percuté les travailleurs qui participaient à un piquet de grève et bloquaient une issue. Le véhicule a fauché Adil Belakhdim et l’a traîné sur plusieurs mètres. Il est décédé, et deux autres manifestants également percutés par le camion, ont été légèrement blessés.

Assassinats

Le 14 février 2022, suite à une manifestation pacifique des travailleurs/euses du pétrole et du gaz à Dhi Qar, en Irak, Ahmad Ali Al-Zaidi, syndicaliste employé dans une installation pétrolière, a été assassiné pour son militantisme lors des manifestations. L’année dernière, les grèves dans les secteurs du pétrole et de l’électricité avaient été systématiquement désorganisées par les forces de sécurité. Les travailleurs et les dirigeants syndicaux ont fréquemment fait l’objet de procédures d’enquêtes internes et de mesures disciplinaires en raison de leurs activités syndicales légitimes. Dans certains cas, ils ont été mutés dans d’autres entreprises ou à d’autres postes et menacés de sanctions juridiques.

Assassinats

Un journaliste a été tué et cinq travailleurs blessés à Port-au-Prince, à Haïti, le 23 février 2022 quand la police a ouvert le feu sur des manifestant(e)s pacifiques qui protestaient contre la faible augmentation de salaire annoncée par le gouvernement à l’issue de plusieurs semaines de contestation. Le coût de la vie augmente régulièrement à Haïti et la violence a gagné le pays à cause des bandes rivales, qui ont souvent davantage de pouvoir que le gouvernement.

Assassinats

Le 7 mai 2021, Cinthia del Carmen Pineda Estrada, âgée de 35 ans, a été abattue devant chez elle, dans le quartier de Chaparro Zacapa, au Guatemala. Elle était enseignante en école primaire et dirigeante du syndicat enseignant Sindicato de Trabajadores de la Educación de Guatemala (STEG). Le bureau du procureur n’a pas donné d’informations supplémentaires sur les auteurs et les mobiles de son assassinat.

Assassinats

En Équateur, Sandro Arteaga Quiroz, secrétaire du Syndicat des travailleurs du gouvernement provincial de Manabí, a été tué le 24 janvier 2022 sur une aire d’autoroute alors qu’il sortait de son camion. M. Quiroz, qui était accompagné d’un de ses fils au moment des faits, a été abattu par des inconnus armés qui ont tiré à deux reprises en le visant à la tête avant de s’enfuir.

Le syndicaliste avait reçu des menaces de mort au téléphone la veille de son assassinat et quelques heures avant.

La police nationale a mené des opérations terrestres et aériennes pour retrouver les assassins. Aucune arrestation n’a eu lieu à ce jour.

Assassinats

Cette année, 13 syndicalistes ont été victimes d’assassinats ciblés en Colombie.

Le 11 août 2021, Carlos Fredy Londoño Bautista, membre du syndicat d’éducateurs Asociación de Educadores del Meta, affilié de l’Adem-Fecode, a été assassiné alors qu’il s’apprêtait à commencer sa journée de travail à Fuente de Oro, dans le département du Meta. Il arrivait à l’école dans laquelle il travaillait lorsque des motards ont tiré sur lui à quatre reprises sous les yeux d’une partie de ses élèves.

Assassinats

Le 19 mai 2021, l’ouvrière Motselisi Manase a été tuée par la police pendant des manifestations sur les salaires, alors que de violents affrontements avaient éclaté entre les ouvriers/ères et la police, à Maseru, au Lesotho. La grève a débuté mi-mai 2021. Les travailleurs ont subi une forte répression de la part des forces de police, qui ont prétendu que les grévistes «ne respectaient pas les réglementations liées à la COVID-19». Les policiers ont fait usage de canons à eau et de balles réelles pour disperser les manifestants.

Assassinats

Le 20 octobre 2021, les employé(e)s et les personnels de santé du secteur public d’Eswatini ont défilé en direction du ministère de la Justice pour remettre une demande portant sur une révision des salaires de 2021, la fin de la précarisation et de la privatisation de la fonction publique, et l’arrêt des attaques à l’encontre des syndicats. La police a fait usage de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc contre les manifestants. Elle a par ailleurs arrêté deux bus transportant des fonctionnaires vers le lieu du rassemblement pacifique et tiré à balles réelles sur les passagers, causant la mort d’un étudiant, qui a reçu une balle perdue.

Assassinats

Le 13 octobre 2021, un conducteur de bus a été tué et un autre blessé pendant des affrontements avec la police lors d’une manifestation des conducteurs qui protestaient contre les bas salaires, dans la petite commune de Malkerns, Eswatini. Suite à cet assassinat, les ouvriers du transport se sont joints à des manifestations plus étendues dans le pays, appelant aux réformes démocratiques et bloquant plusieurs routes principales à travers le pays. Le lendemain, la police a ouvert le feu et tué un individu au niveau d’un barrage routier à Mpaka. Le 20 octobre, les forces de sécurité on réprimé des manifestations, à Mbabane et à Manzini, faisant un mort et au moins 80 blessés, dont 30 par arme à feu. Le lendemain, le gouvernement a interdit toutes les manifestations et fermé la plateforme de médias sociaux Facebook.

Assassinats

Le 19 août 2021, Malibongwe Mdazo, militant et organisateur du syndicat de la métallurgie National Union of Metalworkers of South Africa (NUMSA), a été assassiné en plein jour au bureau de la Commission de conciliation, médiation et arbitrage (CCMA), à Rustenburg. Il a été abattu alors qu’il sortait des bureaux du CCMA avec un groupe de membres du NUMSA, à la vue du public. Les tueurs à gages ont tiré sur lui au moins à dix reprises.

Les responsables du NUMSA participaient à une conciliation au CCMA dans le cadre du processus de vérification des membres du NUMSA à Newrack, une des entreprises sous-traitantes d’Impala Platinum Holdings (Implats), qui externalise la plupart de sa main-d’œuvre à Rustenburg. Un autre membre du NUMSA et une personne présente sur les lieux ont également été tués pendant la fusillade.

M. Mdazo faisait partie des personnes qui avaient organisé la récente grève lors de laquelle le syndicat avait demandé aux sous-traitants d’Implats d’accorder des droits organisationnels au NUMSA. Implats était réputée pour son attitude antisyndicale, qui a même conduit au licenciement unilatéral de tous les comités intérimaires du NUMSA.

Assassinats

À la mi-septembre 2021, au Myanmar, au moins 27 syndicalistes avaient été tués en participant à des manifestations du mouvement de désobéissance civile contre le pouvoir militaire. Le 14 mars 2021, lors de la manifestation de Shwe Pyi Thar, les forces de sécurité ont abattu d’une balle dans la tête Zaw Zaw Htwe, ouvrier de la confection de 21 ans qui travaillait dans une usine de l’entreprise Suntime JCK Company Limited et était membre du syndicat Solidarity Trade Union of Myanmar (STUM). Chan Myae Kyaw, conducteur de camion-benne à la mine de cuivre de SinoHydro et membre de la fédération birmane Mining Workers’ Federation of Myanmar (MWFM), a été tué le 27 mars par des soldats qui ont tiré sur lui à de multiples reprises pendant une manifestation, à Monywa. Les 28-29 mars, les militaires ont tendu une embuscade à des manifestant(e)s dans la zone industrielle South Dagon, tuant Nay Lin Zaw, dirigeant syndical à l’entreprise AD Furniture (travail du bois) et membre de la fédération d’artisans Myanmar Industry Craft Service-Trade Unions Federation (MICS-TUsF).

Assassinats

Au moins huit personnes, dont quatre paysans, ont été tuées le 3 octobre 2021 lorsque des violences ont éclaté en Inde, dans l’État de l’Uttar Pradesh. Deux paysans ont été tués par un convoi de voitures du ministère de l’Intérieur qui a percuté un groupe de grévistes. Ils manifestaient sur la route pour protester contre les lois agraires. Pendant les violences qui ont suivi, deux autres paysans ont été tués par la police. Les agriculteurs indiens s’opposaient depuis plus d’un an à l’adoption d’une série de lois agraires qui auraient pour effet d’avantager les grandes entreprises au détriment de millions de paysans. La police a réagi de plus en plus violemment. En août 2021, dans l’État d’Haryana, au nord du pays, un paysan a été tué et dix autres blessés lors de l’intervention de la police pendant une manifestation contre les lois agraires.

Assassinats

De nombreux travailleurs/euses du secteur de la confection ont été blessés le 13 juin 2021 après la répression de la police pendant des grèves de l’usine de Lenny Fashions et Lenny Apparels, située dans la zone franche d’exportation de Dhaka (DEPZ), à Ashulia, dans la banlieue de Dhaka, au Bangladesh. Les travailleurs demandaient leur salaire suite à la fermeture de l’usine. L’ouvrière Jesmin Begum, âgée de trente-deux ans, est décédée de ses blessures après avoir heurté une barre de fer alors qu’elle quittait le site de la manifestation en courant, parce que la police dispersait violemment les manifestants. De nombreux travailleurs ont été blessés par la police, qui a fait usage de balles en caoutchouc, de bombes lacrymogènes, de canons à eau et de matraques pour refouler les manifestants. Plus de 6.000 personnes ont perdu leur emploi lors de la fermeture de Lenny Fashion et Lenny Apparels, filiale de l’entreprise Must Garment établie à Hong Kong, le 20 janvier 2021. La direction avait dit qu’elle verserait les salaires dus avant le mois de mai, mais l’entreprise n’a pas respecté son engagement.

Assassinats

Au moins cinq personnes ont été tuées et plusieurs dizaines blessées le 17 avril 2021 lorsque la police a ouvert le feu sur une foule de travailleurs/euses qui manifestaient pour demander le paiement des salaires dus et une augmentation de salaire sur le chantier de construction de la centrale à charbon SS Power Plant, à Chittogram, au sud-est du Bangladesh. Les travailleurs protestaient contre le non-paiement des salaires, la réduction imprévue de leurs heures de travail, un congé pour le ramadan et une diminution du nombre d’heures de travail pendant la fête religieuse.

Assassinats

Aux Philippines, le dirigeant syndical de 35 ans Dandy Miguel, président du syndicat PAMANTIK-Kilusang Mayo Uno (KMU), a été tué le 28 mars 2021 à Calamba alors qu’il rentrait chez lui à moto. Dandy Miguel présidait également le syndicat Lakas ng Nagkakaisang Manggagawa ng Fuji Electric et était membre du Conseil national du KMU. Dandy Miguel a été tué par des inconnus qui ont tiré sur lui à huit reprises. Peu de temps avant son assassinat, il avait déposé une plainte auprès de la Commission des droits humains au sujet de l’exécution extrajudiciaire de neuf militants membres de syndicats ou d’ONG à Calabarzon, le dimanche 7 mars, désormais appelé «dimanche sanglant». Les homicides de ce dimanche sanglant ont été commis juste après la déclaration du président Duterte appelant ouvertement les forces de sécurité à tuer les communistes s’ils portaient des armes.

Moyen-Orient et Afrique du Nord

Des travailleurs ont été assassinés en Italie et au Kazakhstan.

Des travailleurs/euses ont été assassinés en Irak

Workers were murdered in Nigeria.

La Colombie est le pays le plus meurtrier pour les dirigeants syndicaux en 2022

Des travailleurs/euses ont été assassinés en Colombie, en Équateur, au Guatemala et à Haïti

Des travailleurs/euses ont été assassinés en Afrique du Sud, en Eswatini et au Lesotho

Des travailleurs/euses ont été assassinés au Bangladesh, en Inde, au Myanmar et aux Philippines

Assassinats

Le 14 mai 2021, Felipe Andrés Pérez Pérez, dirigeant syndical de la section locale d’Envigado du syndicat de l’agroalimentaire SINALTRAINAL, a été assassiné à Medellín en revenant d’une manifestation organisée dans le cadre de la grève nationale.

Assassinats

Le matin du 26 novembre 2021, Clemito Rengifo Salazar, membre de la base du syndicat enseignant Sindicato de Maestros de Nariño (SIMANA), effectuait sa tâche d’éducateur à l’établissement scolaire Madrigal Saint-François d’Assise, à Policarpa (département de Nariño), lorsque des inconnus l’ont enlevé sous les yeux de ses élèves. Son corps sans vie a été retrouvé dans l’après-midi.

Assassinats

Lorsque la population du Kazakhstan a commencé à organiser des manifestations pacifiques en faveur de la démocratie et de la justice sociale, en janvier 2022, la police et les forces armées ont réagi avec une extrême brutalité, tuant plus de 160 citoyen(ne)s et arrêtant plus de 8.000 personnes.

Assassinats

En Italie, Adil Belakhdim, âgé de 37 ans, a été tué le 18 juin 2021 devant une centrale de distribution de Lidl, à Biandrate, au nord du pays. Il manifestait aux côtés de 25 autres travailleurs/euses syndiqués du secteur de la logistique devant l’entrée d’un entrepôt, pour protester contre les mauvaises conditions de travail. Le camion d’un fournisseur qui manœuvrait pour sortir de l’entrepôt a percuté les travailleurs qui participaient à un piquet de grève et bloquaient une issue. Le véhicule a fauché Adil Belakhdim et l’a traîné sur plusieurs mètres. Il est décédé, et deux autres manifestants également percutés par le camion, ont été légèrement blessés.

Assassinats

Le 14 février 2022, suite à une manifestation pacifique des travailleurs/euses du pétrole et du gaz à Dhi Qar, en Irak, Ahmad Ali Al-Zaidi, syndicaliste employé dans une installation pétrolière, a été assassiné pour son militantisme lors des manifestations. L’année dernière, les grèves dans les secteurs du pétrole et de l’électricité avaient été systématiquement désorganisées par les forces de sécurité. Les travailleurs et les dirigeants syndicaux ont fréquemment fait l’objet de procédures d’enquêtes internes et de mesures disciplinaires en raison de leurs activités syndicales légitimes. Dans certains cas, ils ont été mutés dans d’autres entreprises ou à d’autres postes et menacés de sanctions juridiques.

Assassinats

Un journaliste a été tué et cinq travailleurs blessés à Port-au-Prince, à Haïti, le 23 février 2022 quand la police a ouvert le feu sur des manifestant(e)s pacifiques qui protestaient contre la faible augmentation de salaire annoncée par le gouvernement à l’issue de plusieurs semaines de contestation. Le coût de la vie augmente régulièrement à Haïti et la violence a gagné le pays à cause des bandes rivales, qui ont souvent davantage de pouvoir que le gouvernement.

Assassinats

Le 7 mai 2021, Cinthia del Carmen Pineda Estrada, âgée de 35 ans, a été abattue devant chez elle, dans le quartier de Chaparro Zacapa, au Guatemala. Elle était enseignante en école primaire et dirigeante du syndicat enseignant Sindicato de Trabajadores de la Educación de Guatemala (STEG). Le bureau du procureur n’a pas donné d’informations supplémentaires sur les auteurs et les mobiles de son assassinat.

Assassinats

En Équateur, Sandro Arteaga Quiroz, secrétaire du Syndicat des travailleurs du gouvernement provincial de Manabí, a été tué le 24 janvier 2022 sur une aire d’autoroute alors qu’il sortait de son camion. M. Quiroz, qui était accompagné d’un de ses fils au moment des faits, a été abattu par des inconnus armés qui ont tiré à deux reprises en le visant à la tête avant de s’enfuir.

Le syndicaliste avait reçu des menaces de mort au téléphone la veille de son assassinat et quelques heures avant.

La police nationale a mené des opérations terrestres et aériennes pour retrouver les assassins. Aucune arrestation n’a eu lieu à ce jour.

Assassinats

Cette année, 13 syndicalistes ont été victimes d’assassinats ciblés en Colombie.

Le 11 août 2021, Carlos Fredy Londoño Bautista, membre du syndicat d’éducateurs Asociación de Educadores del Meta, affilié de l’Adem-Fecode, a été assassiné alors qu’il s’apprêtait à commencer sa journée de travail à Fuente de Oro, dans le département du Meta. Il arrivait à l’école dans laquelle il travaillait lorsque des motards ont tiré sur lui à quatre reprises sous les yeux d’une partie de ses élèves.

Assassinats

Le 19 mai 2021, l’ouvrière Motselisi Manase a été tuée par la police pendant des manifestations sur les salaires, alors que de violents affrontements avaient éclaté entre les ouvriers/ères et la police, à Maseru, au Lesotho. La grève a débuté mi-mai 2021. Les travailleurs ont subi une forte répression de la part des forces de police, qui ont prétendu que les grévistes «ne respectaient pas les réglementations liées à la COVID-19». Les policiers ont fait usage de canons à eau et de balles réelles pour disperser les manifestants.

Assassinats

Le 20 octobre 2021, les employé(e)s et les personnels de santé du secteur public d’Eswatini ont défilé en direction du ministère de la Justice pour remettre une demande portant sur une révision des salaires de 2021, la fin de la précarisation et de la privatisation de la fonction publique, et l’arrêt des attaques à l’encontre des syndicats. La police a fait usage de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc contre les manifestants. Elle a par ailleurs arrêté deux bus transportant des fonctionnaires vers le lieu du rassemblement pacifique et tiré à balles réelles sur les passagers, causant la mort d’un étudiant, qui a reçu une balle perdue.

Assassinats

Le 13 octobre 2021, un conducteur de bus a été tué et un autre blessé pendant des affrontements avec la police lors d’une manifestation des conducteurs qui protestaient contre les bas salaires, dans la petite commune de Malkerns, Eswatini. Suite à cet assassinat, les ouvriers du transport se sont joints à des manifestations plus étendues dans le pays, appelant aux réformes démocratiques et bloquant plusieurs routes principales à travers le pays. Le lendemain, la police a ouvert le feu et tué un individu au niveau d’un barrage routier à Mpaka. Le 20 octobre, les forces de sécurité on réprimé des manifestations, à Mbabane et à Manzini, faisant un mort et au moins 80 blessés, dont 30 par arme à feu. Le lendemain, le gouvernement a interdit toutes les manifestations et fermé la plateforme de médias sociaux Facebook.

Assassinats

Le 19 août 2021, Malibongwe Mdazo, militant et organisateur du syndicat de la métallurgie National Union of Metalworkers of South Africa (NUMSA), a été assassiné en plein jour au bureau de la Commission de conciliation, médiation et arbitrage (CCMA), à Rustenburg. Il a été abattu alors qu’il sortait des bureaux du CCMA avec un groupe de membres du NUMSA, à la vue du public. Les tueurs à gages ont tiré sur lui au moins à dix reprises.

Les responsables du NUMSA participaient à une conciliation au CCMA dans le cadre du processus de vérification des membres du NUMSA à Newrack, une des entreprises sous-traitantes d’Impala Platinum Holdings (Implats), qui externalise la plupart de sa main-d’œuvre à Rustenburg. Un autre membre du NUMSA et une personne présente sur les lieux ont également été tués pendant la fusillade.

M. Mdazo faisait partie des personnes qui avaient organisé la récente grève lors de laquelle le syndicat avait demandé aux sous-traitants d’Implats d’accorder des droits organisationnels au NUMSA. Implats était réputée pour son attitude antisyndicale, qui a même conduit au licenciement unilatéral de tous les comités intérimaires du NUMSA.

Assassinats

À la mi-septembre 2021, au Myanmar, au moins 27 syndicalistes avaient été tués en participant à des manifestations du mouvement de désobéissance civile contre le pouvoir militaire. Le 14 mars 2021, lors de la manifestation de Shwe Pyi Thar, les forces de sécurité ont abattu d’une balle dans la tête Zaw Zaw Htwe, ouvrier de la confection de 21 ans qui travaillait dans une usine de l’entreprise Suntime JCK Company Limited et était membre du syndicat Solidarity Trade Union of Myanmar (STUM). Chan Myae Kyaw, conducteur de camion-benne à la mine de cuivre de SinoHydro et membre de la fédération birmane Mining Workers’ Federation of Myanmar (MWFM), a été tué le 27 mars par des soldats qui ont tiré sur lui à de multiples reprises pendant une manifestation, à Monywa. Les 28-29 mars, les militaires ont tendu une embuscade à des manifestant(e)s dans la zone industrielle South Dagon, tuant Nay Lin Zaw, dirigeant syndical à l’entreprise AD Furniture (travail du bois) et membre de la fédération d’artisans Myanmar Industry Craft Service-Trade Unions Federation (MICS-TUsF).

Assassinats

Au moins huit personnes, dont quatre paysans, ont été tuées le 3 octobre 2021 lorsque des violences ont éclaté en Inde, dans l’État de l’Uttar Pradesh. Deux paysans ont été tués par un convoi de voitures du ministère de l’Intérieur qui a percuté un groupe de grévistes. Ils manifestaient sur la route pour protester contre les lois agraires. Pendant les violences qui ont suivi, deux autres paysans ont été tués par la police. Les agriculteurs indiens s’opposaient depuis plus d’un an à l’adoption d’une série de lois agraires qui auraient pour effet d’avantager les grandes entreprises au détriment de millions de paysans. La police a réagi de plus en plus violemment. En août 2021, dans l’État d’Haryana, au nord du pays, un paysan a été tué et dix autres blessés lors de l’intervention de la police pendant une manifestation contre les lois agraires.

Assassinats

De nombreux travailleurs/euses du secteur de la confection ont été blessés le 13 juin 2021 après la répression de la police pendant des grèves de l’usine de Lenny Fashions et Lenny Apparels, située dans la zone franche d’exportation de Dhaka (DEPZ), à Ashulia, dans la banlieue de Dhaka, au Bangladesh. Les travailleurs demandaient leur salaire suite à la fermeture de l’usine. L’ouvrière Jesmin Begum, âgée de trente-deux ans, est décédée de ses blessures après avoir heurté une barre de fer alors qu’elle quittait le site de la manifestation en courant, parce que la police dispersait violemment les manifestants. De nombreux travailleurs ont été blessés par la police, qui a fait usage de balles en caoutchouc, de bombes lacrymogènes, de canons à eau et de matraques pour refouler les manifestants. Plus de 6.000 personnes ont perdu leur emploi lors de la fermeture de Lenny Fashion et Lenny Apparels, filiale de l’entreprise Must Garment établie à Hong Kong, le 20 janvier 2021. La direction avait dit qu’elle verserait les salaires dus avant le mois de mai, mais l’entreprise n’a pas respecté son engagement.

Assassinats

Au moins cinq personnes ont été tuées et plusieurs dizaines blessées le 17 avril 2021 lorsque la police a ouvert le feu sur une foule de travailleurs/euses qui manifestaient pour demander le paiement des salaires dus et une augmentation de salaire sur le chantier de construction de la centrale à charbon SS Power Plant, à Chittogram, au sud-est du Bangladesh. Les travailleurs protestaient contre le non-paiement des salaires, la réduction imprévue de leurs heures de travail, un congé pour le ramadan et une diminution du nombre d’heures de travail pendant la fête religieuse.

Assassinats

Aux Philippines, le dirigeant syndical de 35 ans Dandy Miguel, président du syndicat PAMANTIK-Kilusang Mayo Uno (KMU), a été tué le 28 mars 2021 à Calamba alors qu’il rentrait chez lui à moto. Dandy Miguel présidait également le syndicat Lakas ng Nagkakaisang Manggagawa ng Fuji Electric et était membre du Conseil national du KMU. Dandy Miguel a été tué par des inconnus qui ont tiré sur lui à huit reprises. Peu de temps avant son assassinat, il avait déposé une plainte auprès de la Commission des droits humains au sujet de l’exécution extrajudiciaire de neuf militants membres de syndicats ou d’ONG à Calabarzon, le dimanche 7 mars, désormais appelé «dimanche sanglant». Les homicides de ce dimanche sanglant ont été commis juste après la déclaration du président Duterte appelant ouvertement les forces de sécurité à tuer les communistes s’ils portaient des armes.

29%34%

La proportion de pays qui ont exposé les travailleurs/euses à des attaques violentes a augmenté, passant de 29% en 2014 à 34% 2022

Des personnes gravement blessées et tuées lors des manifestations de travailleurs

L’année 2022 a été marquée par une augmentation significative du degré de violence employé pour réprimer les grèves et de l’utilisation disproportionnée d’armes létales lors des manifestations. Souvent, la police et les forces armées ont fait usage de gaz lacrymogènes, de matraques, de balles en caoutchouc, et même de balles réelles, pendant les manifestations de travailleurs/euses, provoquant des décès et des blessures graves.

Asie-Pacifique

Workers experienced violence in 6 Commonwealth countries.

29%34%

La proportion de pays qui ont exposé les travailleurs/euses à des attaques violentes a augmenté, passant de 29% en 2014 à 34% 2022

26%

Les travailleurs/euses ont subi des attaques violentes dans 26% des pays d’Europe

Contre 12% en 2021
36%

Les travailleurs/euses ont subi des attaques violentes dans 36% des pays des Amériques

Contre 40% en 2021
31%

Les travailleurs/euses ont subi des attaques violentes dans 31% des pays d’Afrique

Contre 33% en 2021
42%

Les travailleurs/euses ont subi des attaques violentes dans 42% des pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord

Contre 44% en 2021
43%

Les travailleurs/euses ont subi des attaques violentes dans 43% des pays d’Asie-Pacifique

Contre 35% en 2021

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 16 juin 2021, Edgar Alejandro Talento et Jaime Col Ical, membres du syndicat de l’entreprise Fritolay Guatemala, ont été agressés par des inconnus. Jaime Col Ical est ressorti indemne, mais Edgar Alejandro Talento était gravement blessé et a dû être hospitalisé.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

En février 2022, les employé(e)s de l’entreprise de soins médicaux Quironsalud, filiale de la multinationale allemande Fresenius en Colombie, ont créé un syndicat et sollicité l’ouverture de négociations collectives. Deux des dirigeants élus, Julian Parra et Claudia López, ont reçu des menaces de mort. Claudia López a indiqué les détails de ces menaces au bureau de la police locale, et Julian Parra a été contraint de quitter le pays. Les appels lancés à Fresenius à l’international pour lui demander de dénoncer publiquement ces menaces de mort sont restés sans réponse.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Début janvier 2022, en Turquie, les travailleurs/euses de l’usine automobile Farplas, dans la province de Kocaeli, ont demandé une augmentation de salaire. Estimant insuffisante l’augmentation de salaire proposée le 19 janvier, les employés ont cessé le travail pour protester, et l’employeur a commencé à négocier avec le syndicat de la métallurgie United Metalworkers' Union, promettant qu’aucun employé ne serait licencié. Lorsque les ouvriers de la production ont repris le travail le lendemain, l’employeur a licencié sommairement près de 150 travailleurs, aussi bien des membres du syndicat que des non-membres, invoquant leur grève d’une journée pour justifier leur licenciement. En protestation, les travailleurs licenciés de Farplas ont décidé de faire grève dans les locaux de l’usine. La police est intervenue brutalement dans l’usine Farplas et a dispersé les travailleurs en utilisant du gaz poivre. Deux personnes se sont évanouies pendant l’intervention et un travailleur a eu la jambe cassée.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Des militant(e)s de la CGT ont été violemment pris à partie à Paris et à Lyon, en France, lors d’un rassemblement à l’occasion du 1er mai 2021. Les individus ont endommagé des véhicules, proféré des insultes racistes et homophobes, et ont fait des remarques fustigeant la nature «communiste» de la CGT et qualifiant ses membres de «collabos». La CGT a déploré au moins 21 blessés, dont quatre personnes qui ont dû être hospitalisées à Paris. Une enquête a été diligentée par le parquet de Paris pour «violences volontaires et dégradation en réunion».

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Au Bélarus, le 5 mars 2021, des agents du Service de l’intérieur de la municipalité de Minsk ont perturbé la conférence inaugurale des syndicats libres des étudiants. Entrés dans l’immeuble en civil, le visage masqué et sans insignes, ils ont arrêté avec brutalité plusieurs participant(e)s à la réunion, qui ont ensuite été condamnés à 15 jours de détention pour avoir «désobéi aux ordres légitimes d’un agent de l’État». Pour justifier cette violente ingérence, les autorités ont affirmé que la réunion était proposée par une organisation illégale. Cependant, la confédération syndicale Free Trade Union of Belarus, qui avait préparé la conférence, est une organisation opérationnelle enregistrée officiellement.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Au Honduras, les membres du syndicat infirmier Asociación Nacional de Enfermeras y Enfermeros Auxiliares de Honduras (ANEEAH) sont descendus dans les rues pour protester contre l’assassinat de leur collègue élève infirmière Keyla Martínez, perpétré la veille alors qu’elle était en détention dans les locaux de la police nationale. Lors de la manifestation, les policiers ont violemment frappé les travailleurs/euses, notamment le membre syndical Agustín Sánchez, qui a été gravement blessé à l’épaule gauche.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Au Honduras, pendant le mois d’octobre 2021, le dirigeant syndical Darlin Oviedo, président du syndicat des ouvriers de la confection Sindicato de Trabajadores de la Compañía Jasper (SITRAJASPER), et le secrétaire général, Selvin Peña, ont été constamment suivis par des inconnus. Darlin Oviedo a même été pourchassé par un motard lourdement armé qui cherchait à tirer sur lui mais le dirigeant syndical a pu se faufiler dans la circulation et lui échapper. Les menaces ont commencé lorsque les travailleurs/euses ont manifesté pour demander à l’usine de prêt-à-porter de réintégrer les travailleurs qui voulaient reprendre le travail après la levée des restrictions liées à la COVID-19.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 10 février 2022, pour la deuxième journée de suite, la police a lancé des gaz lacrymogènes et frappé les manifestant(e)s avec des matraques devant la zone de libre échange de la SONAPI, à Port-au-Prince, Haïti. Les travailleurs en grève demandaient au premier ministre Ariel Henry de faire passer le salaire minimum de 500 gourdes par jour (4,80 dollars) à 1.500 gourdes dans le secteur de la confection.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 30 août 2021, des membres du syndicat des employés portuaires Sindicato de Trabajadores General Portuario, SINTRAGENPORT, de l’entreprise nationale portuaire Empresa Portuaria Nacional Santo Tomás de Castilla, ont reçu des appels téléphoniques de la part d’inconnus les menaçant de mort. Les hommes menacés étaient tous membres du Conseil d’administration: Victor Oliva, secrétaire général; Marcos Eliú Castellanos Nufio, secrétaire général adjoint; Edwin Martínez, secrétaire des finances; Rafael Aquino, secrétaire des relations intersyndicales; Arturo Arzú, secrétaire de la prévention sociale; José Eduardo Saldaña, secrétaire des sports; Melvin Larios, secrétaire du conseil consultatif. Le syndicat avait dénoncé des anomalies et des actes de corruption dans les marchés publics.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 31 mars 2022, Carlos Mancilla et les membres de sa famille ont reçu des appels téléphoniques les avertissant qu’ils étaient observés et mentionnant chaque personne de la famille par son prénom. Les auteurs des appels ont envoyé une photo de la maison de Carlos Mancilla et annoncé qu’ils avaient suivi sa fille mais qu’ils avaient renoncé à la tuer.

Carlos Mancilla est secrétaire général de la centrale syndicale CUS-G, président de la Commission tripartite du Guatemala sur les relations de travail et la liberté syndicale, et membre titulaire du Conseil général de la CSI. Ces événements se sont produits dans un contexte d’insécurité croissante

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 12 août 2021, des dirigeants syndicaux du Syndicat national des travailleurs de l’alimentation de Colombie, SINTRAIMAGRA et SINALTRAINAL, ont fait l’objet de menaces à Bugalagrande, dans le département de Valle del Cauca. Lorsqu’il est entré au siège de la section locale du SINTRAIMAGRA à Bugalagrande, le secrétaire a trouvé une enveloppe contenant un dépliant à l’effigie des Forces armées révolutionnaires de Colombie et portant le logo des Aigles noirs, Bloc occidental de Colombie, accompagné d’une clé USB sur laquelle les syndicalistes suivants étaient désignés comme des «cibles militaires»: Edwin Mejía, Francisco Vásquez, Fernando Castaño, Carlos Soto, Juan Camilo Jaramillo, Andrés Rubio, Onofre Esquivel, Wilson Riaño, Luis Herbert Peñaloza, Frank Acevedo, Gustavo Bedoya et Martin Agudelo.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 29 avril 2021, lors de manifestations organisées dans la ville de Copacabana, dans le département d’Antioquia, en Colombie, un enseignant militant du syndicat enseignant Antioquia Teachers' Association (Adida) filmait une opération de la police avec son téléphone portable lorsqu’il a été attaqué par des membres de la police nationale, qui ont saisi son téléphone portable et ont frappé le militant. Ensuite, quand il s’est rendu au commissariat pour récupérer son téléphone, il a été arrêté de manière arbitraire.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

En Colombie, le 25 novembre 2021, la veille des élections syndicales visant à nommer la direction du syndicat de la construction Guincheros, Maquinistas y Grúas Móviles, le dirigeant du syndicat, Roberto Coria, qui briguait un nouveau mandat, a été victime d’une tentative d’homicide devant chez lui. Il a reçu des coups de feu et a été blessé. Quelques jours plus tôt, il avait fait l’objet d’une tentative du même ordre, qui a échoué parce que l’arme de l’assaillant n’a pas fonctionné. Les tentatives de meurtre à l’encontre de M. Coria étaient liées aux élections syndicales, et tout porte à croire que les attaques ont été perpétrées par un syndicat maison soutenu par les employeurs.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 12 janvier 2022, des membres du syndicat enseignant Amalgamated Rural Teachers’ Union of Zimbabwe (ARTUZ) ont manifesté devant le bâtiment de l’Autorité nationale de sécurité sociale (NSSA), où se tenait la réunion du Conseil national conjoint de négociation (NJNC) entre le gouvernement et les syndicats. Les manifestant(e)s demandaient le rétablissement des salaires au niveau de 2018, c’est-à-dire avant que le gouvernement ne mette en œuvre les mesures d’austérité. Alors que les enseignants se rassemblaient sur les lieux, les policiers sont intervenus avec des armes à feu et des matraques. Ils ont menacé et brutalisé les enseignants, et leur ont demandé de se coucher sur le ventre. Seize dirigeants de l’ARTUZ ont été arrêtés, parmi lesquels le président du syndicat, Obert Masaraure.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Depuis le 22 novembre 2021, quelque 5.000 travailleurs/euses de Clover, la plus grande entreprise de produits laitiers d’Afrique du Sud, qui appartient à l’entreprise israélienne Milco, sont en grève pour protester contre les pertes d’emplois, les réductions de salaire et les problèmes de santé et de sécurité. En réaction, Clover a engagé une agence privée de police armée dotée de véhicules militaires et de mitrailleuses afin d’intimider les travailleurs et de briser la grève. Les travailleurs ont fait l’objet de menaces et ont reçu des cocktails Molotov et des balles en caoutchouc. Pendant les nuits du 7 et du 8 janvier 2022, des cocktails Molotov ont été lancés sur les voitures de deux grévistes. La nuit du 9 janvier, cinq voitures chargées d’hommes se sont approchées de deux grévistes pour leur demander de mettre fin à la grève. La même nuit, trois autres grévistes ont reçu des appels téléphoniques menaçants exigeant la fin de la grève.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 17 mai 2021, au Nigéria, des fonctionnaires en grève, avec à leur tête Ayuba Wabba, le dirigeant de la confédération syndicale Nigeria Labour Congress (NLC), ont été attaqués par une foule mobilisée par le gouverneur El-Rufai alors qu’ils exerçaient pacifiquement leur droit de manifester. Le 18 mai 2021, le gouvernement a fait part de sa décision de licencier immédiatement tous les fonctionnaires qui avaient pris part à cette grève qualifiée «d’illégale».

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 26 avril 2021, des policiers en faction sur une manifestation de travailleurs/euses, dans la zone industrielle de Thetsane, à Maseru, au Lesotho, ont tiré sur les manifestants avec des balles en caoutchouc, blessant trois personnes, qui ont dû être hospitalisées. Les victimes faisaient partie d’un groupe de personnes qui s’étaient rassemblées devant les usines pour demander une augmentation de salaire. Plusieurs centaines d’ouvriers avaient cessé le travail et organisé un piquet de grève, qui a été dispersé avec brutalité par des policiers armés.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 20 mai 2021, vers 2h45 du matin, un policier s’est rendu au domicile de Barry Abdoulaye, président de la Fédération syndicale autonome des télécommunications (FESATEL), en Guinée, et a demandé à entrer. Le gardien a refusé. Le policier lui a dit d’entrer lui-même pour aller chercher un membre de la famille de M. Abdoulaye pour parler à la police. Le gardien a de nouveau refusé, et le policier a fini par partir. Cet incident s’est produit lorsque la FESATEL a exprimé son opposition au plan du gouvernement guinéen d’imposer une taxe sur tous les appels passés sur les téléphones portables dans le pays, précisant que cela aurait des répercussions négatives sur les investissements des opérateurs de téléphonie mobile et, par voie de conséquence, sur l’emploi.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Après avoir participé à un piquet de grève devant l’université Omar Bongo, au Gabon, le professeur Mathurin Ovono Ebe, président du Syndicat national des enseignants chercheurs de l’université Omar Bongo (SNEC), a été enlevé par des hommes armés vers 19h00 alors qu’il rentrait chez lui. Le syndicaliste a été brutalisé et menacé par les inconnus. Il a déposé une plainte au commissariat de police.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

En mai 2021, trois policiers s’en sont pris à Sipho Shiba, un conducteur de bus de Manzini, Eswatini, alors qu’il participait à une manifestation des travailleurs/euses des transports publics. Une vidéo postée sur les médias sociaux montre les policiers en train d’insulter et d’attaquer le conducteur de bus, lui assénant des coups de pied et de poing. M. Shiba a été blessé à une oreille et au bras gauche. Le 2 juin, le service de police royal d’Eswatini a décidé de mettre à pied les trois policiers en attendant la procédure disciplinaire à leur encontre.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Au Pakistan, la police a fait usage de gaz lacrymogènes et de matraques pour disperser une manifestation pacifique de médecins du service public, à Islamabad, le 4 octobre 2021. Une vingtaine de médecins ont été arrêtés, même une fois que la manifestation était dispersée. Plusieurs médecins ont été blessés. L’association de jeunes médecins Young Doctors’ Association (YDA) avait appelé les membres de tout le pays à se rassembler devant la Commission médicale du Pakistan, à Islamabad, pour protester contre les nouvelles réglementations imposées aux pratiques médicales et demander au gouvernement d’améliorer le niveau de l’enseignement.

Un incident du même ordre s’est produit à Lahore le 29 août 2021, et au moins 12 membres de la YDA ont été blessés par la police, qui avait utilisé des matraques et du gaz poivre pour disperser une manifestation.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 31 mai 2021, les employé(e)s des universités de la province de Khyber Pakhtunkhwa, au Pakistan, ont été violemment attaqués par des policiers lourdement armés alors qu’ils avançaient vers l’assemblée provinciale de Peshawar. Le défilé était organisé par la fédération des personnels universitaires Federation of All Pakistan Academic Staff Association (FAPASA) et visait à demander l’annulation des réformes gouvernementales, qui obligeaient les universités à générer leurs propres moyens financiers. La police a fait usage de gaz lacrymogènes et de matraques, faisant de nombreux blessés parmi les manifestants, dont au moins seize ont dû être hospitalisés. Vingt-quatre manifestants ont été arrêtés, dont le président du syndicat enseignant Peshawar University Teachers’ Association (PUTA).

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 11 avril 2021, des enseignant(e)s et des personnels de santé qui n’étaient affectés à aucun poste manifestaient ensemble sous la bannière des sans emploi de Sanjha Morcha à Patiala, en Inde, lorsque la police les a frappés avec des matraques tandis qu’ils essayaient de passer pour se rendre devant la résidence du chef du gouvernement de l’État du Pendjab.

Le même jour, pendant une autre manifestation des enseignants sans emploi, la police a chargé et blessé au moins dix membres syndicaux à proximité de Baradari. Les manifestants se sont déplacés vers une route principale près du canal de Bhakhra, mais la police les a rattrapés pour les neutraliser, et deux manifestants qui ont pris peur ont sauté dans le canal. Ils ont été secourus peu après.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 14 février 2022, Muhammad Al-Saidi, membre de la fédération syndicale General Federation of Trade Unions of Workers in Iraq et membre du syndicat du pétrole et du gaz General Union of Workers in the Oil and Gas Sector, a été violemment frappé lors d’une manifestation pacifique dans la province de Dhi Qar, et plusieurs travailleurs/euses ont été arrêtés illégalement. L’année dernière, les grèves dans les secteurs du pétrole et de l’électricité avaient été systématiquement désorganisées par les forces de sécurité. Les travailleurs et les dirigeants syndicaux ont fréquemment fait l’objet de procédures d’enquêtes internes et de mesures disciplinaires en raison de leurs activités syndicales légitimes. Dans certains cas, ils ont été mutés dans d’autres entreprises ou à d’autres postes et menacés de sanctions juridiques.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 7 septembre 2021, entre 1.000 et 2.000 travailleurs/euses migrants originaires du Népal et de l’Inde employés par les entreprises Nasser S. Al Hajri Corporation W.L.L (NSH), Gulf Asia Contracting LLC, et Bahrain Petroleum Company (BAPCO) ont suivi une grève d’une semaine au Bahreïn pour protester contre les mauvaises conditions de vie et de travail suite à l’insolation d’un travailleur qui avait dû être hospitalisé. En représailles, les entreprises ont fait appel à la police et à leur propre personnel de sécurité pour faire face aux grévistes. Le personnel de sécurité a commencé à intimider et à brutaliser les travailleurs, et en a frappé violemment certains, provoquant de graves blessures et des contusions. Dès le début de la manifestation, l’accès au camp des travailleurs, situé dans une zone isolée de Sitra, avait été interdit au public.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

En mai 2021, les forces de sécurité algériennes on réprimé un sit-in organisé par le Comité national pour la défense des droits des chômeurs visant à demander des emplois et des mesures d’aide à l’emploi. La police est intervenue avec une force excessive contre les travailleurs/euses sans emploi pour les disperser, blessant plusieurs personnes.

Moyen-Orient et Afrique du Nord

Workers experienced violence in 6 Commonwealth countries.

29%34%

La proportion de pays qui ont exposé les travailleurs/euses à des attaques violentes a augmenté, passant de 29% en 2014 à 34% 2022

26%

Les travailleurs/euses ont subi des attaques violentes dans 26% des pays d’Europe

Contre 12% en 2021
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Les travailleurs/euses ont subi des attaques violentes dans 36% des pays des Amériques

Contre 40% en 2021
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Les travailleurs/euses ont subi des attaques violentes dans 31% des pays d’Afrique

Contre 33% en 2021
42%

Les travailleurs/euses ont subi des attaques violentes dans 42% des pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord

Contre 44% en 2021
43%

Les travailleurs/euses ont subi des attaques violentes dans 43% des pays d’Asie-Pacifique

Contre 35% en 2021

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 16 juin 2021, Edgar Alejandro Talento et Jaime Col Ical, membres du syndicat de l’entreprise Fritolay Guatemala, ont été agressés par des inconnus. Jaime Col Ical est ressorti indemne, mais Edgar Alejandro Talento était gravement blessé et a dû être hospitalisé.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

En février 2022, les employé(e)s de l’entreprise de soins médicaux Quironsalud, filiale de la multinationale allemande Fresenius en Colombie, ont créé un syndicat et sollicité l’ouverture de négociations collectives. Deux des dirigeants élus, Julian Parra et Claudia López, ont reçu des menaces de mort. Claudia López a indiqué les détails de ces menaces au bureau de la police locale, et Julian Parra a été contraint de quitter le pays. Les appels lancés à Fresenius à l’international pour lui demander de dénoncer publiquement ces menaces de mort sont restés sans réponse.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Début janvier 2022, en Turquie, les travailleurs/euses de l’usine automobile Farplas, dans la province de Kocaeli, ont demandé une augmentation de salaire. Estimant insuffisante l’augmentation de salaire proposée le 19 janvier, les employés ont cessé le travail pour protester, et l’employeur a commencé à négocier avec le syndicat de la métallurgie United Metalworkers' Union, promettant qu’aucun employé ne serait licencié. Lorsque les ouvriers de la production ont repris le travail le lendemain, l’employeur a licencié sommairement près de 150 travailleurs, aussi bien des membres du syndicat que des non-membres, invoquant leur grève d’une journée pour justifier leur licenciement. En protestation, les travailleurs licenciés de Farplas ont décidé de faire grève dans les locaux de l’usine. La police est intervenue brutalement dans l’usine Farplas et a dispersé les travailleurs en utilisant du gaz poivre. Deux personnes se sont évanouies pendant l’intervention et un travailleur a eu la jambe cassée.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Des militant(e)s de la CGT ont été violemment pris à partie à Paris et à Lyon, en France, lors d’un rassemblement à l’occasion du 1er mai 2021. Les individus ont endommagé des véhicules, proféré des insultes racistes et homophobes, et ont fait des remarques fustigeant la nature «communiste» de la CGT et qualifiant ses membres de «collabos». La CGT a déploré au moins 21 blessés, dont quatre personnes qui ont dû être hospitalisées à Paris. Une enquête a été diligentée par le parquet de Paris pour «violences volontaires et dégradation en réunion».

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Au Bélarus, le 5 mars 2021, des agents du Service de l’intérieur de la municipalité de Minsk ont perturbé la conférence inaugurale des syndicats libres des étudiants. Entrés dans l’immeuble en civil, le visage masqué et sans insignes, ils ont arrêté avec brutalité plusieurs participant(e)s à la réunion, qui ont ensuite été condamnés à 15 jours de détention pour avoir «désobéi aux ordres légitimes d’un agent de l’État». Pour justifier cette violente ingérence, les autorités ont affirmé que la réunion était proposée par une organisation illégale. Cependant, la confédération syndicale Free Trade Union of Belarus, qui avait préparé la conférence, est une organisation opérationnelle enregistrée officiellement.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Au Honduras, les membres du syndicat infirmier Asociación Nacional de Enfermeras y Enfermeros Auxiliares de Honduras (ANEEAH) sont descendus dans les rues pour protester contre l’assassinat de leur collègue élève infirmière Keyla Martínez, perpétré la veille alors qu’elle était en détention dans les locaux de la police nationale. Lors de la manifestation, les policiers ont violemment frappé les travailleurs/euses, notamment le membre syndical Agustín Sánchez, qui a été gravement blessé à l’épaule gauche.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Au Honduras, pendant le mois d’octobre 2021, le dirigeant syndical Darlin Oviedo, président du syndicat des ouvriers de la confection Sindicato de Trabajadores de la Compañía Jasper (SITRAJASPER), et le secrétaire général, Selvin Peña, ont été constamment suivis par des inconnus. Darlin Oviedo a même été pourchassé par un motard lourdement armé qui cherchait à tirer sur lui mais le dirigeant syndical a pu se faufiler dans la circulation et lui échapper. Les menaces ont commencé lorsque les travailleurs/euses ont manifesté pour demander à l’usine de prêt-à-porter de réintégrer les travailleurs qui voulaient reprendre le travail après la levée des restrictions liées à la COVID-19.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 10 février 2022, pour la deuxième journée de suite, la police a lancé des gaz lacrymogènes et frappé les manifestant(e)s avec des matraques devant la zone de libre échange de la SONAPI, à Port-au-Prince, Haïti. Les travailleurs en grève demandaient au premier ministre Ariel Henry de faire passer le salaire minimum de 500 gourdes par jour (4,80 dollars) à 1.500 gourdes dans le secteur de la confection.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 30 août 2021, des membres du syndicat des employés portuaires Sindicato de Trabajadores General Portuario, SINTRAGENPORT, de l’entreprise nationale portuaire Empresa Portuaria Nacional Santo Tomás de Castilla, ont reçu des appels téléphoniques de la part d’inconnus les menaçant de mort. Les hommes menacés étaient tous membres du Conseil d’administration: Victor Oliva, secrétaire général; Marcos Eliú Castellanos Nufio, secrétaire général adjoint; Edwin Martínez, secrétaire des finances; Rafael Aquino, secrétaire des relations intersyndicales; Arturo Arzú, secrétaire de la prévention sociale; José Eduardo Saldaña, secrétaire des sports; Melvin Larios, secrétaire du conseil consultatif. Le syndicat avait dénoncé des anomalies et des actes de corruption dans les marchés publics.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 31 mars 2022, Carlos Mancilla et les membres de sa famille ont reçu des appels téléphoniques les avertissant qu’ils étaient observés et mentionnant chaque personne de la famille par son prénom. Les auteurs des appels ont envoyé une photo de la maison de Carlos Mancilla et annoncé qu’ils avaient suivi sa fille mais qu’ils avaient renoncé à la tuer.

Carlos Mancilla est secrétaire général de la centrale syndicale CUS-G, président de la Commission tripartite du Guatemala sur les relations de travail et la liberté syndicale, et membre titulaire du Conseil général de la CSI. Ces événements se sont produits dans un contexte d’insécurité croissante

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 12 août 2021, des dirigeants syndicaux du Syndicat national des travailleurs de l’alimentation de Colombie, SINTRAIMAGRA et SINALTRAINAL, ont fait l’objet de menaces à Bugalagrande, dans le département de Valle del Cauca. Lorsqu’il est entré au siège de la section locale du SINTRAIMAGRA à Bugalagrande, le secrétaire a trouvé une enveloppe contenant un dépliant à l’effigie des Forces armées révolutionnaires de Colombie et portant le logo des Aigles noirs, Bloc occidental de Colombie, accompagné d’une clé USB sur laquelle les syndicalistes suivants étaient désignés comme des «cibles militaires»: Edwin Mejía, Francisco Vásquez, Fernando Castaño, Carlos Soto, Juan Camilo Jaramillo, Andrés Rubio, Onofre Esquivel, Wilson Riaño, Luis Herbert Peñaloza, Frank Acevedo, Gustavo Bedoya et Martin Agudelo.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 29 avril 2021, lors de manifestations organisées dans la ville de Copacabana, dans le département d’Antioquia, en Colombie, un enseignant militant du syndicat enseignant Antioquia Teachers' Association (Adida) filmait une opération de la police avec son téléphone portable lorsqu’il a été attaqué par des membres de la police nationale, qui ont saisi son téléphone portable et ont frappé le militant. Ensuite, quand il s’est rendu au commissariat pour récupérer son téléphone, il a été arrêté de manière arbitraire.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

En Colombie, le 25 novembre 2021, la veille des élections syndicales visant à nommer la direction du syndicat de la construction Guincheros, Maquinistas y Grúas Móviles, le dirigeant du syndicat, Roberto Coria, qui briguait un nouveau mandat, a été victime d’une tentative d’homicide devant chez lui. Il a reçu des coups de feu et a été blessé. Quelques jours plus tôt, il avait fait l’objet d’une tentative du même ordre, qui a échoué parce que l’arme de l’assaillant n’a pas fonctionné. Les tentatives de meurtre à l’encontre de M. Coria étaient liées aux élections syndicales, et tout porte à croire que les attaques ont été perpétrées par un syndicat maison soutenu par les employeurs.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 12 janvier 2022, des membres du syndicat enseignant Amalgamated Rural Teachers’ Union of Zimbabwe (ARTUZ) ont manifesté devant le bâtiment de l’Autorité nationale de sécurité sociale (NSSA), où se tenait la réunion du Conseil national conjoint de négociation (NJNC) entre le gouvernement et les syndicats. Les manifestant(e)s demandaient le rétablissement des salaires au niveau de 2018, c’est-à-dire avant que le gouvernement ne mette en œuvre les mesures d’austérité. Alors que les enseignants se rassemblaient sur les lieux, les policiers sont intervenus avec des armes à feu et des matraques. Ils ont menacé et brutalisé les enseignants, et leur ont demandé de se coucher sur le ventre. Seize dirigeants de l’ARTUZ ont été arrêtés, parmi lesquels le président du syndicat, Obert Masaraure.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Depuis le 22 novembre 2021, quelque 5.000 travailleurs/euses de Clover, la plus grande entreprise de produits laitiers d’Afrique du Sud, qui appartient à l’entreprise israélienne Milco, sont en grève pour protester contre les pertes d’emplois, les réductions de salaire et les problèmes de santé et de sécurité. En réaction, Clover a engagé une agence privée de police armée dotée de véhicules militaires et de mitrailleuses afin d’intimider les travailleurs et de briser la grève. Les travailleurs ont fait l’objet de menaces et ont reçu des cocktails Molotov et des balles en caoutchouc. Pendant les nuits du 7 et du 8 janvier 2022, des cocktails Molotov ont été lancés sur les voitures de deux grévistes. La nuit du 9 janvier, cinq voitures chargées d’hommes se sont approchées de deux grévistes pour leur demander de mettre fin à la grève. La même nuit, trois autres grévistes ont reçu des appels téléphoniques menaçants exigeant la fin de la grève.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 17 mai 2021, au Nigéria, des fonctionnaires en grève, avec à leur tête Ayuba Wabba, le dirigeant de la confédération syndicale Nigeria Labour Congress (NLC), ont été attaqués par une foule mobilisée par le gouverneur El-Rufai alors qu’ils exerçaient pacifiquement leur droit de manifester. Le 18 mai 2021, le gouvernement a fait part de sa décision de licencier immédiatement tous les fonctionnaires qui avaient pris part à cette grève qualifiée «d’illégale».

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 26 avril 2021, des policiers en faction sur une manifestation de travailleurs/euses, dans la zone industrielle de Thetsane, à Maseru, au Lesotho, ont tiré sur les manifestants avec des balles en caoutchouc, blessant trois personnes, qui ont dû être hospitalisées. Les victimes faisaient partie d’un groupe de personnes qui s’étaient rassemblées devant les usines pour demander une augmentation de salaire. Plusieurs centaines d’ouvriers avaient cessé le travail et organisé un piquet de grève, qui a été dispersé avec brutalité par des policiers armés.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 20 mai 2021, vers 2h45 du matin, un policier s’est rendu au domicile de Barry Abdoulaye, président de la Fédération syndicale autonome des télécommunications (FESATEL), en Guinée, et a demandé à entrer. Le gardien a refusé. Le policier lui a dit d’entrer lui-même pour aller chercher un membre de la famille de M. Abdoulaye pour parler à la police. Le gardien a de nouveau refusé, et le policier a fini par partir. Cet incident s’est produit lorsque la FESATEL a exprimé son opposition au plan du gouvernement guinéen d’imposer une taxe sur tous les appels passés sur les téléphones portables dans le pays, précisant que cela aurait des répercussions négatives sur les investissements des opérateurs de téléphonie mobile et, par voie de conséquence, sur l’emploi.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Après avoir participé à un piquet de grève devant l’université Omar Bongo, au Gabon, le professeur Mathurin Ovono Ebe, président du Syndicat national des enseignants chercheurs de l’université Omar Bongo (SNEC), a été enlevé par des hommes armés vers 19h00 alors qu’il rentrait chez lui. Le syndicaliste a été brutalisé et menacé par les inconnus. Il a déposé une plainte au commissariat de police.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

En mai 2021, trois policiers s’en sont pris à Sipho Shiba, un conducteur de bus de Manzini, Eswatini, alors qu’il participait à une manifestation des travailleurs/euses des transports publics. Une vidéo postée sur les médias sociaux montre les policiers en train d’insulter et d’attaquer le conducteur de bus, lui assénant des coups de pied et de poing. M. Shiba a été blessé à une oreille et au bras gauche. Le 2 juin, le service de police royal d’Eswatini a décidé de mettre à pied les trois policiers en attendant la procédure disciplinaire à leur encontre.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Au Pakistan, la police a fait usage de gaz lacrymogènes et de matraques pour disperser une manifestation pacifique de médecins du service public, à Islamabad, le 4 octobre 2021. Une vingtaine de médecins ont été arrêtés, même une fois que la manifestation était dispersée. Plusieurs médecins ont été blessés. L’association de jeunes médecins Young Doctors’ Association (YDA) avait appelé les membres de tout le pays à se rassembler devant la Commission médicale du Pakistan, à Islamabad, pour protester contre les nouvelles réglementations imposées aux pratiques médicales et demander au gouvernement d’améliorer le niveau de l’enseignement.

Un incident du même ordre s’est produit à Lahore le 29 août 2021, et au moins 12 membres de la YDA ont été blessés par la police, qui avait utilisé des matraques et du gaz poivre pour disperser une manifestation.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 31 mai 2021, les employé(e)s des universités de la province de Khyber Pakhtunkhwa, au Pakistan, ont été violemment attaqués par des policiers lourdement armés alors qu’ils avançaient vers l’assemblée provinciale de Peshawar. Le défilé était organisé par la fédération des personnels universitaires Federation of All Pakistan Academic Staff Association (FAPASA) et visait à demander l’annulation des réformes gouvernementales, qui obligeaient les universités à générer leurs propres moyens financiers. La police a fait usage de gaz lacrymogènes et de matraques, faisant de nombreux blessés parmi les manifestants, dont au moins seize ont dû être hospitalisés. Vingt-quatre manifestants ont été arrêtés, dont le président du syndicat enseignant Peshawar University Teachers’ Association (PUTA).

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 11 avril 2021, des enseignant(e)s et des personnels de santé qui n’étaient affectés à aucun poste manifestaient ensemble sous la bannière des sans emploi de Sanjha Morcha à Patiala, en Inde, lorsque la police les a frappés avec des matraques tandis qu’ils essayaient de passer pour se rendre devant la résidence du chef du gouvernement de l’État du Pendjab.

Le même jour, pendant une autre manifestation des enseignants sans emploi, la police a chargé et blessé au moins dix membres syndicaux à proximité de Baradari. Les manifestants se sont déplacés vers une route principale près du canal de Bhakhra, mais la police les a rattrapés pour les neutraliser, et deux manifestants qui ont pris peur ont sauté dans le canal. Ils ont été secourus peu après.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 14 février 2022, Muhammad Al-Saidi, membre de la fédération syndicale General Federation of Trade Unions of Workers in Iraq et membre du syndicat du pétrole et du gaz General Union of Workers in the Oil and Gas Sector, a été violemment frappé lors d’une manifestation pacifique dans la province de Dhi Qar, et plusieurs travailleurs/euses ont été arrêtés illégalement. L’année dernière, les grèves dans les secteurs du pétrole et de l’électricité avaient été systématiquement désorganisées par les forces de sécurité. Les travailleurs et les dirigeants syndicaux ont fréquemment fait l’objet de procédures d’enquêtes internes et de mesures disciplinaires en raison de leurs activités syndicales légitimes. Dans certains cas, ils ont été mutés dans d’autres entreprises ou à d’autres postes et menacés de sanctions juridiques.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 7 septembre 2021, entre 1.000 et 2.000 travailleurs/euses migrants originaires du Népal et de l’Inde employés par les entreprises Nasser S. Al Hajri Corporation W.L.L (NSH), Gulf Asia Contracting LLC, et Bahrain Petroleum Company (BAPCO) ont suivi une grève d’une semaine au Bahreïn pour protester contre les mauvaises conditions de vie et de travail suite à l’insolation d’un travailleur qui avait dû être hospitalisé. En représailles, les entreprises ont fait appel à la police et à leur propre personnel de sécurité pour faire face aux grévistes. Le personnel de sécurité a commencé à intimider et à brutaliser les travailleurs, et en a frappé violemment certains, provoquant de graves blessures et des contusions. Dès le début de la manifestation, l’accès au camp des travailleurs, situé dans une zone isolée de Sitra, avait été interdit au public.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

En mai 2021, les forces de sécurité algériennes on réprimé un sit-in organisé par le Comité national pour la défense des droits des chômeurs visant à demander des emplois et des mesures d’aide à l’emploi. La police est intervenue avec une force excessive contre les travailleurs/euses sans emploi pour les disperser, blessant plusieurs personnes.

Amériques

Workers experienced violence in 6 Commonwealth countries.

29%34%

La proportion de pays qui ont exposé les travailleurs/euses à des attaques violentes a augmenté, passant de 29% en 2014 à 34% 2022

26%

Les travailleurs/euses ont subi des attaques violentes dans 26% des pays d’Europe

Contre 12% en 2021
36%

Les travailleurs/euses ont subi des attaques violentes dans 36% des pays des Amériques

Contre 40% en 2021
31%

Les travailleurs/euses ont subi des attaques violentes dans 31% des pays d’Afrique

Contre 33% en 2021
42%

Les travailleurs/euses ont subi des attaques violentes dans 42% des pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord

Contre 44% en 2021
43%

Les travailleurs/euses ont subi des attaques violentes dans 43% des pays d’Asie-Pacifique

Contre 35% en 2021

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 16 juin 2021, Edgar Alejandro Talento et Jaime Col Ical, membres du syndicat de l’entreprise Fritolay Guatemala, ont été agressés par des inconnus. Jaime Col Ical est ressorti indemne, mais Edgar Alejandro Talento était gravement blessé et a dû être hospitalisé.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

En février 2022, les employé(e)s de l’entreprise de soins médicaux Quironsalud, filiale de la multinationale allemande Fresenius en Colombie, ont créé un syndicat et sollicité l’ouverture de négociations collectives. Deux des dirigeants élus, Julian Parra et Claudia López, ont reçu des menaces de mort. Claudia López a indiqué les détails de ces menaces au bureau de la police locale, et Julian Parra a été contraint de quitter le pays. Les appels lancés à Fresenius à l’international pour lui demander de dénoncer publiquement ces menaces de mort sont restés sans réponse.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Début janvier 2022, en Turquie, les travailleurs/euses de l’usine automobile Farplas, dans la province de Kocaeli, ont demandé une augmentation de salaire. Estimant insuffisante l’augmentation de salaire proposée le 19 janvier, les employés ont cessé le travail pour protester, et l’employeur a commencé à négocier avec le syndicat de la métallurgie United Metalworkers' Union, promettant qu’aucun employé ne serait licencié. Lorsque les ouvriers de la production ont repris le travail le lendemain, l’employeur a licencié sommairement près de 150 travailleurs, aussi bien des membres du syndicat que des non-membres, invoquant leur grève d’une journée pour justifier leur licenciement. En protestation, les travailleurs licenciés de Farplas ont décidé de faire grève dans les locaux de l’usine. La police est intervenue brutalement dans l’usine Farplas et a dispersé les travailleurs en utilisant du gaz poivre. Deux personnes se sont évanouies pendant l’intervention et un travailleur a eu la jambe cassée.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Des militant(e)s de la CGT ont été violemment pris à partie à Paris et à Lyon, en France, lors d’un rassemblement à l’occasion du 1er mai 2021. Les individus ont endommagé des véhicules, proféré des insultes racistes et homophobes, et ont fait des remarques fustigeant la nature «communiste» de la CGT et qualifiant ses membres de «collabos». La CGT a déploré au moins 21 blessés, dont quatre personnes qui ont dû être hospitalisées à Paris. Une enquête a été diligentée par le parquet de Paris pour «violences volontaires et dégradation en réunion».

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Au Bélarus, le 5 mars 2021, des agents du Service de l’intérieur de la municipalité de Minsk ont perturbé la conférence inaugurale des syndicats libres des étudiants. Entrés dans l’immeuble en civil, le visage masqué et sans insignes, ils ont arrêté avec brutalité plusieurs participant(e)s à la réunion, qui ont ensuite été condamnés à 15 jours de détention pour avoir «désobéi aux ordres légitimes d’un agent de l’État». Pour justifier cette violente ingérence, les autorités ont affirmé que la réunion était proposée par une organisation illégale. Cependant, la confédération syndicale Free Trade Union of Belarus, qui avait préparé la conférence, est une organisation opérationnelle enregistrée officiellement.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Au Honduras, les membres du syndicat infirmier Asociación Nacional de Enfermeras y Enfermeros Auxiliares de Honduras (ANEEAH) sont descendus dans les rues pour protester contre l’assassinat de leur collègue élève infirmière Keyla Martínez, perpétré la veille alors qu’elle était en détention dans les locaux de la police nationale. Lors de la manifestation, les policiers ont violemment frappé les travailleurs/euses, notamment le membre syndical Agustín Sánchez, qui a été gravement blessé à l’épaule gauche.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Au Honduras, pendant le mois d’octobre 2021, le dirigeant syndical Darlin Oviedo, président du syndicat des ouvriers de la confection Sindicato de Trabajadores de la Compañía Jasper (SITRAJASPER), et le secrétaire général, Selvin Peña, ont été constamment suivis par des inconnus. Darlin Oviedo a même été pourchassé par un motard lourdement armé qui cherchait à tirer sur lui mais le dirigeant syndical a pu se faufiler dans la circulation et lui échapper. Les menaces ont commencé lorsque les travailleurs/euses ont manifesté pour demander à l’usine de prêt-à-porter de réintégrer les travailleurs qui voulaient reprendre le travail après la levée des restrictions liées à la COVID-19.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 10 février 2022, pour la deuxième journée de suite, la police a lancé des gaz lacrymogènes et frappé les manifestant(e)s avec des matraques devant la zone de libre échange de la SONAPI, à Port-au-Prince, Haïti. Les travailleurs en grève demandaient au premier ministre Ariel Henry de faire passer le salaire minimum de 500 gourdes par jour (4,80 dollars) à 1.500 gourdes dans le secteur de la confection.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 30 août 2021, des membres du syndicat des employés portuaires Sindicato de Trabajadores General Portuario, SINTRAGENPORT, de l’entreprise nationale portuaire Empresa Portuaria Nacional Santo Tomás de Castilla, ont reçu des appels téléphoniques de la part d’inconnus les menaçant de mort. Les hommes menacés étaient tous membres du Conseil d’administration: Victor Oliva, secrétaire général; Marcos Eliú Castellanos Nufio, secrétaire général adjoint; Edwin Martínez, secrétaire des finances; Rafael Aquino, secrétaire des relations intersyndicales; Arturo Arzú, secrétaire de la prévention sociale; José Eduardo Saldaña, secrétaire des sports; Melvin Larios, secrétaire du conseil consultatif. Le syndicat avait dénoncé des anomalies et des actes de corruption dans les marchés publics.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 31 mars 2022, Carlos Mancilla et les membres de sa famille ont reçu des appels téléphoniques les avertissant qu’ils étaient observés et mentionnant chaque personne de la famille par son prénom. Les auteurs des appels ont envoyé une photo de la maison de Carlos Mancilla et annoncé qu’ils avaient suivi sa fille mais qu’ils avaient renoncé à la tuer.

Carlos Mancilla est secrétaire général de la centrale syndicale CUS-G, président de la Commission tripartite du Guatemala sur les relations de travail et la liberté syndicale, et membre titulaire du Conseil général de la CSI. Ces événements se sont produits dans un contexte d’insécurité croissante

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 12 août 2021, des dirigeants syndicaux du Syndicat national des travailleurs de l’alimentation de Colombie, SINTRAIMAGRA et SINALTRAINAL, ont fait l’objet de menaces à Bugalagrande, dans le département de Valle del Cauca. Lorsqu’il est entré au siège de la section locale du SINTRAIMAGRA à Bugalagrande, le secrétaire a trouvé une enveloppe contenant un dépliant à l’effigie des Forces armées révolutionnaires de Colombie et portant le logo des Aigles noirs, Bloc occidental de Colombie, accompagné d’une clé USB sur laquelle les syndicalistes suivants étaient désignés comme des «cibles militaires»: Edwin Mejía, Francisco Vásquez, Fernando Castaño, Carlos Soto, Juan Camilo Jaramillo, Andrés Rubio, Onofre Esquivel, Wilson Riaño, Luis Herbert Peñaloza, Frank Acevedo, Gustavo Bedoya et Martin Agudelo.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 29 avril 2021, lors de manifestations organisées dans la ville de Copacabana, dans le département d’Antioquia, en Colombie, un enseignant militant du syndicat enseignant Antioquia Teachers' Association (Adida) filmait une opération de la police avec son téléphone portable lorsqu’il a été attaqué par des membres de la police nationale, qui ont saisi son téléphone portable et ont frappé le militant. Ensuite, quand il s’est rendu au commissariat pour récupérer son téléphone, il a été arrêté de manière arbitraire.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

En Colombie, le 25 novembre 2021, la veille des élections syndicales visant à nommer la direction du syndicat de la construction Guincheros, Maquinistas y Grúas Móviles, le dirigeant du syndicat, Roberto Coria, qui briguait un nouveau mandat, a été victime d’une tentative d’homicide devant chez lui. Il a reçu des coups de feu et a été blessé. Quelques jours plus tôt, il avait fait l’objet d’une tentative du même ordre, qui a échoué parce que l’arme de l’assaillant n’a pas fonctionné. Les tentatives de meurtre à l’encontre de M. Coria étaient liées aux élections syndicales, et tout porte à croire que les attaques ont été perpétrées par un syndicat maison soutenu par les employeurs.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 12 janvier 2022, des membres du syndicat enseignant Amalgamated Rural Teachers’ Union of Zimbabwe (ARTUZ) ont manifesté devant le bâtiment de l’Autorité nationale de sécurité sociale (NSSA), où se tenait la réunion du Conseil national conjoint de négociation (NJNC) entre le gouvernement et les syndicats. Les manifestant(e)s demandaient le rétablissement des salaires au niveau de 2018, c’est-à-dire avant que le gouvernement ne mette en œuvre les mesures d’austérité. Alors que les enseignants se rassemblaient sur les lieux, les policiers sont intervenus avec des armes à feu et des matraques. Ils ont menacé et brutalisé les enseignants, et leur ont demandé de se coucher sur le ventre. Seize dirigeants de l’ARTUZ ont été arrêtés, parmi lesquels le président du syndicat, Obert Masaraure.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Depuis le 22 novembre 2021, quelque 5.000 travailleurs/euses de Clover, la plus grande entreprise de produits laitiers d’Afrique du Sud, qui appartient à l’entreprise israélienne Milco, sont en grève pour protester contre les pertes d’emplois, les réductions de salaire et les problèmes de santé et de sécurité. En réaction, Clover a engagé une agence privée de police armée dotée de véhicules militaires et de mitrailleuses afin d’intimider les travailleurs et de briser la grève. Les travailleurs ont fait l’objet de menaces et ont reçu des cocktails Molotov et des balles en caoutchouc. Pendant les nuits du 7 et du 8 janvier 2022, des cocktails Molotov ont été lancés sur les voitures de deux grévistes. La nuit du 9 janvier, cinq voitures chargées d’hommes se sont approchées de deux grévistes pour leur demander de mettre fin à la grève. La même nuit, trois autres grévistes ont reçu des appels téléphoniques menaçants exigeant la fin de la grève.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 17 mai 2021, au Nigéria, des fonctionnaires en grève, avec à leur tête Ayuba Wabba, le dirigeant de la confédération syndicale Nigeria Labour Congress (NLC), ont été attaqués par une foule mobilisée par le gouverneur El-Rufai alors qu’ils exerçaient pacifiquement leur droit de manifester. Le 18 mai 2021, le gouvernement a fait part de sa décision de licencier immédiatement tous les fonctionnaires qui avaient pris part à cette grève qualifiée «d’illégale».

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 26 avril 2021, des policiers en faction sur une manifestation de travailleurs/euses, dans la zone industrielle de Thetsane, à Maseru, au Lesotho, ont tiré sur les manifestants avec des balles en caoutchouc, blessant trois personnes, qui ont dû être hospitalisées. Les victimes faisaient partie d’un groupe de personnes qui s’étaient rassemblées devant les usines pour demander une augmentation de salaire. Plusieurs centaines d’ouvriers avaient cessé le travail et organisé un piquet de grève, qui a été dispersé avec brutalité par des policiers armés.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 20 mai 2021, vers 2h45 du matin, un policier s’est rendu au domicile de Barry Abdoulaye, président de la Fédération syndicale autonome des télécommunications (FESATEL), en Guinée, et a demandé à entrer. Le gardien a refusé. Le policier lui a dit d’entrer lui-même pour aller chercher un membre de la famille de M. Abdoulaye pour parler à la police. Le gardien a de nouveau refusé, et le policier a fini par partir. Cet incident s’est produit lorsque la FESATEL a exprimé son opposition au plan du gouvernement guinéen d’imposer une taxe sur tous les appels passés sur les téléphones portables dans le pays, précisant que cela aurait des répercussions négatives sur les investissements des opérateurs de téléphonie mobile et, par voie de conséquence, sur l’emploi.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Après avoir participé à un piquet de grève devant l’université Omar Bongo, au Gabon, le professeur Mathurin Ovono Ebe, président du Syndicat national des enseignants chercheurs de l’université Omar Bongo (SNEC), a été enlevé par des hommes armés vers 19h00 alors qu’il rentrait chez lui. Le syndicaliste a été brutalisé et menacé par les inconnus. Il a déposé une plainte au commissariat de police.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

En mai 2021, trois policiers s’en sont pris à Sipho Shiba, un conducteur de bus de Manzini, Eswatini, alors qu’il participait à une manifestation des travailleurs/euses des transports publics. Une vidéo postée sur les médias sociaux montre les policiers en train d’insulter et d’attaquer le conducteur de bus, lui assénant des coups de pied et de poing. M. Shiba a été blessé à une oreille et au bras gauche. Le 2 juin, le service de police royal d’Eswatini a décidé de mettre à pied les trois policiers en attendant la procédure disciplinaire à leur encontre.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Au Pakistan, la police a fait usage de gaz lacrymogènes et de matraques pour disperser une manifestation pacifique de médecins du service public, à Islamabad, le 4 octobre 2021. Une vingtaine de médecins ont été arrêtés, même une fois que la manifestation était dispersée. Plusieurs médecins ont été blessés. L’association de jeunes médecins Young Doctors’ Association (YDA) avait appelé les membres de tout le pays à se rassembler devant la Commission médicale du Pakistan, à Islamabad, pour protester contre les nouvelles réglementations imposées aux pratiques médicales et demander au gouvernement d’améliorer le niveau de l’enseignement.

Un incident du même ordre s’est produit à Lahore le 29 août 2021, et au moins 12 membres de la YDA ont été blessés par la police, qui avait utilisé des matraques et du gaz poivre pour disperser une manifestation.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 31 mai 2021, les employé(e)s des universités de la province de Khyber Pakhtunkhwa, au Pakistan, ont été violemment attaqués par des policiers lourdement armés alors qu’ils avançaient vers l’assemblée provinciale de Peshawar. Le défilé était organisé par la fédération des personnels universitaires Federation of All Pakistan Academic Staff Association (FAPASA) et visait à demander l’annulation des réformes gouvernementales, qui obligeaient les universités à générer leurs propres moyens financiers. La police a fait usage de gaz lacrymogènes et de matraques, faisant de nombreux blessés parmi les manifestants, dont au moins seize ont dû être hospitalisés. Vingt-quatre manifestants ont été arrêtés, dont le président du syndicat enseignant Peshawar University Teachers’ Association (PUTA).

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 11 avril 2021, des enseignant(e)s et des personnels de santé qui n’étaient affectés à aucun poste manifestaient ensemble sous la bannière des sans emploi de Sanjha Morcha à Patiala, en Inde, lorsque la police les a frappés avec des matraques tandis qu’ils essayaient de passer pour se rendre devant la résidence du chef du gouvernement de l’État du Pendjab.

Le même jour, pendant une autre manifestation des enseignants sans emploi, la police a chargé et blessé au moins dix membres syndicaux à proximité de Baradari. Les manifestants se sont déplacés vers une route principale près du canal de Bhakhra, mais la police les a rattrapés pour les neutraliser, et deux manifestants qui ont pris peur ont sauté dans le canal. Ils ont été secourus peu après.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 14 février 2022, Muhammad Al-Saidi, membre de la fédération syndicale General Federation of Trade Unions of Workers in Iraq et membre du syndicat du pétrole et du gaz General Union of Workers in the Oil and Gas Sector, a été violemment frappé lors d’une manifestation pacifique dans la province de Dhi Qar, et plusieurs travailleurs/euses ont été arrêtés illégalement. L’année dernière, les grèves dans les secteurs du pétrole et de l’électricité avaient été systématiquement désorganisées par les forces de sécurité. Les travailleurs et les dirigeants syndicaux ont fréquemment fait l’objet de procédures d’enquêtes internes et de mesures disciplinaires en raison de leurs activités syndicales légitimes. Dans certains cas, ils ont été mutés dans d’autres entreprises ou à d’autres postes et menacés de sanctions juridiques.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 7 septembre 2021, entre 1.000 et 2.000 travailleurs/euses migrants originaires du Népal et de l’Inde employés par les entreprises Nasser S. Al Hajri Corporation W.L.L (NSH), Gulf Asia Contracting LLC, et Bahrain Petroleum Company (BAPCO) ont suivi une grève d’une semaine au Bahreïn pour protester contre les mauvaises conditions de vie et de travail suite à l’insolation d’un travailleur qui avait dû être hospitalisé. En représailles, les entreprises ont fait appel à la police et à leur propre personnel de sécurité pour faire face aux grévistes. Le personnel de sécurité a commencé à intimider et à brutaliser les travailleurs, et en a frappé violemment certains, provoquant de graves blessures et des contusions. Dès le début de la manifestation, l’accès au camp des travailleurs, situé dans une zone isolée de Sitra, avait été interdit au public.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

En mai 2021, les forces de sécurité algériennes on réprimé un sit-in organisé par le Comité national pour la défense des droits des chômeurs visant à demander des emplois et des mesures d’aide à l’emploi. La police est intervenue avec une force excessive contre les travailleurs/euses sans emploi pour les disperser, blessant plusieurs personnes.

Afrique

Workers experienced violence in 6 Commonwealth countries.

29%34%

La proportion de pays qui ont exposé les travailleurs/euses à des attaques violentes a augmenté, passant de 29% en 2014 à 34% 2022

26%

Les travailleurs/euses ont subi des attaques violentes dans 26% des pays d’Europe

Contre 12% en 2021
36%

Les travailleurs/euses ont subi des attaques violentes dans 36% des pays des Amériques

Contre 40% en 2021
31%

Les travailleurs/euses ont subi des attaques violentes dans 31% des pays d’Afrique

Contre 33% en 2021
42%

Les travailleurs/euses ont subi des attaques violentes dans 42% des pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord

Contre 44% en 2021
43%

Les travailleurs/euses ont subi des attaques violentes dans 43% des pays d’Asie-Pacifique

Contre 35% en 2021

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 16 juin 2021, Edgar Alejandro Talento et Jaime Col Ical, membres du syndicat de l’entreprise Fritolay Guatemala, ont été agressés par des inconnus. Jaime Col Ical est ressorti indemne, mais Edgar Alejandro Talento était gravement blessé et a dû être hospitalisé.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

En février 2022, les employé(e)s de l’entreprise de soins médicaux Quironsalud, filiale de la multinationale allemande Fresenius en Colombie, ont créé un syndicat et sollicité l’ouverture de négociations collectives. Deux des dirigeants élus, Julian Parra et Claudia López, ont reçu des menaces de mort. Claudia López a indiqué les détails de ces menaces au bureau de la police locale, et Julian Parra a été contraint de quitter le pays. Les appels lancés à Fresenius à l’international pour lui demander de dénoncer publiquement ces menaces de mort sont restés sans réponse.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Début janvier 2022, en Turquie, les travailleurs/euses de l’usine automobile Farplas, dans la province de Kocaeli, ont demandé une augmentation de salaire. Estimant insuffisante l’augmentation de salaire proposée le 19 janvier, les employés ont cessé le travail pour protester, et l’employeur a commencé à négocier avec le syndicat de la métallurgie United Metalworkers' Union, promettant qu’aucun employé ne serait licencié. Lorsque les ouvriers de la production ont repris le travail le lendemain, l’employeur a licencié sommairement près de 150 travailleurs, aussi bien des membres du syndicat que des non-membres, invoquant leur grève d’une journée pour justifier leur licenciement. En protestation, les travailleurs licenciés de Farplas ont décidé de faire grève dans les locaux de l’usine. La police est intervenue brutalement dans l’usine Farplas et a dispersé les travailleurs en utilisant du gaz poivre. Deux personnes se sont évanouies pendant l’intervention et un travailleur a eu la jambe cassée.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Des militant(e)s de la CGT ont été violemment pris à partie à Paris et à Lyon, en France, lors d’un rassemblement à l’occasion du 1er mai 2021. Les individus ont endommagé des véhicules, proféré des insultes racistes et homophobes, et ont fait des remarques fustigeant la nature «communiste» de la CGT et qualifiant ses membres de «collabos». La CGT a déploré au moins 21 blessés, dont quatre personnes qui ont dû être hospitalisées à Paris. Une enquête a été diligentée par le parquet de Paris pour «violences volontaires et dégradation en réunion».

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Au Bélarus, le 5 mars 2021, des agents du Service de l’intérieur de la municipalité de Minsk ont perturbé la conférence inaugurale des syndicats libres des étudiants. Entrés dans l’immeuble en civil, le visage masqué et sans insignes, ils ont arrêté avec brutalité plusieurs participant(e)s à la réunion, qui ont ensuite été condamnés à 15 jours de détention pour avoir «désobéi aux ordres légitimes d’un agent de l’État». Pour justifier cette violente ingérence, les autorités ont affirmé que la réunion était proposée par une organisation illégale. Cependant, la confédération syndicale Free Trade Union of Belarus, qui avait préparé la conférence, est une organisation opérationnelle enregistrée officiellement.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Au Honduras, les membres du syndicat infirmier Asociación Nacional de Enfermeras y Enfermeros Auxiliares de Honduras (ANEEAH) sont descendus dans les rues pour protester contre l’assassinat de leur collègue élève infirmière Keyla Martínez, perpétré la veille alors qu’elle était en détention dans les locaux de la police nationale. Lors de la manifestation, les policiers ont violemment frappé les travailleurs/euses, notamment le membre syndical Agustín Sánchez, qui a été gravement blessé à l’épaule gauche.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Au Honduras, pendant le mois d’octobre 2021, le dirigeant syndical Darlin Oviedo, président du syndicat des ouvriers de la confection Sindicato de Trabajadores de la Compañía Jasper (SITRAJASPER), et le secrétaire général, Selvin Peña, ont été constamment suivis par des inconnus. Darlin Oviedo a même été pourchassé par un motard lourdement armé qui cherchait à tirer sur lui mais le dirigeant syndical a pu se faufiler dans la circulation et lui échapper. Les menaces ont commencé lorsque les travailleurs/euses ont manifesté pour demander à l’usine de prêt-à-porter de réintégrer les travailleurs qui voulaient reprendre le travail après la levée des restrictions liées à la COVID-19.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 10 février 2022, pour la deuxième journée de suite, la police a lancé des gaz lacrymogènes et frappé les manifestant(e)s avec des matraques devant la zone de libre échange de la SONAPI, à Port-au-Prince, Haïti. Les travailleurs en grève demandaient au premier ministre Ariel Henry de faire passer le salaire minimum de 500 gourdes par jour (4,80 dollars) à 1.500 gourdes dans le secteur de la confection.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 30 août 2021, des membres du syndicat des employés portuaires Sindicato de Trabajadores General Portuario, SINTRAGENPORT, de l’entreprise nationale portuaire Empresa Portuaria Nacional Santo Tomás de Castilla, ont reçu des appels téléphoniques de la part d’inconnus les menaçant de mort. Les hommes menacés étaient tous membres du Conseil d’administration: Victor Oliva, secrétaire général; Marcos Eliú Castellanos Nufio, secrétaire général adjoint; Edwin Martínez, secrétaire des finances; Rafael Aquino, secrétaire des relations intersyndicales; Arturo Arzú, secrétaire de la prévention sociale; José Eduardo Saldaña, secrétaire des sports; Melvin Larios, secrétaire du conseil consultatif. Le syndicat avait dénoncé des anomalies et des actes de corruption dans les marchés publics.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 31 mars 2022, Carlos Mancilla et les membres de sa famille ont reçu des appels téléphoniques les avertissant qu’ils étaient observés et mentionnant chaque personne de la famille par son prénom. Les auteurs des appels ont envoyé une photo de la maison de Carlos Mancilla et annoncé qu’ils avaient suivi sa fille mais qu’ils avaient renoncé à la tuer.

Carlos Mancilla est secrétaire général de la centrale syndicale CUS-G, président de la Commission tripartite du Guatemala sur les relations de travail et la liberté syndicale, et membre titulaire du Conseil général de la CSI. Ces événements se sont produits dans un contexte d’insécurité croissante

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 12 août 2021, des dirigeants syndicaux du Syndicat national des travailleurs de l’alimentation de Colombie, SINTRAIMAGRA et SINALTRAINAL, ont fait l’objet de menaces à Bugalagrande, dans le département de Valle del Cauca. Lorsqu’il est entré au siège de la section locale du SINTRAIMAGRA à Bugalagrande, le secrétaire a trouvé une enveloppe contenant un dépliant à l’effigie des Forces armées révolutionnaires de Colombie et portant le logo des Aigles noirs, Bloc occidental de Colombie, accompagné d’une clé USB sur laquelle les syndicalistes suivants étaient désignés comme des «cibles militaires»: Edwin Mejía, Francisco Vásquez, Fernando Castaño, Carlos Soto, Juan Camilo Jaramillo, Andrés Rubio, Onofre Esquivel, Wilson Riaño, Luis Herbert Peñaloza, Frank Acevedo, Gustavo Bedoya et Martin Agudelo.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 29 avril 2021, lors de manifestations organisées dans la ville de Copacabana, dans le département d’Antioquia, en Colombie, un enseignant militant du syndicat enseignant Antioquia Teachers' Association (Adida) filmait une opération de la police avec son téléphone portable lorsqu’il a été attaqué par des membres de la police nationale, qui ont saisi son téléphone portable et ont frappé le militant. Ensuite, quand il s’est rendu au commissariat pour récupérer son téléphone, il a été arrêté de manière arbitraire.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

En Colombie, le 25 novembre 2021, la veille des élections syndicales visant à nommer la direction du syndicat de la construction Guincheros, Maquinistas y Grúas Móviles, le dirigeant du syndicat, Roberto Coria, qui briguait un nouveau mandat, a été victime d’une tentative d’homicide devant chez lui. Il a reçu des coups de feu et a été blessé. Quelques jours plus tôt, il avait fait l’objet d’une tentative du même ordre, qui a échoué parce que l’arme de l’assaillant n’a pas fonctionné. Les tentatives de meurtre à l’encontre de M. Coria étaient liées aux élections syndicales, et tout porte à croire que les attaques ont été perpétrées par un syndicat maison soutenu par les employeurs.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 12 janvier 2022, des membres du syndicat enseignant Amalgamated Rural Teachers’ Union of Zimbabwe (ARTUZ) ont manifesté devant le bâtiment de l’Autorité nationale de sécurité sociale (NSSA), où se tenait la réunion du Conseil national conjoint de négociation (NJNC) entre le gouvernement et les syndicats. Les manifestant(e)s demandaient le rétablissement des salaires au niveau de 2018, c’est-à-dire avant que le gouvernement ne mette en œuvre les mesures d’austérité. Alors que les enseignants se rassemblaient sur les lieux, les policiers sont intervenus avec des armes à feu et des matraques. Ils ont menacé et brutalisé les enseignants, et leur ont demandé de se coucher sur le ventre. Seize dirigeants de l’ARTUZ ont été arrêtés, parmi lesquels le président du syndicat, Obert Masaraure.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Depuis le 22 novembre 2021, quelque 5.000 travailleurs/euses de Clover, la plus grande entreprise de produits laitiers d’Afrique du Sud, qui appartient à l’entreprise israélienne Milco, sont en grève pour protester contre les pertes d’emplois, les réductions de salaire et les problèmes de santé et de sécurité. En réaction, Clover a engagé une agence privée de police armée dotée de véhicules militaires et de mitrailleuses afin d’intimider les travailleurs et de briser la grève. Les travailleurs ont fait l’objet de menaces et ont reçu des cocktails Molotov et des balles en caoutchouc. Pendant les nuits du 7 et du 8 janvier 2022, des cocktails Molotov ont été lancés sur les voitures de deux grévistes. La nuit du 9 janvier, cinq voitures chargées d’hommes se sont approchées de deux grévistes pour leur demander de mettre fin à la grève. La même nuit, trois autres grévistes ont reçu des appels téléphoniques menaçants exigeant la fin de la grève.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 17 mai 2021, au Nigéria, des fonctionnaires en grève, avec à leur tête Ayuba Wabba, le dirigeant de la confédération syndicale Nigeria Labour Congress (NLC), ont été attaqués par une foule mobilisée par le gouverneur El-Rufai alors qu’ils exerçaient pacifiquement leur droit de manifester. Le 18 mai 2021, le gouvernement a fait part de sa décision de licencier immédiatement tous les fonctionnaires qui avaient pris part à cette grève qualifiée «d’illégale».

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 26 avril 2021, des policiers en faction sur une manifestation de travailleurs/euses, dans la zone industrielle de Thetsane, à Maseru, au Lesotho, ont tiré sur les manifestants avec des balles en caoutchouc, blessant trois personnes, qui ont dû être hospitalisées. Les victimes faisaient partie d’un groupe de personnes qui s’étaient rassemblées devant les usines pour demander une augmentation de salaire. Plusieurs centaines d’ouvriers avaient cessé le travail et organisé un piquet de grève, qui a été dispersé avec brutalité par des policiers armés.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 20 mai 2021, vers 2h45 du matin, un policier s’est rendu au domicile de Barry Abdoulaye, président de la Fédération syndicale autonome des télécommunications (FESATEL), en Guinée, et a demandé à entrer. Le gardien a refusé. Le policier lui a dit d’entrer lui-même pour aller chercher un membre de la famille de M. Abdoulaye pour parler à la police. Le gardien a de nouveau refusé, et le policier a fini par partir. Cet incident s’est produit lorsque la FESATEL a exprimé son opposition au plan du gouvernement guinéen d’imposer une taxe sur tous les appels passés sur les téléphones portables dans le pays, précisant que cela aurait des répercussions négatives sur les investissements des opérateurs de téléphonie mobile et, par voie de conséquence, sur l’emploi.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Après avoir participé à un piquet de grève devant l’université Omar Bongo, au Gabon, le professeur Mathurin Ovono Ebe, président du Syndicat national des enseignants chercheurs de l’université Omar Bongo (SNEC), a été enlevé par des hommes armés vers 19h00 alors qu’il rentrait chez lui. Le syndicaliste a été brutalisé et menacé par les inconnus. Il a déposé une plainte au commissariat de police.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

En mai 2021, trois policiers s’en sont pris à Sipho Shiba, un conducteur de bus de Manzini, Eswatini, alors qu’il participait à une manifestation des travailleurs/euses des transports publics. Une vidéo postée sur les médias sociaux montre les policiers en train d’insulter et d’attaquer le conducteur de bus, lui assénant des coups de pied et de poing. M. Shiba a été blessé à une oreille et au bras gauche. Le 2 juin, le service de police royal d’Eswatini a décidé de mettre à pied les trois policiers en attendant la procédure disciplinaire à leur encontre.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Au Pakistan, la police a fait usage de gaz lacrymogènes et de matraques pour disperser une manifestation pacifique de médecins du service public, à Islamabad, le 4 octobre 2021. Une vingtaine de médecins ont été arrêtés, même une fois que la manifestation était dispersée. Plusieurs médecins ont été blessés. L’association de jeunes médecins Young Doctors’ Association (YDA) avait appelé les membres de tout le pays à se rassembler devant la Commission médicale du Pakistan, à Islamabad, pour protester contre les nouvelles réglementations imposées aux pratiques médicales et demander au gouvernement d’améliorer le niveau de l’enseignement.

Un incident du même ordre s’est produit à Lahore le 29 août 2021, et au moins 12 membres de la YDA ont été blessés par la police, qui avait utilisé des matraques et du gaz poivre pour disperser une manifestation.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 31 mai 2021, les employé(e)s des universités de la province de Khyber Pakhtunkhwa, au Pakistan, ont été violemment attaqués par des policiers lourdement armés alors qu’ils avançaient vers l’assemblée provinciale de Peshawar. Le défilé était organisé par la fédération des personnels universitaires Federation of All Pakistan Academic Staff Association (FAPASA) et visait à demander l’annulation des réformes gouvernementales, qui obligeaient les universités à générer leurs propres moyens financiers. La police a fait usage de gaz lacrymogènes et de matraques, faisant de nombreux blessés parmi les manifestants, dont au moins seize ont dû être hospitalisés. Vingt-quatre manifestants ont été arrêtés, dont le président du syndicat enseignant Peshawar University Teachers’ Association (PUTA).

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 11 avril 2021, des enseignant(e)s et des personnels de santé qui n’étaient affectés à aucun poste manifestaient ensemble sous la bannière des sans emploi de Sanjha Morcha à Patiala, en Inde, lorsque la police les a frappés avec des matraques tandis qu’ils essayaient de passer pour se rendre devant la résidence du chef du gouvernement de l’État du Pendjab.

Le même jour, pendant une autre manifestation des enseignants sans emploi, la police a chargé et blessé au moins dix membres syndicaux à proximité de Baradari. Les manifestants se sont déplacés vers une route principale près du canal de Bhakhra, mais la police les a rattrapés pour les neutraliser, et deux manifestants qui ont pris peur ont sauté dans le canal. Ils ont été secourus peu après.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 14 février 2022, Muhammad Al-Saidi, membre de la fédération syndicale General Federation of Trade Unions of Workers in Iraq et membre du syndicat du pétrole et du gaz General Union of Workers in the Oil and Gas Sector, a été violemment frappé lors d’une manifestation pacifique dans la province de Dhi Qar, et plusieurs travailleurs/euses ont été arrêtés illégalement. L’année dernière, les grèves dans les secteurs du pétrole et de l’électricité avaient été systématiquement désorganisées par les forces de sécurité. Les travailleurs et les dirigeants syndicaux ont fréquemment fait l’objet de procédures d’enquêtes internes et de mesures disciplinaires en raison de leurs activités syndicales légitimes. Dans certains cas, ils ont été mutés dans d’autres entreprises ou à d’autres postes et menacés de sanctions juridiques.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 7 septembre 2021, entre 1.000 et 2.000 travailleurs/euses migrants originaires du Népal et de l’Inde employés par les entreprises Nasser S. Al Hajri Corporation W.L.L (NSH), Gulf Asia Contracting LLC, et Bahrain Petroleum Company (BAPCO) ont suivi une grève d’une semaine au Bahreïn pour protester contre les mauvaises conditions de vie et de travail suite à l’insolation d’un travailleur qui avait dû être hospitalisé. En représailles, les entreprises ont fait appel à la police et à leur propre personnel de sécurité pour faire face aux grévistes. Le personnel de sécurité a commencé à intimider et à brutaliser les travailleurs, et en a frappé violemment certains, provoquant de graves blessures et des contusions. Dès le début de la manifestation, l’accès au camp des travailleurs, situé dans une zone isolée de Sitra, avait été interdit au public.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

En mai 2021, les forces de sécurité algériennes on réprimé un sit-in organisé par le Comité national pour la défense des droits des chômeurs visant à demander des emplois et des mesures d’aide à l’emploi. La police est intervenue avec une force excessive contre les travailleurs/euses sans emploi pour les disperser, blessant plusieurs personnes.

Europe

Workers experienced violence in 6 Commonwealth countries.

29%34%

La proportion de pays qui ont exposé les travailleurs/euses à des attaques violentes a augmenté, passant de 29% en 2014 à 34% 2022

26%

Les travailleurs/euses ont subi des attaques violentes dans 26% des pays d’Europe

Contre 12% en 2021
36%

Les travailleurs/euses ont subi des attaques violentes dans 36% des pays des Amériques

Contre 40% en 2021
31%

Les travailleurs/euses ont subi des attaques violentes dans 31% des pays d’Afrique

Contre 33% en 2021
42%

Les travailleurs/euses ont subi des attaques violentes dans 42% des pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord

Contre 44% en 2021
43%

Les travailleurs/euses ont subi des attaques violentes dans 43% des pays d’Asie-Pacifique

Contre 35% en 2021

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 16 juin 2021, Edgar Alejandro Talento et Jaime Col Ical, membres du syndicat de l’entreprise Fritolay Guatemala, ont été agressés par des inconnus. Jaime Col Ical est ressorti indemne, mais Edgar Alejandro Talento était gravement blessé et a dû être hospitalisé.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

En février 2022, les employé(e)s de l’entreprise de soins médicaux Quironsalud, filiale de la multinationale allemande Fresenius en Colombie, ont créé un syndicat et sollicité l’ouverture de négociations collectives. Deux des dirigeants élus, Julian Parra et Claudia López, ont reçu des menaces de mort. Claudia López a indiqué les détails de ces menaces au bureau de la police locale, et Julian Parra a été contraint de quitter le pays. Les appels lancés à Fresenius à l’international pour lui demander de dénoncer publiquement ces menaces de mort sont restés sans réponse.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Début janvier 2022, en Turquie, les travailleurs/euses de l’usine automobile Farplas, dans la province de Kocaeli, ont demandé une augmentation de salaire. Estimant insuffisante l’augmentation de salaire proposée le 19 janvier, les employés ont cessé le travail pour protester, et l’employeur a commencé à négocier avec le syndicat de la métallurgie United Metalworkers' Union, promettant qu’aucun employé ne serait licencié. Lorsque les ouvriers de la production ont repris le travail le lendemain, l’employeur a licencié sommairement près de 150 travailleurs, aussi bien des membres du syndicat que des non-membres, invoquant leur grève d’une journée pour justifier leur licenciement. En protestation, les travailleurs licenciés de Farplas ont décidé de faire grève dans les locaux de l’usine. La police est intervenue brutalement dans l’usine Farplas et a dispersé les travailleurs en utilisant du gaz poivre. Deux personnes se sont évanouies pendant l’intervention et un travailleur a eu la jambe cassée.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Des militant(e)s de la CGT ont été violemment pris à partie à Paris et à Lyon, en France, lors d’un rassemblement à l’occasion du 1er mai 2021. Les individus ont endommagé des véhicules, proféré des insultes racistes et homophobes, et ont fait des remarques fustigeant la nature «communiste» de la CGT et qualifiant ses membres de «collabos». La CGT a déploré au moins 21 blessés, dont quatre personnes qui ont dû être hospitalisées à Paris. Une enquête a été diligentée par le parquet de Paris pour «violences volontaires et dégradation en réunion».

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Au Bélarus, le 5 mars 2021, des agents du Service de l’intérieur de la municipalité de Minsk ont perturbé la conférence inaugurale des syndicats libres des étudiants. Entrés dans l’immeuble en civil, le visage masqué et sans insignes, ils ont arrêté avec brutalité plusieurs participant(e)s à la réunion, qui ont ensuite été condamnés à 15 jours de détention pour avoir «désobéi aux ordres légitimes d’un agent de l’État». Pour justifier cette violente ingérence, les autorités ont affirmé que la réunion était proposée par une organisation illégale. Cependant, la confédération syndicale Free Trade Union of Belarus, qui avait préparé la conférence, est une organisation opérationnelle enregistrée officiellement.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Au Honduras, les membres du syndicat infirmier Asociación Nacional de Enfermeras y Enfermeros Auxiliares de Honduras (ANEEAH) sont descendus dans les rues pour protester contre l’assassinat de leur collègue élève infirmière Keyla Martínez, perpétré la veille alors qu’elle était en détention dans les locaux de la police nationale. Lors de la manifestation, les policiers ont violemment frappé les travailleurs/euses, notamment le membre syndical Agustín Sánchez, qui a été gravement blessé à l’épaule gauche.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Au Honduras, pendant le mois d’octobre 2021, le dirigeant syndical Darlin Oviedo, président du syndicat des ouvriers de la confection Sindicato de Trabajadores de la Compañía Jasper (SITRAJASPER), et le secrétaire général, Selvin Peña, ont été constamment suivis par des inconnus. Darlin Oviedo a même été pourchassé par un motard lourdement armé qui cherchait à tirer sur lui mais le dirigeant syndical a pu se faufiler dans la circulation et lui échapper. Les menaces ont commencé lorsque les travailleurs/euses ont manifesté pour demander à l’usine de prêt-à-porter de réintégrer les travailleurs qui voulaient reprendre le travail après la levée des restrictions liées à la COVID-19.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 10 février 2022, pour la deuxième journée de suite, la police a lancé des gaz lacrymogènes et frappé les manifestant(e)s avec des matraques devant la zone de libre échange de la SONAPI, à Port-au-Prince, Haïti. Les travailleurs en grève demandaient au premier ministre Ariel Henry de faire passer le salaire minimum de 500 gourdes par jour (4,80 dollars) à 1.500 gourdes dans le secteur de la confection.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 30 août 2021, des membres du syndicat des employés portuaires Sindicato de Trabajadores General Portuario, SINTRAGENPORT, de l’entreprise nationale portuaire Empresa Portuaria Nacional Santo Tomás de Castilla, ont reçu des appels téléphoniques de la part d’inconnus les menaçant de mort. Les hommes menacés étaient tous membres du Conseil d’administration: Victor Oliva, secrétaire général; Marcos Eliú Castellanos Nufio, secrétaire général adjoint; Edwin Martínez, secrétaire des finances; Rafael Aquino, secrétaire des relations intersyndicales; Arturo Arzú, secrétaire de la prévention sociale; José Eduardo Saldaña, secrétaire des sports; Melvin Larios, secrétaire du conseil consultatif. Le syndicat avait dénoncé des anomalies et des actes de corruption dans les marchés publics.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 31 mars 2022, Carlos Mancilla et les membres de sa famille ont reçu des appels téléphoniques les avertissant qu’ils étaient observés et mentionnant chaque personne de la famille par son prénom. Les auteurs des appels ont envoyé une photo de la maison de Carlos Mancilla et annoncé qu’ils avaient suivi sa fille mais qu’ils avaient renoncé à la tuer.

Carlos Mancilla est secrétaire général de la centrale syndicale CUS-G, président de la Commission tripartite du Guatemala sur les relations de travail et la liberté syndicale, et membre titulaire du Conseil général de la CSI. Ces événements se sont produits dans un contexte d’insécurité croissante

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 12 août 2021, des dirigeants syndicaux du Syndicat national des travailleurs de l’alimentation de Colombie, SINTRAIMAGRA et SINALTRAINAL, ont fait l’objet de menaces à Bugalagrande, dans le département de Valle del Cauca. Lorsqu’il est entré au siège de la section locale du SINTRAIMAGRA à Bugalagrande, le secrétaire a trouvé une enveloppe contenant un dépliant à l’effigie des Forces armées révolutionnaires de Colombie et portant le logo des Aigles noirs, Bloc occidental de Colombie, accompagné d’une clé USB sur laquelle les syndicalistes suivants étaient désignés comme des «cibles militaires»: Edwin Mejía, Francisco Vásquez, Fernando Castaño, Carlos Soto, Juan Camilo Jaramillo, Andrés Rubio, Onofre Esquivel, Wilson Riaño, Luis Herbert Peñaloza, Frank Acevedo, Gustavo Bedoya et Martin Agudelo.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 29 avril 2021, lors de manifestations organisées dans la ville de Copacabana, dans le département d’Antioquia, en Colombie, un enseignant militant du syndicat enseignant Antioquia Teachers' Association (Adida) filmait une opération de la police avec son téléphone portable lorsqu’il a été attaqué par des membres de la police nationale, qui ont saisi son téléphone portable et ont frappé le militant. Ensuite, quand il s’est rendu au commissariat pour récupérer son téléphone, il a été arrêté de manière arbitraire.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

En Colombie, le 25 novembre 2021, la veille des élections syndicales visant à nommer la direction du syndicat de la construction Guincheros, Maquinistas y Grúas Móviles, le dirigeant du syndicat, Roberto Coria, qui briguait un nouveau mandat, a été victime d’une tentative d’homicide devant chez lui. Il a reçu des coups de feu et a été blessé. Quelques jours plus tôt, il avait fait l’objet d’une tentative du même ordre, qui a échoué parce que l’arme de l’assaillant n’a pas fonctionné. Les tentatives de meurtre à l’encontre de M. Coria étaient liées aux élections syndicales, et tout porte à croire que les attaques ont été perpétrées par un syndicat maison soutenu par les employeurs.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 12 janvier 2022, des membres du syndicat enseignant Amalgamated Rural Teachers’ Union of Zimbabwe (ARTUZ) ont manifesté devant le bâtiment de l’Autorité nationale de sécurité sociale (NSSA), où se tenait la réunion du Conseil national conjoint de négociation (NJNC) entre le gouvernement et les syndicats. Les manifestant(e)s demandaient le rétablissement des salaires au niveau de 2018, c’est-à-dire avant que le gouvernement ne mette en œuvre les mesures d’austérité. Alors que les enseignants se rassemblaient sur les lieux, les policiers sont intervenus avec des armes à feu et des matraques. Ils ont menacé et brutalisé les enseignants, et leur ont demandé de se coucher sur le ventre. Seize dirigeants de l’ARTUZ ont été arrêtés, parmi lesquels le président du syndicat, Obert Masaraure.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Depuis le 22 novembre 2021, quelque 5.000 travailleurs/euses de Clover, la plus grande entreprise de produits laitiers d’Afrique du Sud, qui appartient à l’entreprise israélienne Milco, sont en grève pour protester contre les pertes d’emplois, les réductions de salaire et les problèmes de santé et de sécurité. En réaction, Clover a engagé une agence privée de police armée dotée de véhicules militaires et de mitrailleuses afin d’intimider les travailleurs et de briser la grève. Les travailleurs ont fait l’objet de menaces et ont reçu des cocktails Molotov et des balles en caoutchouc. Pendant les nuits du 7 et du 8 janvier 2022, des cocktails Molotov ont été lancés sur les voitures de deux grévistes. La nuit du 9 janvier, cinq voitures chargées d’hommes se sont approchées de deux grévistes pour leur demander de mettre fin à la grève. La même nuit, trois autres grévistes ont reçu des appels téléphoniques menaçants exigeant la fin de la grève.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 17 mai 2021, au Nigéria, des fonctionnaires en grève, avec à leur tête Ayuba Wabba, le dirigeant de la confédération syndicale Nigeria Labour Congress (NLC), ont été attaqués par une foule mobilisée par le gouverneur El-Rufai alors qu’ils exerçaient pacifiquement leur droit de manifester. Le 18 mai 2021, le gouvernement a fait part de sa décision de licencier immédiatement tous les fonctionnaires qui avaient pris part à cette grève qualifiée «d’illégale».

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 26 avril 2021, des policiers en faction sur une manifestation de travailleurs/euses, dans la zone industrielle de Thetsane, à Maseru, au Lesotho, ont tiré sur les manifestants avec des balles en caoutchouc, blessant trois personnes, qui ont dû être hospitalisées. Les victimes faisaient partie d’un groupe de personnes qui s’étaient rassemblées devant les usines pour demander une augmentation de salaire. Plusieurs centaines d’ouvriers avaient cessé le travail et organisé un piquet de grève, qui a été dispersé avec brutalité par des policiers armés.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 20 mai 2021, vers 2h45 du matin, un policier s’est rendu au domicile de Barry Abdoulaye, président de la Fédération syndicale autonome des télécommunications (FESATEL), en Guinée, et a demandé à entrer. Le gardien a refusé. Le policier lui a dit d’entrer lui-même pour aller chercher un membre de la famille de M. Abdoulaye pour parler à la police. Le gardien a de nouveau refusé, et le policier a fini par partir. Cet incident s’est produit lorsque la FESATEL a exprimé son opposition au plan du gouvernement guinéen d’imposer une taxe sur tous les appels passés sur les téléphones portables dans le pays, précisant que cela aurait des répercussions négatives sur les investissements des opérateurs de téléphonie mobile et, par voie de conséquence, sur l’emploi.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Après avoir participé à un piquet de grève devant l’université Omar Bongo, au Gabon, le professeur Mathurin Ovono Ebe, président du Syndicat national des enseignants chercheurs de l’université Omar Bongo (SNEC), a été enlevé par des hommes armés vers 19h00 alors qu’il rentrait chez lui. Le syndicaliste a été brutalisé et menacé par les inconnus. Il a déposé une plainte au commissariat de police.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

En mai 2021, trois policiers s’en sont pris à Sipho Shiba, un conducteur de bus de Manzini, Eswatini, alors qu’il participait à une manifestation des travailleurs/euses des transports publics. Une vidéo postée sur les médias sociaux montre les policiers en train d’insulter et d’attaquer le conducteur de bus, lui assénant des coups de pied et de poing. M. Shiba a été blessé à une oreille et au bras gauche. Le 2 juin, le service de police royal d’Eswatini a décidé de mettre à pied les trois policiers en attendant la procédure disciplinaire à leur encontre.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Au Pakistan, la police a fait usage de gaz lacrymogènes et de matraques pour disperser une manifestation pacifique de médecins du service public, à Islamabad, le 4 octobre 2021. Une vingtaine de médecins ont été arrêtés, même une fois que la manifestation était dispersée. Plusieurs médecins ont été blessés. L’association de jeunes médecins Young Doctors’ Association (YDA) avait appelé les membres de tout le pays à se rassembler devant la Commission médicale du Pakistan, à Islamabad, pour protester contre les nouvelles réglementations imposées aux pratiques médicales et demander au gouvernement d’améliorer le niveau de l’enseignement.

Un incident du même ordre s’est produit à Lahore le 29 août 2021, et au moins 12 membres de la YDA ont été blessés par la police, qui avait utilisé des matraques et du gaz poivre pour disperser une manifestation.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 31 mai 2021, les employé(e)s des universités de la province de Khyber Pakhtunkhwa, au Pakistan, ont été violemment attaqués par des policiers lourdement armés alors qu’ils avançaient vers l’assemblée provinciale de Peshawar. Le défilé était organisé par la fédération des personnels universitaires Federation of All Pakistan Academic Staff Association (FAPASA) et visait à demander l’annulation des réformes gouvernementales, qui obligeaient les universités à générer leurs propres moyens financiers. La police a fait usage de gaz lacrymogènes et de matraques, faisant de nombreux blessés parmi les manifestants, dont au moins seize ont dû être hospitalisés. Vingt-quatre manifestants ont été arrêtés, dont le président du syndicat enseignant Peshawar University Teachers’ Association (PUTA).

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 11 avril 2021, des enseignant(e)s et des personnels de santé qui n’étaient affectés à aucun poste manifestaient ensemble sous la bannière des sans emploi de Sanjha Morcha à Patiala, en Inde, lorsque la police les a frappés avec des matraques tandis qu’ils essayaient de passer pour se rendre devant la résidence du chef du gouvernement de l’État du Pendjab.

Le même jour, pendant une autre manifestation des enseignants sans emploi, la police a chargé et blessé au moins dix membres syndicaux à proximité de Baradari. Les manifestants se sont déplacés vers une route principale près du canal de Bhakhra, mais la police les a rattrapés pour les neutraliser, et deux manifestants qui ont pris peur ont sauté dans le canal. Ils ont été secourus peu après.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 14 février 2022, Muhammad Al-Saidi, membre de la fédération syndicale General Federation of Trade Unions of Workers in Iraq et membre du syndicat du pétrole et du gaz General Union of Workers in the Oil and Gas Sector, a été violemment frappé lors d’une manifestation pacifique dans la province de Dhi Qar, et plusieurs travailleurs/euses ont été arrêtés illégalement. L’année dernière, les grèves dans les secteurs du pétrole et de l’électricité avaient été systématiquement désorganisées par les forces de sécurité. Les travailleurs et les dirigeants syndicaux ont fréquemment fait l’objet de procédures d’enquêtes internes et de mesures disciplinaires en raison de leurs activités syndicales légitimes. Dans certains cas, ils ont été mutés dans d’autres entreprises ou à d’autres postes et menacés de sanctions juridiques.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 7 septembre 2021, entre 1.000 et 2.000 travailleurs/euses migrants originaires du Népal et de l’Inde employés par les entreprises Nasser S. Al Hajri Corporation W.L.L (NSH), Gulf Asia Contracting LLC, et Bahrain Petroleum Company (BAPCO) ont suivi une grève d’une semaine au Bahreïn pour protester contre les mauvaises conditions de vie et de travail suite à l’insolation d’un travailleur qui avait dû être hospitalisé. En représailles, les entreprises ont fait appel à la police et à leur propre personnel de sécurité pour faire face aux grévistes. Le personnel de sécurité a commencé à intimider et à brutaliser les travailleurs, et en a frappé violemment certains, provoquant de graves blessures et des contusions. Dès le début de la manifestation, l’accès au camp des travailleurs, situé dans une zone isolée de Sitra, avait été interdit au public.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

En mai 2021, les forces de sécurité algériennes on réprimé un sit-in organisé par le Comité national pour la défense des droits des chômeurs visant à demander des emplois et des mesures d’aide à l’emploi. La police est intervenue avec une force excessive contre les travailleurs/euses sans emploi pour les disperser, blessant plusieurs personnes.

Le Nigéria était l’un des pays où des actes de violence contre les travailleurs qui manifestaient ont été commis en vue de réduire la main-d’oeuvre au silence.Pius Utomi Ekpei / AFP

Tendances sur neuf ans: Faire taire la colère des travailleurs