Afrique du Sud

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Violations régulières des droits

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Région:Afrique

Violations des droits des travailleurs

Assassinats

Le 19 août 2021, Malibongwe Mdazo, militant et organisateur du syndicat de la métallurgie National Union of Metalworkers of South Africa (NUMSA), a été assassiné en plein jour au bureau de la Commission de conciliation, médiation et arbitrage (CCMA), à Rustenburg. Il a été abattu alors qu’il sortait des bureaux du CCMA avec un groupe de membres du NUMSA, à la vue du public. Les tueurs à gages ont tiré sur lui au moins à dix reprises.

Les responsables du NUMSA participaient à une conciliation au CCMA dans le cadre du processus de vérification des membres du NUMSA à Newrack, une des entreprises sous-traitantes d’Impala Platinum Holdings (Implats), qui externalise la plupart de sa main-d’œuvre à Rustenburg. Un autre membre du NUMSA et une personne présente sur les lieux ont également été tués pendant la fusillade.

M. Mdazo faisait partie des personnes qui avaient organisé la récente grève lors de laquelle le syndicat avait demandé aux sous-traitants d’Implats d’accorder des droits organisationnels au NUMSA. Implats était réputée pour son attitude antisyndicale, qui a même conduit au licenciement unilatéral de tous les comités intérimaires du NUMSA.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Depuis le 22 novembre 2021, quelque 5.000 travailleurs/euses de Clover, la plus grande entreprise de produits laitiers d’Afrique du Sud, qui appartient à l’entreprise israélienne Milco, sont en grève pour protester contre les pertes d’emplois, les réductions de salaire et les problèmes de santé et de sécurité. En réaction, Clover a engagé une agence privée de police armée dotée de véhicules militaires et de mitrailleuses afin d’intimider les travailleurs et de briser la grève. Les travailleurs ont fait l’objet de menaces et ont reçu des cocktails Molotov et des balles en caoutchouc. Pendant les nuits du 7 et du 8 janvier 2022, des cocktails Molotov ont été lancés sur les voitures de deux grévistes. La nuit du 9 janvier, cinq voitures chargées d’hommes se sont approchées de deux grévistes pour leur demander de mettre fin à la grève. La même nuit, trois autres grévistes ont reçu des appels téléphoniques menaçants exigeant la fin de la grève.

Pratiques antisyndicales

En Afrique du Sud, une centaine d’employé(e)s de l’université de Rhodes ont commencé une grève le 10 août 2021 alors que l’établissement refusait de reconnaître leur syndicat, le National Union of Public Service and Allied Workers (NUPSAW). Après avoir syndiqué plus de 10% des employés de l’université, le NUPSAW avait contacté l’université le 29 avril 2021 pour demander à être reconnu et à exercer le droit de recruter et de syndiquer des membres, et d’organiser des réunions sur le campus.

Le responsable de la communication de l’université, lorsqu’il a été interrogé sur le refus de reconnaître le syndicat, a déclaré, au mépris le plus total des lois sud-africaines, que le NUPSAW n’était pas assez représentatif.

Droit de négociation collective

Le syndicat South African Municipal Workers’ Union (SAMWU) s’est présenté au tribunal le 21 avril 2021 face à l’entreprise Rand Water, qui avait tenté d’interdire une grève protégée décidée par le syndicat. Le SAMWU avait organisé une grève protégée illimitée lorsque l’employeur a modifié de manière unilatérale les conditions d’emploi des travailleurs/euses, en supprimant notamment les primes incitatives qui leur étaient versées depuis 17 ans. Le syndicat avait cherché à plusieurs reprises à rencontrer les dirigeants de Rand Water pour les convaincre de revenir sur leur décision, en vain.

Licenciés pour avoir participé à une grève

Quatre membres du syndicat National Emancipated and Allied Workers’ Union of South Africa (NEAWUSA) ont été mis à pied le 2 mai 2021 par la minoterie OVK, à Tweespruit, en Afrique du Sud, après la grève d’un mois qui avait eu lieu au sujet de la dangerosité des conditions de travail sur le site. Les travailleurs/euses ont interpellé l’employeur pour soulever la question de la sécurité suite à la survenue de plusieurs incidents et blessures.

Licenciés pour avoir participé à une grève

En Afrique du Sud, la municipalité Steve Tshwete Local Municipality a licencié 500 employé(e)s sous prétexte qu’ils auraient participé à une grève illégale. Les fonctionnaires demandaient l’application de l’ajustement généralisé des salaires et ont entamé une grève le 21 septembre 2021. Le 8 novembre, les employés ont reçu l’ordre de reprendre le travail dans les 48 heures mais, n’ayant pas obtempéré, ils ont été avertis qu’ils seraient licenciés. Ils ont été réintégrés une semaine plus tard, après l’intervention des syndicats SA Municipal Workers’ Union (SAMWU) et COSATU.

Droits des travailleurs sur le plan juridique

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