Eswatini

5

Aucune garantie des droits

Aucun changement depuis l'année dernière

Région:Afrique
Nouveau

L’Eswatini est l’un des dix pires pays au monde pour les travailleurs et les travailleuses

  • Grave violation de la liberté de réunion

  • Violence policière

L’Eswatini s’enfonce dans une spirale de violence et de répression alors que les manifestations de 2021 en faveur de la démocratie ont donné lieu à une intervention extrêmement violente de la police. Au moins 72 manifestant(e)s ont été tués par les forces de police et du gouvernement; des centaines d’autres ont été blessés ou placés en détention et plusieurs personnes sont toujours portées disparues. Certains militants ont choisi de se cacher et d’autres ont opté pour l’exil.

Les libertés d’expression et de réunion ont été fortement restreintes; en effet, d’autres défilés et grèves, plus tard dans l’année, ont été violemment réprimées par la police, qui a tiré à balles réelles et fait usage de balles en caoutchouc, de gaz lacrymogènes et de matraques pour disperser les manifestants. Au moins trois travailleurs ont été tués par balle et de nombreux autres ont été gravement blessés.

Violations des droits des travailleurs

Assassinats

Le 20 octobre 2021, les employé(e)s et les personnels de santé du secteur public d’Eswatini ont défilé en direction du ministère de la Justice pour remettre une demande portant sur une révision des salaires de 2021, la fin de la précarisation et de la privatisation de la fonction publique, et l’arrêt des attaques à l’encontre des syndicats. La police a fait usage de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc contre les manifestants. Elle a par ailleurs arrêté deux bus transportant des fonctionnaires vers le lieu du rassemblement pacifique et tiré à balles réelles sur les passagers, causant la mort d’un étudiant, qui a reçu une balle perdue.

Assassinats

Le 13 octobre 2021, un conducteur de bus a été tué et un autre blessé pendant des affrontements avec la police lors d’une manifestation des conducteurs qui protestaient contre les bas salaires, dans la petite commune de Malkerns, Eswatini. Suite à cet assassinat, les ouvriers du transport se sont joints à des manifestations plus étendues dans le pays, appelant aux réformes démocratiques et bloquant plusieurs routes principales à travers le pays. Le lendemain, la police a ouvert le feu et tué un individu au niveau d’un barrage routier à Mpaka. Le 20 octobre, les forces de sécurité on réprimé des manifestations, à Mbabane et à Manzini, faisant un mort et au moins 80 blessés, dont 30 par arme à feu. Le lendemain, le gouvernement a interdit toutes les manifestations et fermé la plateforme de médias sociaux Facebook.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

En mai 2021, trois policiers s’en sont pris à Sipho Shiba, un conducteur de bus de Manzini, Eswatini, alors qu’il participait à une manifestation des travailleurs/euses des transports publics. Une vidéo postée sur les médias sociaux montre les policiers en train d’insulter et d’attaquer le conducteur de bus, lui assénant des coups de pied et de poing. M. Shiba a été blessé à une oreille et au bras gauche. Le 2 juin, le service de police royal d’Eswatini a décidé de mettre à pied les trois policiers en attendant la procédure disciplinaire à leur encontre.

Atteintes aux libertés d’expression et de réunion

Le 20 octobre 2021, les employé(e)s du secteur public qui ont remis une demande au ministère de la Fonction publique ont fait face, selon leurs termes, à une «démonstration de force sans précédent». La demande portait sur une révision des salaires de 2021, la fin de la précarisation de la fonction publique, l’arrêt de la privatisation des services publics et l’élimination des pratiques antisyndicales.

Le commissaire national de police a interdit la manifestation, invoquant «la sécurité nationale» et «la sécurité et l’ordre public». Lorsque les travailleurs se sont rassemblés pour défiler et remettre la demande, après avoir dûment suivi le protocole, la police les a dispersés en utilisant des gaz lacrymogènes, des grenades incapacitantes et des balles en caoutchouc. Deux bus transportant des fonctionnaires, notamment des membres du syndicat enseignant Swaziland National Association of Teachers (SNAT) et du syndicat infirmier Swaziland Democratic Nurses Union (SDNU), ont été arrêtés par la police, qui a lancé des gaz lacrymogènes à l’intérieur des véhicules avant de refermer les portes. Les travailleurs qui essayaient de sortir du bus ont reçu des coups de feu. D’autres ont finalement réussi à casser les fenêtres à l’arrière du bus et les passagers ont pu s’échapper. Certaines sources affirment que 36 personnes ont été blessées et qu’un jeune passant a été tué. D’autres ont indiqué qu’au moins 80 personnes ont été blessées pendant les violences survenues dans la capitale d’Eswatini, Mbabane, ainsi qu’à Manzini.

Atteintes aux libertés d’expression et de réunion

En décembre 2021, le conseil municipal de Mbabane, Eswatini, n’a pas autorisé les associations du secteur public, parmi lesquelles le syndicat enseignant Swaziland National Association of Teachers (SNAT), à défiler dans les rues de la ville pour remettre une demande au ministère de la Fonction publique.

La lettre de la municipalité faisait référence à une directive du ministère du Logement et du Développement urbain datée du 21 octobre 2021 ordonnant «la suspension jusqu’à nouvel ordre de l’autorisation de tout défilé dans les zones urbaines».

Atteintes aux libertés d’expression et de réunion

En Eswatini, des manifestations pour la démocratie sont organisées depuis mai 2021, lors desquelles les syndicats et d’autres groupes de la société civile demandent des élections démocratiques et la fin de la monarchie absolue dans le pays, qui interdit aux partis politiques de prendre part aux élections. Selon les estimations, depuis le début de ces manifestations, 72 personnes ont été tuées par les forces de police et du gouvernement. Plusieurs centaines d’autres ont été blessées et certaines sont toujours portées disparues. Certains militants ont choisi de se cacher et d’autres ont opté pour l’exil. Le 18 octobre 2021, le ministre du Commerce d’Eswatini, Mancoba Khumalo, a déclaré que les travailleurs/euses risquaient de perdre leur emploi s’ils participaient aux manifestations pour la démocratie, contre le roi Mswati.

Les membres de syndicats organisent une manifestation pro-démocratie en Eswatini, malgré la répression et la brutalité par les forces de police et gouvernementales. L’Eswatini figure parmi les dix pires pays pour les travailleurs.Michele Spatari / AFP

Droits des travailleurs sur le plan juridique

Tous les pays