Atteintes aux libertés d’expression et de réunion
Le 27 mai 2021, le gouvernement du Sri Lanka a publié un décret aux termes duquel il devenait quasiment impossible aux 12.000 employé(e)s des communes rurales d’organiser une grève. Le décret privait par ailleurs plusieurs centaines de milliers d’autres employés du secteur public de leurs droits fondamentaux. Le texte avait été adopté en réponse à la menace de grève des fonctionnaires du gouvernement qui demandaient des vaccins contre la COVID-19. Le décret affirmait que les services du gouvernement interdits de grève étaient des «services essentiels compte tenu de la pandémie de COVID-19». Le syndicat représentant les employés des communes rurales a dû annuler immédiatement la grève en préparation.
Cinq jours plus tard, le 2 juin, le gouvernement a publié un second décret à la veille d’un arrêt de travail annoncé par les employés de nombreux hôpitaux principaux. Le décret étendait l’interdiction de faire grève aux personnels de santé et à d’autres employés gouvernementaux.
Les deux décrets concernaient ainsi les travailleurs des ports, des chemins de fer, des bus, du pétrole, du gaz, de la banque et des assurances de l’État, ainsi que les infirmiers/ères, les médecins et autres personnels de santé, les employés administratifs du gouvernement, les employés des entreprises publiques de distribution de denrées alimentaires, et les employés des neuf gouvernements provinciaux du Sri Lanka. Les employés qui se mettraient en grève pourraient être licenciés, et ils s’exposaient à des amendes comprises entre 2.000 et 5.000 roupies, à des peines de prison «rigoureuses» de deux à cinq ans, à la saisie de leurs «biens meubles et immeubles» et au retrait de leurs titres professionnels. Tout individu qui «inciterait» un employé interdit de grève à ne pas se rendre au travail – ou l’en «persuaderait», ou l’y «encouragerait» - par un «acte physique, par la parole ou par écrit» s’exposerait lui aussi aux amendes, aux saisies de biens et jusqu’à cinq ans d’emprisonnement.