Cambodge

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Aucune garantie des droits

Aucun changement depuis l'année dernière

Violations des droits des travailleurs

Droit aux libertés civiles

Rong Chhun, président de la confédération syndicale Cambodian Confederation of Unions (CCU), a été arrêté à son domicile en juillet 2020 après avoir déclaré que la démarcation de la frontière entre le Cambodge et le Vietnam avait dépossédé plusieurs paysans de leurs terres. Il a été accusé «d’incitation à commettre un délit ou à provoquer des troubles sociaux». Le 18 août 2021, Rong Chhun a été condamné à deux ans de prison, la peine maximale pour ce délit, et à une amende de deux millions de riels (490 dollars).

Rong Chhun, ainsi que deux autres défenseurs des droits syndicaux, Sar Kanika et Ton Nimol, ont été libérés en appel le 11 novembre 2021. La cour d’appel de Phnom Penh a annulé le restant de leur peine mais ils demeuraient tous les trois en liberté conditionnelle, avec des restrictions pendant trois ans concernant les déplacements et d’autres activités.

Droit aux libertés civiles

Au Cambodge, les employé(e)s du complexe hôtelier NagaWorld hotel and casino complex se sont mis en grève le 18 décembre 2021 pour protester contre le licenciement abusif de 365 personnes. Plus de 1.000 travailleurs se sont associés à la grève, sous la forme d’un sit-in pacifique devant les locaux de l’entreprise. Le syndicat de l’hôtel Union of Khmer Employees of Naga World (LRSU) a cherché une solution par tous les moyens, mais la direction a refusé de discuter, et n’a même pas assisté à la réunion de médiation organisée par le ministère du Travail.

Le 31 décembre 2021, la police a perquisitionné le bureau du LRSU, a confisqué les documents, les ordinateurs et les téléphones portables du syndicat. Neuf personnes ont été arrêtées, puis 17 autres le 3 janvier 2022, suivies de quatre autres le 4 janvier, dont la présidente du LRSU, Sithar Chhim, qui a été conduite de force dans une voiture de police depuis le piquet de grève.

En février 2022, huit des personnes arrêtées étaient toujours en détention, à savoir la présidente du syndicat, Sithar Chhim; la secrétaire du syndicat, Chhim Sokhorn; le conseiller du syndicat, Sok Narith, et les militant(e)s syndicaux Ry Sovandy, Sun Sreypich, Hai Sopheap, Klaing Soben, Touch Sereymeas. La libération avant le procès leur a été refusée. Ils ont signalé qu’ils manquaient d’eau et qu’ils n’étaient pas autorisés à contacter leur famille. Ils étaient accusés «d’incitation à provoquer des troubles sociaux», ce qui implique une peine pouvant aller jusqu’à cinq ans de prison. En mars 2022, ils ont finalement été libérés sous caution.

Droit de mener des activités syndicales

En 2022, les autorités cambodgiennes ont continué d’empêcher l’enregistrement des syndicats pour des motifs arbitraires ou des erreurs techniques infimes. Par exemple, le 25 décembre 2020, un syndicat a remis sa demande d’enregistrement au ministère du Travail contenant les dix types de documents exigés par la loi. En février 2021, les dirigeants syndicaux locaux ont été appelés une première fois par le ministère pour corriger des erreurs d’orthographe sur la lettre de présentation et le profil des dirigeants syndicaux. Plus de deux mois plus tard, le 7 mai 2021, les dirigeants syndicaux locaux ont de nouveau été appelés pour modifier la taille de leurs photos, dont le format passait de (3x4) à (4x6), et ont été priés de renvoyer leur demande d’enregistrement. Début 2022, le syndicat n’était toujours pas enregistré, après avoir passé énormément de temps et dépensé beaucoup d’énergie pour pouvoir présenter de nouveau la demande aux autorités.

Pratiques antisyndicales

Le complexe hôtelier NagaWorld Hotel and Casino complex à Phnom Penh, au Cambodge, bafoue systématiquement le droit de représentation syndicale de ses employé(e)s. Depuis plus de deux décennies, la direction refuse de reconnaître pleinement le syndicat de l’hôtel Union of Khmer Employees of Naga World (LRSU).

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