Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

boy lying face down on the floor with someone kneeling over them holding them down

Des travailleurs/euses ont été victimes de violences dans 45 pays.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

La main-d’œuvre a subi des violences dans 45 pays en 2021. Dans plusieurs pays, les grèves et les manifestations sociales ont été réprimées de manière disproportionnée par les forces armées de l’État. Une violence endémique dans les Amériques et aux Philippines a continué de toucher les travailleurs/euses et leurs représentants. Si les travailleurs/euses ont subi des violences dans un nombre plus restreint de pays en 2021, cette tendance pourrait être liée à la pandémie de Covid-19, qui a entraîné une limitation des rassemblements de masse.

Violations des droits des travailleurs

Moyen-Orient et Afrique du Nord

44%

Dans 44 % des pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, la main-d’œuvre a subi des attaques violentes.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

En mai 2020, le tribunal pénal d’Arak, en Iran, a condamné 42 travailleurs d’Azarab, un fabricant de composants pour des centrales électriques et des raffineries, à un an de prison, 74 coups de fouet et un mois de travail forcé pour leur participation à une manifestation organisée pour exiger le paiement des salaires impayés. Le tribunal a estimé que les travailleurs qui avaient pris part à la manifestation s’étaient rendus coupables de perturbation de l’ordre public et d’insultes à des fonctionnaires.

Asie-Pacifique

35%

En Asie-Pacifique, les travailleurs et les travailleuses ont subi des violences dans 35 % des pays.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 26 août 2020, Kamid Istakhori, le secrétaire général de l’organisation Federasi SERBUK, a été physiquement agressé lors d’une manifestation pacifique contre le projet de loi omnibus en faveur de la création d’emplois chez PT. Tanjung Enim Lestari Pulp and Paper (TELP) de Simpang Tiga.

La manifestation pacifique des travailleurs a dégénéré lorsque des membres de la direction de la société ont commencé à disperser brutalement les travailleurs. Kamid Istakhori a essayé d’intervenir et de négocier, mais il a été frappé. Souffrant d’ecchymoses et de blessures au visage, il a été hospitalisé. Quelques jours plus tard, il était encore pris d’étourdissements, de nausées et de maux de tête.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

En Indonésie, tôt le matin du 8 août 2020, la police a dispersé brutalement 50 membres de la Fédération indonésienne des travailleurs des pâtes et papier (FSP2KI) qui bloquaient l’entrée de l’entreprise PT. Tanjung Enim Lestari Pulp and Paper (TELPP) dans la province de Lampung. Cent vingt policiers ont agressé et roué de coups des membres du syndicat et des membres des forces de l’ordre ont sexuellement harcelé plusieurs militantes au moment de la dispersion.

Cela faisait 65 jours que les travailleurs se mobilisaient devant les portes de l’entreprise en marque de solidarité avec 38 membres du personnel dont les contrats de travail ont été résiliés par l’entreprise sous-traitée PT. Kaliguma Transindo lorsque TELPP a mis fin à son contrat et a désigné une autre société. Ils exigeaient que la nouvelle société sous-traitée réembauche tous les travailleurs auparavant employés par PT. Kaliguma Transindo.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 25 juillet 2020, au Bangladesh, la police de Dhaka s’en est violemment prise à des travailleurs et travailleuses du secteur du textile des sociétés Viyellatex et Shofi Tex. Ils protestaient pour dénoncer le non-paiement des salaires et des allocations. La police a fait usage d’une force démesurée pour disperser la manifestation, se servant de matraques, tirant à l’arme à feu et lançant des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes contre les travailleurs. Douze personnes ont été gravement blessées lors des attaques policières.

Afrique

33%

En Afrique, les travailleurs et les travailleuses ont subi des violences dans 33 % des pays.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 15 mars 2020, la police a brutalement réprimé une manifestation organisée par plusieurs syndicats et la société civile à Niamey, Niger, pour exiger une enquête sur les allégations de détournement de fonds par le ministère de la Défense. Les forces de sécurité ont tiré des gaz lacrymogènes sur les toits des magasins du marché de Tagabati, déclenchant un incendie. Moudi Moussa, journaliste et syndicaliste, et Halidou Mounkaila, dirigeant d'un syndicat d'enseignants (SYNACEB), ont été arrêtés et arbitrairement détenus pendant sept mois.

Amériques

40%

Sur le continent américain, les travailleurs et les travailleuses ont subi des attaques violentes dans 40 % des pays.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

La violence contre les dirigeants syndicaux et les travailleurs est endémique au Honduras, surtout dans le secteur agricole, où les entreprises n’hésitent pas à embaucher des voyous pour menacer, harceler et agresser les travailleurs qui tentent de former ou de rejoindre un syndicat. Dans une étude récente menée auprès de travailleurs de l’industrie bananière, 59 % des femmes interrogées dans des usines d’emballage de bananes non syndiquées ont déclaré avoir été victimes de harcèlement sexuel et d’autres formes de violence sexiste au travail, contre 9 % dans des usines d’emballage où des syndicats sont présents. Le risque d’être agressés verbalement est par ailleurs 81 % plus élevé pour les travailleurs non syndiqués que pour les travailleurs syndiqués.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 22 juillet 2020, au Belize plusieurs personnes ont été blessées lorsque la police a réprimé une manifestation pacifique à Port of Belize Limited (PBL) à Belize City. La manifestation était organisée par des travailleurs affiliés au syndicat Christian Workers’ Union (CWU) pour protester contre les réductions de salaire et le licenciement de 36 personnes. Des membres de l’unité de lutte contre les gangs sont intervenus et ont utilisé des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc pour disperser la foule. Plusieurs personnes ont été blessées, dont une touchée à la tête par une balle en caoutchouc.

Europe

12%

En Europe, les travailleurs et les travailleuses ont subi des attaques violentes dans 12 % des pays.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 1er juillet 2020, en Ukraine, lors d’une manifestation organisée par le Syndicat indépendant des mineurs (NPGU) et la Confédération des syndicats libres d’Ukraine (KVPU) à proximité du bureau du président du pays, à Kiev, des policiers non identifiés s’en sont pris aux travailleurs et les ont battus, en blessant nombre d’entre eux. La police a également confisqué illégalement des biens (tentes et objets personnels) appartenant au NPGU.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 24 novembre 2020, en Turquie, la police s’en est prise aux membres du syndicat Birlesik Metal-Is qui avait organisé une marche entre Gebze et Ankara pour dénoncer le licenciement injuste de travailleurs dans plusieurs entreprises et l’utilisation de la Covid-19 comme prétexte pour obliger les membres syndicaux à prendre des congés sans solde. Une forte présence policière a empêché la marche de démarrer et 109 membres de Birlesik Metal-Is ont été placés en détention. Des vidéos des arrestations montrent la violence excessive dont ont fait preuve les policiers.

Des travailleurs ont subi des attaques violentes dans 45 pays. À Hong Kong, les forces armées de l’État ont fait usage de la violence pour réprimer les manifestations en faveur de la démocratie.Isaac Lawrence / AFP

Tendance sur huit ans: agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses