États-Unis d'Amérique

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Violations systématiques des droits

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Région:Amériques

Violations des droits des travailleurs

Le droit à la vie privée

En juin 2020, l’entreprise Facebook, basée aux États-Unis, a fait l’objet de vives critiques de la part des syndicats pour l’introduction d’un nouvel outil sur Facebook Workplace, un site où les employés peuvent consulter une série de contenus s’apparentant à un flux d’informations et dont les sujets varient automatiquement en fonction des publications des personnes. Le nouvel outil permettait aux administrateurs de supprimer et de bloquer certains thèmes prisés par les employés. Lors de sa présentation, Facebook a cité le mot «syndiquer» comme exemple de ce que les employeurs pourraient trouver utile de placer sur liste noire. Face à une vague de critiques pour avoir facilité des stratégies antisyndicales, la société a repris sa présentation le lendemain.

Le droit à la vie privée

En septembre 2020, Amazon aux États-Unis a publié et puis brusquement supprimé de son site une offre d’emploi pour deux analystes du renseignement chargés de suivre des thèmes sensibles et confidentiels, «y compris toute menace de syndicalisation contre l’entreprise». À la suite de protestations publiques de la part d’organisations de défense des droits civils et de syndicats, l’entreprise a déclaré que cette publication était une «erreur» et l’a supprimée de son site Web.

Alors qu’Amazon est l’une des sociétés les plus importantes et les plus rentables au monde, ses employés ne sont pas représentés par un syndicat. La société, connue pour être farouchement antisyndicale, a eu recours à des tactiques maladroites, comme espionner des travailleurs favorables aux syndicats et envoyer des messages de propagande clairement antisyndicaux aux personnes tentées d’y adhérer.

Le droit à la vie privée

En décembre 2020, aux États-Unis, après une année d’enquête, le Conseil national des relations de travail (NLRB) a déposé plainte contre Google pour avoir enfreint le droit du travail américain. L’entreprise était accusée d’avoir espionné illégalement des travailleurs et de les avoir interrogés avant de licencier les membres du personnel qui avaient tenté de former un syndicat et avaient organisé des manifestations en 2019. La procédure devant le NLRB a permis de disculper deux employés licenciés de tout acte répréhensible et de conclure que Google avait violé à plusieurs reprises le droit du travail américain en recourant à «des licenciements et des intimidations pour éviter tout militantisme sur le lieu de travail». Il a également été établi que l’accès de Google aux agendas et autres documents personnels des travailleurs constituait une surveillance illégale. Un juge administratif doit entendre et statuer sur l’affaire dans le courant de 2021.

Pratiques antisyndicales

En 2020, Uber, Lyft et Doordash ont mené la campagne la plus coûteuse de l’histoire de la Californie dans le cadre d’une initiative populaire, dite Proposition 22, pour lutter contre le projet de loi 5 (AB5) de l’État visant à considérer certaines catégories de travailleurs des plateformes numériques comme des employés. Le projet de loi AB5 aurait exigé que les entreprises des plateformes emploient les chauffeurs et cotisent pour leurs soins de santé, assurance chômage et autres prestations. Ces entreprises ont dépensé plus de 200 millions USD pour inonder l’État d’affiches et faire passer leur message aux électeurs. Ces géants des plateformes numériques ont ainsi réussi à remporter le scrutin le 5 novembre 2020, permettant aux entreprises des plateformes numériques d’être exemptées par le projet de loi AB5 et de continuer à traiter les chauffeurs comme des travailleurs indépendants. En guise de concession aux défenseurs des travailleurs, l’initiative a prévu des avantages limités, comme une promesse de salaire et une allocation d’assurance maladie. Au début du mois de janvier 2021, le Service Employees International Union et un groupe de chauffeurs à la demande ont saisi la Cour suprême de l’État pour invalider la Proposition 22.

Réforme législative

Le 6 février 2020, aux États-Unis, la Chambre des représentants a adopté la loi sur la protection du droit syndical (PRO) (H.R. 2474), une législation qui augmenterait la protection de la liberté d’association des travailleurs en prévoyant des sanctions pour les entreprises qui adoptent des mesures de représailles contre les travailleurs qui s’organisent (jusqu’à 50 000 USD par infraction). La loi prévoit également d’indemniser les travailleurs pour les dommages subis en cas de représailles, donc davantage que les arriérés de salaires et leur réintégration préalablement prévus.

Entre autres améliorations importantes, la loi PRO accorderait à des centaines de milliers de travailleurs des droits de négociation collective et permettrait à des personnes actuellement considérées comme des travailleurs indépendants d’obtenir le statut de salariés à des fins d’organisation syndicale. Des travailleurs des plateformes qui travaillent pour des entreprises comme Lyft et Uber auraient ainsi la possibilité de s’organiser. Cela affaiblirait également les lois sur le «droit de travailler» de 27 États qui permettent actuellement aux salariés de ne pas payer de cotisations aux syndicats tout en bénéficiant des conventions collectives que ces derniers ont négociées.

L’adoption de ce projet de loi fait suite à des années de stagnation salariale pour la majorité des Américains, de mauvaises conditions de travail et d’attaques des entreprises contre les syndicats et les droits des travailleurs en général.

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