Turquie

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Aucune garantie des droits

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Région:Europe

La Turquie figure parmi les dix pires pays au monde pour les travailleurs et les travailleuses

  • Répression brutale de grèves

  • Pratiques antisyndicales

En 2021, le gouvernement turc a continué d'imposer de fortes restrictions aux libertés civiles, et les libertés et les droits des travailleurs et des travailleuses ont été bafoués avec acharnement: la police a ainsi réprimé des manifestations, les dirigeants syndicaux ont été arbitrairement arrêtés et leur domicile a été perquisitionné.

Les employeurs ont continuellement recouru à des pratiques antisyndicales en licenciant systématiquement les travailleurs/euses ayant tenté de s’organiser en syndicat, en particulier dans les industries métallurgique, du verre, du cuir et des matières plastiques.

Violations des droits des travailleurs

Atteintes aux libertés d’expression et de réunion

En Turquie, le Premier mai, la police a bloqué le bureau central de la confédération syndicale DİSK à Istanbul en début de matinée et arrêté son secrétaire général, Adnan Serdaroğlu, et sa présidente, Arzu Çerkezoğlu, ainsi que 25 autres membres de la confédération. La confrontation a eu lieu alors que la police a bloqué une marche vers la place Taksim à Istanbul en invoquant le couvre-feu instauré pour lutter contre la Covid-19 comme prétexte. Les syndicalistes ont été libérés plus tard dans l’après-midi. C’était la troisième fois que les dirigeants étaient arrêtés cette année-là.

Agressions violentes contre les travailleurs et les travailleuses

Le 24 novembre 2020, en Turquie, la police s’en est prise aux membres du syndicat Birlesik Metal-Is qui avait organisé une marche entre Gebze et Ankara pour dénoncer le licenciement injuste de travailleurs dans plusieurs entreprises et l’utilisation de la Covid-19 comme prétexte pour obliger les membres syndicaux à prendre des congés sans solde. Une forte présence policière a empêché la marche de démarrer et 109 membres de Birlesik Metal-Is ont été placés en détention. Des vidéos des arrestations montrent la violence excessive dont ont fait preuve les policiers.

Droit à la justice

Dans la matinée du 6 novembre 2020, la police a fait une descente aux domiciles de plusieurs membres du Syndicat des travailleurs de l’éducation et de la science de Turquie (Eğitim-Sen) dans la province à majorité kurde de Diyarbakır et a arrêté 26 enseignants et enseignantes. Les perquisitions ont été menées dans le cadre d’une enquête ouverte par le Bureau du Procureur général de Diyarbakır pour des motifs non divulgués. La police a également fouillé les bureaux d’enseignants dans leur salle de cours pendant que ces derniers étaient emmenés à la Direction de la sécurité de Diyarbakır.

Pratiques antisyndicales

En Turquie, les syndicats subissent depuis longtemps les tactiques discriminatoires des employeurs visant à éviter la formation de tout syndicat sur le lieu de travail. La pratique la plus courante consiste à licencier suffisamment de membres syndicaux pour que leur nombre tombe sous le seuil nécessaire pour faire reconnaître un syndicat. Dans l’industrie métallurgique, Özer Elektrik, un fabricant d’appareils électriques, a licencié dix membres du syndicat Birleşik Metal-İş, qui avait organisé la majorité du personnel de l’entreprise, avant que celui-ci ne puisse présenter une demande de certification au ministère de la Famille, du Travail et des Services sociaux en juillet 2020. En outre, Özer Elektrik a appelé les forces de l’ordre pour qu’ils dispersent les membres du syndicat qui s’étaient rassemblés pour protester. Des dirigeants syndicaux ont été placés en garde à vue pour intimider les travailleurs et éviter qu’ils n’adhèrent au syndicat.

De même, en août 2020, peu avant que l’organisation Türk Metal ne dépose sa demande de reconnaissance, le fabricant de câbles, Ünal Kablo, a licencié 31 membres syndicaux, faisant ainsi chuter le nombre d’adhérents sous le seuil requis pour l’inscription. Un autre syndicat, Özçelik-İş, a demandé sa reconnaissance en vue de mener une négociation collective chez Sampa Otomotiv en prouvant qu’il représentait une majorité du personnel. La société a réagi en licenciant 71 membres du syndicat.

Poursuites pénales contre des dirigeants syndicaux pour leur participation à des grèves

Le 24 novembre 2020, en Turquie, la police s’en est prise aux membres du syndicat Birlesik Metal-Is qui avait organisé une marche entre Gebze et Ankara pour dénoncer le licenciement injuste de travailleurs dans plusieurs entreprises et l’utilisation de la Covid-19 comme prétexte pour obliger les membres syndicaux à prendre des congés sans solde. Une forte présence policière a empêché la marche de démarrer et 109 membres de Birlesik Metal-Is ont été placés en détention. Des vidéos des arrestations montrent la violence excessive dont ont fait preuve les policiers.

En Turquie, le Premier mai, les autorités ont violé les libertés d’expression et de réunion en bloquant une marche syndicale et en arrêtant des dirigeants syndicaux. Plusieurs autres violations en font l’un des pires pays pour les travailleurs.Ozan Kose / AFP

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