Le 3 juillet 2020, le président des Philippines, Rodrigo Duterte, a approuvé la loi contre le terrorisme qui porte gravement atteinte aux libertés civiles et aux droits au travail en plaçant les travailleurs, les militants syndicaux et les autres acteurs et défenseurs des droits humains à la merci de la police, des forces militaires et des autres forces de sécurité, en les exposant à des arrestations arbitraires, à des attaques aveugles et sans fondement, à du harcèlement, à des intimidations et à des exécutions extrajudiciaires.
Conformément à cette loi, un «Conseil de lutte contre le terrorisme», désigné par le président, peut ordonner l’arrestation de toute personne qualifiée de «terroriste» sans mandat ni procédure régulière et la maintenir en détention jusqu’à 24 jours maximum. La loi s’applique également à toute «incitation» présumée, «par des discours, des déclarations, des écrits, des emblèmes, des bannières ou d’autres représentations tendant à la même fin», laissant ainsi la porte ouverte à une plus grande suppression de toutes les formes de dissidence et d’activisme civique et social. Une condamnation en application de la loi est passible d’une peine pouvant aller jusqu’à 12 ans de prison.