Travailleurs exclus
Le 4 septembre 2020, au Liban, le ministère du Travail a adopté un nouveau contrat standard unifié pour les travailleurs domestiques migrants dont le nombre est estimé à 250 000 dans le pays. Conformément aux nouvelles dispositions, les travailleurs domestiques sont autorisés à mettre fin à leur contrat sans le consentement de leur employeur et sont protégés par les principales garanties du travail dont bénéficiaient déjà d’autres travailleurs, comme une semaine de travail de 48 heures, un jour de repos hebdomadaire, le paiement des heures supplémentaires, des indemnités de maladie, un congé annuel et le salaire minimum national, avec quelques déductions possibles pour le logement et l’alimentation.
Toutefois, le 30 octobre 2020, le Conseil de la Choura du Liban, la plus haute cour administrative du pays, a porté un coup dur aux droits des travailleurs domestiques migrants en suspendant la mise en œuvre du nouveau contrat standard unifié. Le Syndicat des propriétaires de bureaux de recrutement de travailleurs au Liban a en effet présenté une plainte au Conseil de la Choura lui demandant de bloquer et d’annuler la décision du ministère du Travail, et de plafonner à 30 % les déductions qu’un employeur peut effectuer sur le salaire d’un travailleur domestique – équivalant au salaire minimum national. Le Conseil de la Choura s’est prononcé en faveur de la demande des agences de recrutement au motif que ces décisions comportaient un «préjudice grave» pour les intérêts des agences.