Le 31 juillet 2020, Rong Chhun, le président de la Confédération syndicale cambodgienne et figure du mouvement syndical au Cambodge, a été arrêté pour «incitation à commettre des infractions graves» pour les commentaires qu’il a formulés publiquement sur la diminution des terres agricoles et les irrégularités à la frontière entre le Cambodge et le Vietnam. Sous ce prétexte fallacieux, les autorités cambodgiennes s’en sont prises en réalité à son rôle dans l’organisation de piquets de grève à l’occasion de la fermeture d’usines textiles et alors qu’il exhortait le gouvernement à apporter des améliorations aux droits humains, en particulier dans le contexte de la pandémie Covid-19. Rong Chhun risque deux ans de prison s’il est reconnu coupable.
Le 7 août 2020, au moins sept manifestants et membres de la Confédération qui exigeaient la libération de Rong Chhun ont été arrêtés, y compris Sor Saknika, la présidente de l’Association des travailleurs informels du Cambodge, accusée d’incitation à rejoindre une manifestation de solidarité.Elle est, à ce jour, toujours en détention provisoire.
Le 10 août, Ouk Chayavy, l’ancienne présidente de l’Association des enseignants indépendants du Cambodge, a été attaquée par des voyous après avoir rendu visite à Rong Chhun en prison. Elle était à la tête de la campagne menée pour libérer le dirigeant syndical et était sur le point de présenter le cas aux Nations Unies et aux représentations dans le pays.